Cette Amérique qui nous fascine
A juger par la frénésie qui va au pas de course et qui s’éprend de notre planète bleue, et loin de nous ce vent de suspicion à la référence colorée enclin à confondre notre trait de plume dans un ballot dit démocrate, il serait dingo d’avancer que l’Oncle Sam a cessé d’embraser de ces cœurs partis en échardes et que l’on croyait bouchés.
Car, en dépit du nombrilisme américain, ou de l’ethnocentrisme gaillard, les États-Unis, ce gendarme du monde qui semble se resserrer sur lui-même, retirer son nez de là où il pêchait par un excès de présence, ce pays dont la marque de fabrique aux empreintes hollywoodiennes peine à supplanter cet idéal qu’est le rêve américain continue de galvaniser les masses .
Les réseaux sociaux, ce relai de cœurs qui ne reconnaissent leurs pouls qu’aux bonds de points cumulés par l’un des candidats rivaux. C’est dire que l’Amérique, plutôt qu’un pays est une affaire internationale.
Bienvenue à Hollywood
Puis La scène qui s’y trame n’est pas pour nous bifurquer jusqu’à donner dans un ressenti autre que celui cinématographique. Sûrement cette industrie y est pour l’essentiel, car pourrions-nous seulement nous défaire de cette perception biaisée, qui écorne ce réel malléable à merci ?
Ce prisme qui s 'échine à défigurer un ordinaire pauvre en stimuli. Notre esprit lassé par les platitudes de la vie ne tarde à faire étalage de sa perversion, de transposer une candidature américaine dans un schéma sinueux, entaché d’entorses et de coups foireux, à l’exemple de celui de la série « House of Cards ».
Le décor est propice, un terreau fertile pour tous les débordements. Les langues se délient du commun, pépient de fomentations, et de machinations secrètes, pour elles, si Biden est tracté en tête de liste c’est pour engourdir les démocrates, leur signifier que l’affaire est pliée, et qu’ils ont déjà l’Amérique en poche.
Chose qui exacerberait le camp républicain qui se démènerait comme un diable damné pour contrecarrer cette course qu’il pense truquée. A l’heure de la mise sous presse de cet article, le candidat démocrate n’est qu’à deux points de remporter la présidentielle. Le sulfureux Trump a déjà fait recours à la justice pour contester le comptage des voies notamment dans le Wisconsin et le Michigan.
Aussi souhaite-t-il faire barrage au dépouillement des bulletins de vote pour les États qui tardent à annoncer leurs résultats. Gardons-nous de faire de ces mines délicates, car cela ne doit nous étonner en rien, Trump n’a-t-il pas déjà prévu de procéder comme tel?
Ce que Trump dit Trump fait
De la même manière que le président sortant avait promis lors de sa campagne de 2016 de relancer l’emploi, de faire baisser l’impôt de même que le chômage, celui-ci continue d'honnorer ses promesses.
Sous l’air Trump, l’impôt sur les sociétés n’a-t-il pas régressé de 31% à 25%? Alors que l’emploi s’est vu bonifié de quelques 5 millions de travailleurs. Les échanges commerciaux avec le pays du soleil levant n’ont-ils pas été revu à la baisse et de quelques centaines de milliards de dollars en faveur de l’oncle Sam?
Cette balance américaine déficitaire ne fut-elle pas redressée, elle qui agonisait sous un rapport de force quatre sous la botte chinoise ? Trump n’a-t-il pas planché sur la dérégulation des entreprises américaines afin qu’elles soient plus compétitives ?
Puis, on a beau l’accuser de racisme anti-noir qu’on ne peut lui retirer le fait incontesté que la population afro-américaine a vu son taux d’emploi se mieux porter en quatre ans que durant les huit années de la présidence Obama.
D’ailleurs, puisque nous sommes en plein dans les sondages, 17 % de la population afro-américaine a voté Trump. Les latinos, eux, seraient à quelques 35 %. La messe est dite. On ne peut donc reprocher au président, en tout point atypique, de recourir à Dame justice pour contester ce qui, dans sa perception, serait perverti.
Et la fraude eut lieu ?
Et c’est non sans raison que le président sortant jette la suspicion sur ces bulletins de votes par correspondance. Des bulletins qui seraient le choix de prédilection des États à majorité démocrate, et qui auraient été sujets selon certains témoins à des manipulations frauduleuses.
D’aucuns allèguent que les enveloppes renfermant les bulletins de vote auraient été, dans des élections passées, ouvertes par le truchement d'un système de vapeur, puis remplies de bulletins à la signature contrefaite et au vote falsifié. Notons que pour authentifier le vote, la signature de l'électeur doit figurer et sur l’enveloppe et sur le bulletin en question.
Ou que dans certains cas, un facteur antirépublicain se serait tout bonnement délesté de votes contraires dans un panier à poubelles. Les infirmières auraient de même trompé dans ces affaires peu scrupuleuses en manipulant les votes de personnes âgées dans des maisons de retraites.
Certains votants auraient tout de go usurpé l’identité de nombre d’abstentionnistes afin de faire valoir un point supplémentaire dans le camp béni. Ne serait-il pas de bonne guerre que Trump, tout saugrenu qu’il est, n’émette un doute quant à la véracité des sondages ?
Prison et vengeance !
D’autres voix s’élèvent pour tonner que si le Président sortant provoque une telle tempête c’est qu’à défaut d’être réélu celui-ci risque de se retrouver en taule. Et qu’un nouveau mandat risque de signer la prescription des condamnations qu’il encoure. Malin non ?
Rappelons que le président-aux-airs-mauvais-perdant est entaché de crasses comme celles ayant trait aux bonnes mœurs, celui-ci est reconnu pour avoir soudoyé de quelques milliers de dollars de ces femmes légères afin d'acheter leurs silences. Des femmes qui, en raison de supposées relations extraconjugales, auraient pu entraver sa course pour les présidentielles de 2016.
Aussi Trump serait poursuivi, une fois l’immunité présidentielle levée, pour fraude fiscale doublée de fraude immobilière et autres.
Notons de même que les affaires de l’homme à la mèche se porte mal. Ses hôtels, par ces temps de crise, tournent à grande perte, Donald Trump doit quelques 400 millions de dollars pour des prêts arrivés à échéance. Les bruits qui courent laissent entendre que les banques se refusent à venir à son aide. La raison politique, celle de l’establishment, est évoqué pour justifier cette hargne revancharde que l’on accuserait à sa seule vue.
Ça risque de dégénérer !
En attendant les résultats qui penchent nettement en faveur du candidat Biden, le suspense est roi. Le président sortant avait longuement ressaser à qui veut l’entendre son entêtement qui répugne à quitter la maison blanche en cas de défaite.
Pour qu’enfin, ramené à un tant soit peu de réalisme, celui-ci a prétendu quitter le pays en cas de défaite, car selon lui, il ne pourrait souffrir de perdre contre celui qu’il appelle « Joe le rouge » ou « Joe l’endormi ».
Mais eu égard des condamnations qui planent sur le président sortant, celui-ci pourrait-il seulement quitter et en toute discrétion le pays ?
En cas de refus du président-mauvais-perdant de quitter la maison blanche, ce dernier manquerait-il d’alimenter de ces têtes légères et républicaines, pour ne citer que le mouvement suprématiste qui répond au nom des « Proud Boys » et qui se disaient prêts à prendre les armes en cas de défaite du président ? Affaire à suivre.
Hicham Aboumerrouane