Par Najib Mikou
L'audio a dû faire le buzz sur les réseaux sociaux, déjà par son titre qui fait partie de la mise en scène :"fuite de l'entretien du président Tebboune avec Anthony Blinken". Avouez que ça excite les méninges.
Quant à son contenu, c'est une véritable mélasse de courtisanerie ringarde, de reflux haineux et d'instinct de survie.
Si la haine des dirigeants algériens envers notre pays, car c'est de ça qu'il s'est agi encore, relève de la tautologie pathologico-pathétique qui suscite de la pitié, et si l'instinct de survie d'un pouvoir en mal de légitimité populaire, relève de l'évidence arithmétique des taux inconcevablement bas, de participation du peuple algérien aux trois échéances successives décisives, d'élections présidentielles, du Référendum et d'élections législatives, la courtisanerie par contre, mérite qu'on s'y attarde un tant soit peu, pour en dévoiler l'absurdité abyssale.
Il faut reconnaître d'ores et déjà, que la courtisanerie du président algérien, n'a pas manqué d'originalité.
Au lieu de s'étendre sur les qualités distinctives et le leadership du pays de son hôte de marque, comme le veut la tradition dans de telles occasions, du moins dans leurs moments officiels, le président algérien s'est hasardé à lui faire un scoop digne de l'histoire de "Mémed et les 40 menteurs".
L'Algérie et les EUA, lui annonce Tebboune, sont similaires, et ce au niveau de trois séquences :
1- notre libération et la vôtre, pour avoir mené une même guerre de libération,
2- notre journée nationale et la vôtre, pour être à quelques heures d'intervalle entre votre 4 juillet et notre 5 juillet,
3- notre démocratie et la vôtre, pour avoir tous les deux, des institutions représentatives de nos volontés populaires respectives.
Et parce qu'on se ressemble tellement, on devrait s'assembler. Conclut Tebboune, en substance.
Quand le ridicule ne tue pas, il propulse au rang de Chef d'Etat dans un pays qui mérite réellement un bien meilleur sort.
À l'écouter, je perçois encore davantage, la grande difficulté de voir de mon vivant, le Maroc et l'Algérie ensemble sur le chemin d'une prospérité partagée au profit de nos peuples frères, et d'une action commune au profit du rayonnement de la Région et de l'Afrique.
À la fin des entretiens de Monsieur Blinken à Alger, ce dernier, nullement dupé, a réitéré les positions fermes de son pays. Quant au Ministre des Affaires Étrangères algérien, il s'est envolé vers Moscou.
Ceux, dont moi-même, qui espéraient du voyage de Monsieur Blinken à Alger, un début de dénouement en Afrique du Nord, en ont eu pour leur compte. Ils doivent continuer à s'armer de dédain, de patience et de temps.
Rédigé par Najib Mikou sur L'Opinion