Le Sahara reste l’un des dossiers géopolitiques les plus sensibles de la région MENA. Depuis plusieurs années, le Maroc propose un plan d’autonomie pour le territoire, largement soutenu par des puissances internationales comme les États-Unis, l’Espagne et, récemment, la France.

Cependant, le Royaume-Uni, malgré son poids diplomatique, continue de maintenir une position ambiguë sur la question. Cette réserve interpelle, notamment dans un contexte où un soutien explicite à la proposition marocaine pourrait générer des avantages stratégiques et économiques significatifs pour Londres.

La reconnaissance du plan d’autonomie marocain par des capitales comme Washington ou Madrid marque un tournant dans la gestion du dossier saharien. Ces soutiens renforcent la position du Maroc sur la scène internationale, tout en isolant les revendications du mouvement séparatiste du Polisario, soutenu principalement par l’Algérie. En ce sens, Londres pourrait tirer parti de cette dynamique en s’alignant sur les positions de ses alliés stratégiques et en consolidant ses relations avec Rabat.

Le Maroc, acteur clé de la stabilité régionale en Afrique du Nord, joue un rôle important dans la lutte contre le terrorisme, la gestion des flux migratoires et la coopération économique. En soutenant le plan d’autonomie, le Royaume-Uni pourrait renforcer ses partenariats sécuritaires et diplomatiques avec le Maroc, tout en consolidant sa présence dans une région stratégique.

Au-delà des considérations géopolitiques, la position britannique sur le Sahara pourrait avoir des implications économiques importantes. Le Maroc est l’un des principaux partenaires commerciaux du Royaume-Uni en Afrique, avec des échanges en constante progression depuis la signature d’un accord bilatéral post-Brexit en 2019. Le soutien au plan d’autonomie pourrait ouvrir la voie à des investissements accrus dans les régions du sud marocain, notamment dans les secteurs de l’énergie renouvelable, de la pêche et du tourisme.

Les provinces du sud, comme Laâyoune et Dakhla, connaissent un développement rapide grâce à des projets d’infrastructure ambitieux financés par le gouvernement marocain. Ces régions offrent des opportunités uniques pour les entreprises britanniques désireuses de s’implanter dans des marchés émergents. En renforçant ses liens avec le Maroc, Londres pourrait profiter de ces dynamiques économiques et élargir son influence en Afrique.

La position actuelle du Royaume-Uni sur le Sahara reflète une prudence diplomatique, probablement liée à ses relations avec l’Algérie. Cependant, cette neutralité pourrait devenir un handicap à mesure que le soutien international au plan marocain se renforce. En restant en retrait, Londres risque de perdre des opportunités stratégiques et de se marginaliser dans un dossier où ses alliés occidentaux prennent des positions claires.

Un soutien explicite au plan d’autonomie marocain pourrait également améliorer l’image du Royaume-Uni dans le monde arabe, où le Maroc bénéficie d’une forte sympathie. Cette démarche pourrait renforcer les partenariats économiques et diplomatiques de Londres dans une région en pleine mutation.

Des signaux récents indiquent que Londres pourrait revoir sa position sur le Sahara. Des rencontres diplomatiques entre responsables marocains et britanniques ont mis en lumière les convergences croissantes entre les deux pays sur des questions stratégiques. De plus, la dynamique internationale autour du dossier saharien pourrait pousser Londres à s’aligner sur ses alliés, notamment dans un contexte post-Brexit où le Royaume-Uni cherche à diversifier ses partenariats.

En conclusion, la reconnaissance du plan d’autonomie marocain par Londres représenterait une avancée significative pour le dossier saharien, tout en offrant des avantages stratégiques et économiques au Royaume-Uni. Ce choix pourrait consolider les relations bilatérales entre Rabat et Londres, tout en renforçant la position britannique dans une région clé pour la stabilité et le développement.