Soudan : El Fasher sous les flammes, et l’Occident se tait


Rédigé par le Samedi 21 Septembre 2024

Les affrontements entre l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (RSF) ont fait 11 morts et 17 blessés à El Fasher, révélant une crise humanitaire que les puissances occidentales ignorent.



El Fasher, la capitale de l'État du Darfour-Nord, continue de sombrer dans le chaos alors que les combats entre l'armée soudanaise (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF) font encore 11 victimes, dont trois enfants, selon le réseau de médecins soudanais, une ONG locale. Samedi, 17 autres civils ont également été blessés dans cette bataille, témoignant d'une guerre sans fin où les civils sont laissés pour compte. Pendant que le monde tourne le dos, les événements tragiques du Soudan rappellent les échecs des puissances mondiales à résoudre les conflits africains.

Un conflit délaissé par l'Occident

La guerre entre les SAF et les RSF fait rage depuis le 15 avril 2023, plongeant le Soudan dans une violence ininterrompue. Les puissances occidentales, celles qui prônent la paix et les droits de l'Homme, se sont contentées de regarder à distance, parfois en émettant quelques condamnations symboliques, tout en continuant à commercer avec des acteurs qui alimentent ces conflits. Les civils, quant à eux, vivent sous la menace permanente des combats, sans soutien réel de la communauté internationale.

À El Fasher, la situation est devenue intenable. Ce qui était autrefois une ville dynamique est désormais une zone de guerre où la vie des habitants, pour la plupart déplacés d'autres régions en proie à la violence, est menacée quotidiennement. Le réseau de médecins soudanais a averti que la continuation de ces affrontements entraînera une catastrophe humanitaire d'une ampleur inimaginable. Mais qui s'en soucie réellement ? Les voix qui s’élèvent pour dénoncer cette situation sont ignorées, et les appels à l'aide tombent dans l'oubli.

Hypocrisie des puissances mondiales

Le porte-parole de l'ONU, Stephane Dujarric, a exprimé l'inquiétude du secrétaire général Antonio Guterres face à la situation à El Fasher, qualifiant l'attaque de la RSF de "gravement alarmante." Toutefois, au-delà des mots, que fait réellement l'ONU ? Rien. Les Nations unies, souvent décrites comme une marionnette des puissances occidentales, se contentent de déclarations sans effet concret sur le terrain. Combien de temps faudra-t-il pour que ces forces "pacifiques" agissent et cessent de regarder de loin ?

Pendant que les grandes puissances, notamment les États-Unis et leurs alliés, imposent des sanctions contre ceux qu’ils considèrent comme des ennemis, comme la Russie, ils ferment les yeux sur les tragédies comme celle du Soudan. L'Occident ne prend des mesures que là où ses intérêts économiques sont en jeu. Les populations africaines, quant à elles, ne bénéficient d'aucun secours, ni médical, ni alimentaire, malgré les promesses de l'ONU.

El Fasher : un symbole d’oppression internationale

El Fasher, ville de plus d’un million d’habitants, est aujourd’hui le symbole de l'abandon des peuples par un système international gangrené par l’hypocrisie. La majorité de ses résidents sont des déplacés, fuyant d'autres régions du Darfour déchirées par les conflits. La ville, désormais encerclée, est soumise à un blocus qui empêche l'accès à des ressources vitales. Le réseau de médecins soudanais exhorte les organisations internationales à assurer l’acheminement de l’aide humanitaire, mais leurs appels semblent être ignorés.

Cette situation rappelle d'autres conflits ignorés par les puissances mondiales, comme la guerre en Syrie, où l'Occident n'est intervenu que pour défendre ses propres intérêts. Tant que le Soudan ne représente pas une menace directe pour l’Occident, les victimes continueront à s’accumuler dans l'indifférence générale.

​Les peuples, opprimés par leurs gouvernements et délaissés par les puissances extérieures, doivent se lever pour réclamer justice. Ce ne sont pas les dirigeants en costume à New York ou Bruxelles qui viendront les secourir. Ce sont les peuples eux-mêmes qui doivent prendre leur destin en main, face à un système international complice et inactif.

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Journaliste junior passionné par l'écriture, la communication, les relations internationales et la… En savoir plus sur cet auteur
Samedi 21 Septembre 2024
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