Facebook et d'autres plateformes ont été envahis par des offres alléchantes : ramener un ex-partenaire, annuler des sorts de vengeance, et même jeter des charmes pour que tout aille mal dans la vie. Ces savants-charlatans du Web franchissent la frontière entre spiritualité et magie noire, lançant même des sorts en ligne. Ce mysticisme non assumé contribue à maintenir certaines pratiques dans l'ombre.

Les offres sur Internet ne manquent pas : des "bagues spirituelles" censées protéger contre le mauvais œil, augmenter la prospérité des hommes d'affaires, ou même découvrir des trésors cachés. On pourrait penser que ces artefacts sortent tout droit d'un conte des Mille et Une Nuits, mais ils semblent trouver preneurs.

Apparemment, la divination et les sciences occultes sont devenues des outils d'analyse et de prise de décision, au même titre que les sondages, l'opinion publique ou les réseaux sociaux. Dans notre société, de nombreux citoyens consultent des conseillers occultes, souvent par curiosité et en y croyant à moitié. Après tout, cela ne coûte rien d'essayer, et qui sait, cela pourrait bien fonctionner.

Avec l'avènement du numérique, les sorciers ont trouvé un nouveau terrain de jeu. Fini le temps des cabanes reculées et des rendez-vous secrets ; aujourd'hui, tout se passe sur Internet. Ce phénomène, loin d'être anecdotique, s'inscrit dans une tradition séculaire qui résiste à toute forme de modernisation ou d'éradication.

Bien que certains rejettent la divination et la magie pour des raisons religieuses, de plus en plus de Marocains les adoptent pour invoquer la baraka ou se protéger du mauvais œil. Malgré le fait que l'islam réprouve fermement la sorcellerie au Maroc, son existence est "admise" et intègre certains aspects mystiques. Le Royaume, riche en traditions soufies, confrériques et maraboutiques, voit cette magie atteindre une dimension sans précédent.

Cela dit, les jours précédant l'Aïd ont vu émerger des pratiques tout droit sorties d'un manuel de sorcellerie. L'utilisation de "l'os d'épaule" des moutons sacrifiés est devenue un sujet de préoccupation. Selon la légende, cet os serait réservé à l'écriture de talismans mystiques. Les bouchers sont maintenant avertis ! Pour éviter toute inquiétude, cassez ces os sacrificiels avant que les sorciers ne s'en emparent et ne lancent des malédictions insidieuses.

Les histoires sur les pouvoirs maléfiques de cet os abondent. Certains prétendent qu'il porte des inscriptions de magie noire difficiles à déchiffrer, provoquant une lente agonie chez les victimes. Bien sûr, ce ne sont que des rumeurs amplifiées par les réseaux sociaux, mais elles suffisent à semer le doute et la peur dans les esprits.

La résurgence des pratiques de sorcellerie à l'ère numérique est un phénomène fascinant. Elle démontre non seulement l'ancrage profond de ces croyances dans notre société, mais aussi la capacité des marabouts à s'adapter aux nouvelles technologies. Ainsi, chaque Aïd al-Adha pourrait bien se transformer en un bal des sorciers 2.0, où modernité et traditions se mêlent dans une danse mystérieuse et troublante.