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Tahar M’guedmini : l’île imaginale accoste à Casablanca


Rédigé par La Rédaction le Mercredi 9 Avril 2025



Le 22 mai prochain, Casablanca accueillera un événement artistique d’exception.

En collaboration avec la galerie OBAFRICART, la galerie THEMA, à Casablanca, présentera les travaux d’un grand maître de la peinture tunisienne. C’est cette esthétique du vertige et du mystère que Wissem Barbouchi a choisi de mettre en scène dans cette exposition, avec le souci de faire dialoguer l’œuvre avec un nouveau public marocain. : Tahar M’guedmini, 75 ans, figure internationalement reconnue, qui n’a jamais cessé de réinventer l’art de figurer l’invisible.

Né à Jerba, formé à Tunis et à Paris, M’guedmini a longtemps vécu en Suisse avant de retourner sur son île natale en 1989. Ce retour ne fut pas une simple réinstallation, mais la fondation d’un monde : une "île imaginale", terme emprunté au philosophe Henri Corbin, et qui désigne un univers où le visible transfigure l’invisible. À travers sa peinture, l’artiste a donné corps à cette Jerba rêvée, où les silhouettes humaines, les décors domestiques, les scènes maritimes et les gestes intimes s’entrelacent dans une poétique de l’instant suspendu.

Une œuvre de maturité

L’exposition casablancaise mettra en lumière les œuvres récentes de l’artiste, ces grandes toiles épurées et puissantes où le corps humain, souvent masculin, se débat contre des forces invisibles, se tord, vacille, chute parfois. Les visages sont effacés, détournés ou cachés, invitant le spectateur à projeter ses propres émotions. Les décors, eux, sont des fragments d’architecture jerbienne — escaliers, portes, terrasses — recomposés dans des perspectives déroutantes.

À la fois lyrique et silencieuse, la peinture de M’guedmini semble portée par une tension intérieure : celle d’un monde en bascule, où la beauté n’est jamais donnée, mais arrachée à la fragilité du réel. C’est cette esthétique du vertige et du mystère que Wissem Barbouchi a choisi de mettre en scène dans cette exposition, avec le souci de faire dialoguer l’œuvre avec un nouveau public marocain.

Une rencontre entre deux rives

Cette exposition est bien plus qu’un événement artistique. C’est une passerelle entre deux rives du Maghreb, entre deux cultures méditerranéennes qui partagent une même quête de sens et de beauté. Dans un contexte où l’art est souvent convoqué pour distraire ou décorer, l’œuvre de M’guedmini vient interpeller, déranger, émouvoir.

Il ne s’agit pas ici de regarder, mais de plonger. D’entrer dans ces tableaux comme dans un rêve éveillé, où les corps flottent, les couleurs frémissent, et l’espace vacille. Avec cette exposition, Casablanca ne reçoit pas seulement un peintre ; elle reçoit une vision, une langue picturale rare, exigeante et universelle.

C’est cette esthétique du vertige et du mystère que les galeries THEMA et OBAFRICART ont choisi de mettre en scène dans cette exposition, avec le souci de faire dialoguer l’œuvre avec un nouveau public marocain

Lieu: Galerie Thema, 60 rue Taha Hussein, Casablanca
Contacts de l’exposition : Dalila Douieb et Ouissem Barbouchi

Si la rédaction de l'ODJ pouvait le rencontrer, elle lui poserait ces questions :

Vous avez choisi de revenir à Jerba après une longue période passée en Europe. Quel rôle a joué ce retour dans la transformation de votre art ?
Dans vos œuvres récentes, les visages sont souvent absents ou tournés. Est-ce un refus du portrait, ou une manière de libérer l’émotion du regard ?
Votre peinture est souvent qualifiée d’“imaginale”. Que signifie pour vous ce mot, et en quoi se distingue-t-il de “l’imaginaire” ?
Vous représentez souvent des corps masculins en mouvement, comme pris dans un déséquilibre. Est-ce une métaphore de notre époque ?
Comment expliquez-vous la tension constante entre figuration et abstraction dans vos œuvres ?
Dans la série “Rassemblements”, on perçoit une nostalgie discrète, presque politique. Que cherchez-vous à dire à travers ces scènes de groupe ?
Avez-vous l’impression que votre peinture est comprise différemment selon que vous exposez à Tunis, Zurich ou aujourd’hui à Casablanca ?
Comment voyez-vous le lien entre peinture et philosophie soufie, notamment à travers les notions d’invisible et de silence ?
Qu’attendez-vous de cette exposition au Maroc ? Est-ce une simple étape dans votre parcours, ou une rencontre plus intime avec un public voisin ?
Avec le recul, pensez-vous que votre peinture cherche à représenter le monde, ou plutôt à en dévoiler l’énigme ?





Mercredi 9 Avril 2025

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