Suivi de la situation économique au Maroc : les principales conclusions du dernier rapport de la Banque mondiale


Rédigé par Noureddine Batije le Lundi 20 Novembre 2023

"Un changement de paradigme est encore nécessaire pour permettre l’autonomisation économique des femmes marocaines, une étape cruciale pour atteindre les ambitions importantes du pays telles qu’exprimées dans le Nouveau Modèle de Développement".



A lire ou à écouter en podcast :


Cet énoncé émane de la Banque mondiale qui, dans son nouveau rapport de suivi de la situation économique au Maroc, intitulé "De la résilience à la prospérité partagée", met l’accent sur le fait qu’au-delà de son rôle crucial dans la promotion de l’égalité des genres, l’augmentation de la participation des femmes au marché du travail (PFMT), en tant que moteur puissant de développement socioéconomique, aurait également un impact économique significatif.

Aussi, est-il souligné, à ce titre, que l’atteinte des objectifs du NMD, à savoir une PFMT de 45 %, pourrait stimuler la croissance de près d’un point de pourcentage par an.

En attendant, ce rapport soutient que, grâce à une reprise partielle de la production agricole, des services et des exportations nettes, la croissance économique devrait remonter à 2,8 % en 2023. Et en 2024, 2025 et 2026 la croissance du PIB réel devrait respectivement atteindre 3,1 %, 3,3 % et 3,5 %.

Avec, toutefois, toute une série de constat témoignant d’une certaine résilience :

L’inflation quoiqu’ayant baissé de moitié entre février et août 2023, celle alimentaire demeure élevée et continue de toucher de manière disproportionnée les ménages les plus modestes.

Le séisme d’Al Haouz du 8 septembre dernier a eu, certes, des conséquences humaines et matérielles dévastatrices, principalement dans les communautés montagneuses isolées, mais il est peu probable qu’il ait des impacts macroéconomiques significatifs.

Les flux d’investissements directs étrangers (IDE) restent importants et sont de plus en plus orientés vers le secteur manufacturier, tandis que de nouvelles niches industrielles modernes étroitement liées aux chaînes de valeur mondiales émergent.

De même que le maintien de l’accès de l’État aux marchés financiers internationaux, malgré le resserrement actuel des conditions financières mondiales, illustre également cette résilience.

N’empêche que l‘ensemble de ces considérations est nuancé par ledit rapport qui avait mis l accent sur le fait que le Maroc a, certes" lancé des réformes ambitieuses pour améliorer le capital humain et encourager l’investissement privé", cependant "ces réformes n’auront l’impact souhaité sur le développement économique et social que si elles sont combinées à d’autres initiatives cruciales, notamment la suppression des barrières réglementaires et institutionnelles qui limitent la concurrence et ralentissent la réallocation des facteurs de production vers des entreprises et des secteurs plus productifs".




Lundi 20 Novembre 2023
Dans la même rubrique :