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Tanger en pleurs .mp3 (7.67 Mo)
Cette leçon qu’on peine à retenir…
De ces choses qu’on peine à voir venir. Il semble que la prévention est chose difficile. Qu’il n’est pas de mise, ici, que de retenir les leçons, que d’apprendre de ces échecs passés. Qu’attendre la catastrophe, du moins, de n’en voir que du vent, est devenue chose courante.
Les voix s’élèvent et à raison pour déplorer les pertes humaines qu’a connu la ville de Tanger. Un drame qui eut lieu dans une unité de textile située dans la cave d’une villa. De ces petites mains, grandes de misère peut-être, sans doute faut-il faire la part des choses, du moins, supposer qu’une tâche ouvrière, fut-elle des plus contraignantes, des plus miséreuses, des plus basses, de par un œil extérieur, lointain, puisse, dans certains cas, représenter un sacré recours, une main tendue, une aubaine pour certaines personnes, qui courent après leur pain quotidien, de par la seule sueur de leur front.
Une tâche qui, pourquoi pas, peut être accomplie dans le rire, le sourire, la bonne humeur, cette bonne ambiance ouvrière qui s’alimente de paroles tronquées, de blagues, de quolibets bon enfant, de bruits qui courent sans jamais s'arrêter.
Une mort, sans traitement de faveur…
Deux contraires qui se valent aujourd’hui par la force des choses. Que ce soit l’ouvrier contraint dans sa misère la plus hostile de subvenir à son vivre et son couvert, ou bien celui, penché et son œil assidu sur le bon côté de la chose, fataliste, heureux de ce que la vie a daigné mettre sous sa dent.
Deux penchants qui s’annulent donc, pris de court par ce cours pluvial, abondant, fatal, qui a su emporter dans son tumulte de ces vies humaines durs à la tâche, confinés et leurs cris de détresse dans la cave d’une villa. On parle de 28 morts.
Que de vidéos ont circulé sur nos réseaux sociaux pour nous alerter du macabre. Certaines filmées en direct, où on a pu entendre de ces cris horribles, aigus, qui demandent à sortir de là où l’eau court à flots. Des badauds sur les lieux de l’indicible, pris de panique, se démènent dans le peu de temps qui leur est imparti, soit pour appeler les pompiers, soit pour faire les choses à leurs façons, de par les moyens du bord, à leurs risques et périls...
Il n’y a pas le feu ?
Certains, honorant leur devoir d’assistance aux personnes en danger, ont quitté leur rôle de spectateur, ont accouru, muni de leur seul courage, vers les ouvriers en péril. D’autres, précautionneux, ont vu bon d’alerter les autorités compétentes pour sauver la situation qui, dit-on, n’a que trop durer.
Oui, car, d’après les témoignages qui ont circulé sur nos fils d’actualités, les sapeurs-pompiers, sollicités pour faire le nécessaire, auraient été aux abonnés absents de l’autre bout du fil. Certains s’offusquent de ce manque de réactivité, de ce comportement dit irresponsable, qui aurait concouru à essuyer d’avantage de pertes humaines.
Ce ne serait, dit-on, et les avis divergent, qu’après deux bonnes heures d’attente, que ces derniers se seraient dépêchés sur les lieux, pour évacuer de ces ouvriers pris dans la colère pluviale. Des corps sans vie et d’autre sous le choc.
De ces choses qu’on peine à voir venir. Il semble que la prévention est chose difficile. Qu’il n’est pas de mise, ici, que de retenir les leçons, que d’apprendre de ces échecs passés. Qu’attendre la catastrophe, du moins, de n’en voir que du vent, est devenue chose courante.
Les voix s’élèvent et à raison pour déplorer les pertes humaines qu’a connu la ville de Tanger. Un drame qui eut lieu dans une unité de textile située dans la cave d’une villa. De ces petites mains, grandes de misère peut-être, sans doute faut-il faire la part des choses, du moins, supposer qu’une tâche ouvrière, fut-elle des plus contraignantes, des plus miséreuses, des plus basses, de par un œil extérieur, lointain, puisse, dans certains cas, représenter un sacré recours, une main tendue, une aubaine pour certaines personnes, qui courent après leur pain quotidien, de par la seule sueur de leur front.
Une tâche qui, pourquoi pas, peut être accomplie dans le rire, le sourire, la bonne humeur, cette bonne ambiance ouvrière qui s’alimente de paroles tronquées, de blagues, de quolibets bon enfant, de bruits qui courent sans jamais s'arrêter.
Une mort, sans traitement de faveur…
Deux contraires qui se valent aujourd’hui par la force des choses. Que ce soit l’ouvrier contraint dans sa misère la plus hostile de subvenir à son vivre et son couvert, ou bien celui, penché et son œil assidu sur le bon côté de la chose, fataliste, heureux de ce que la vie a daigné mettre sous sa dent.
Deux penchants qui s’annulent donc, pris de court par ce cours pluvial, abondant, fatal, qui a su emporter dans son tumulte de ces vies humaines durs à la tâche, confinés et leurs cris de détresse dans la cave d’une villa. On parle de 28 morts.
Que de vidéos ont circulé sur nos réseaux sociaux pour nous alerter du macabre. Certaines filmées en direct, où on a pu entendre de ces cris horribles, aigus, qui demandent à sortir de là où l’eau court à flots. Des badauds sur les lieux de l’indicible, pris de panique, se démènent dans le peu de temps qui leur est imparti, soit pour appeler les pompiers, soit pour faire les choses à leurs façons, de par les moyens du bord, à leurs risques et périls...
Il n’y a pas le feu ?
Certains, honorant leur devoir d’assistance aux personnes en danger, ont quitté leur rôle de spectateur, ont accouru, muni de leur seul courage, vers les ouvriers en péril. D’autres, précautionneux, ont vu bon d’alerter les autorités compétentes pour sauver la situation qui, dit-on, n’a que trop durer.
Oui, car, d’après les témoignages qui ont circulé sur nos fils d’actualités, les sapeurs-pompiers, sollicités pour faire le nécessaire, auraient été aux abonnés absents de l’autre bout du fil. Certains s’offusquent de ce manque de réactivité, de ce comportement dit irresponsable, qui aurait concouru à essuyer d’avantage de pertes humaines.
Ce ne serait, dit-on, et les avis divergent, qu’après deux bonnes heures d’attente, que ces derniers se seraient dépêchés sur les lieux, pour évacuer de ces ouvriers pris dans la colère pluviale. Des corps sans vie et d’autre sous le choc.
Un Maroc en colère
Des objets laissés derrière, appartenant aux victimes ont vite faite de causer l’émoi des internautes. Un cartable tout en couleur, témoignant d’une jeunesse qui regorge de vie et d’espoir, un repas bien couvert, prêt à servir, resté dans un coin…Un repas qui n’est plus de ce monde.
Aussi a-t-on appris qu’une jeune fille allait convoler en noces le mois prochain, mais la-voilà partie trop tôt. Le public n’a pas tardé à dire son mot, à porter de ces voix qui divergent sur la nature de la chose, sur les tenants et aboutissants de cette matière qui a plongé la ville de Tanger, ainsi que tout le Maroc, dans un état de colère et de noirceur.
À qui la faute ?
Il en est de ceux qui partirent de vive voix pour verser et leur colère bien trempée dans des accusations tranchées, portées sur le maitre des lieux.
Sous-entendu qu’il s’agissait-là d’exploitation ouvrière, de conditions de travail en rupture avec les normes sanitaires, sécuritaires et autres, que ces bonnes gens seraient non régularisés, sans papiers, sans couverture sociale.
Que cette unité serait clandestine, que le patron, que les autorités locales passeraient pour unique responsables, et devraient répondre de leurs actes.
D’autres, moins portés sur le verbe facile, sur la colère à portée de bouche, avancent que cette unité n’est en rien clandestine, qu’il serait absurde que de prétendre qu’une trentaine de gens vaquent à leur lieu de travail chaque jour que le bon dieu fait sans susciter l’attention des autorités.
Que, par-là, cette unité de textile serait régulière, dans les normes, que les ouvriers, selon le témoignage de quelques rescapés, bénéficieraient bel et bien de leurs droits.
Que le patron ne serait en rien impliqué dans cette affaire sordide, venue du ciel. Qu’il fut lui-même, et lors de l’avènement de l’irréparable, sur le lieu de la catastrophe.
Qu’il fut sauvé in extremis, et qu’il serait, à l’heure qu’il est dans un état comateux. Que la responsabilité de cette affaire incomberait d’abord, et selon leurs dires, à Amendis, qui devait tâcher de déboucher les égouts, préparer les canalisations à ce genre d’averse. Que l’infrastructure est mauvaise, et qu’assez c’est assez !
Hicham Aboumerrouane
Des objets laissés derrière, appartenant aux victimes ont vite faite de causer l’émoi des internautes. Un cartable tout en couleur, témoignant d’une jeunesse qui regorge de vie et d’espoir, un repas bien couvert, prêt à servir, resté dans un coin…Un repas qui n’est plus de ce monde.
Aussi a-t-on appris qu’une jeune fille allait convoler en noces le mois prochain, mais la-voilà partie trop tôt. Le public n’a pas tardé à dire son mot, à porter de ces voix qui divergent sur la nature de la chose, sur les tenants et aboutissants de cette matière qui a plongé la ville de Tanger, ainsi que tout le Maroc, dans un état de colère et de noirceur.
À qui la faute ?
Il en est de ceux qui partirent de vive voix pour verser et leur colère bien trempée dans des accusations tranchées, portées sur le maitre des lieux.
Sous-entendu qu’il s’agissait-là d’exploitation ouvrière, de conditions de travail en rupture avec les normes sanitaires, sécuritaires et autres, que ces bonnes gens seraient non régularisés, sans papiers, sans couverture sociale.
Que cette unité serait clandestine, que le patron, que les autorités locales passeraient pour unique responsables, et devraient répondre de leurs actes.
D’autres, moins portés sur le verbe facile, sur la colère à portée de bouche, avancent que cette unité n’est en rien clandestine, qu’il serait absurde que de prétendre qu’une trentaine de gens vaquent à leur lieu de travail chaque jour que le bon dieu fait sans susciter l’attention des autorités.
Que, par-là, cette unité de textile serait régulière, dans les normes, que les ouvriers, selon le témoignage de quelques rescapés, bénéficieraient bel et bien de leurs droits.
Que le patron ne serait en rien impliqué dans cette affaire sordide, venue du ciel. Qu’il fut lui-même, et lors de l’avènement de l’irréparable, sur le lieu de la catastrophe.
Qu’il fut sauvé in extremis, et qu’il serait, à l’heure qu’il est dans un état comateux. Que la responsabilité de cette affaire incomberait d’abord, et selon leurs dires, à Amendis, qui devait tâcher de déboucher les égouts, préparer les canalisations à ce genre d’averse. Que l’infrastructure est mauvaise, et qu’assez c’est assez !
Hicham Aboumerrouane