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Par Souad Mekkaoui
Et loin d’envenimer la situation et d’aller dans le sens souhaité par la junte algérienne, Bourita passait les bons messages tout en y mettant les formes et surtout la zénitude et le sourire. En filigrane, les instructions royales, toujours dans un esprit de construction, guidaient la diplomatie marocaine.
Un Sommet arabe sans chefs d’État arabes
Aux réactions à l’absence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI au Sommet de la Ligue arabe, l’évidence même est là : Il était le gage de la réussite du Sommet qui intervient dans un contexte international très mouvementé et la personne phare que tout le monde attendait à tel point que « participera …participera pas » se faisait écho dans les médias internationaux. Or bien d’autres chefs d’État, au nombre de huit, n’ont pas participé aux travaux du Sommet et leur absence n’a pas suscité de réaction.
L’Algérie – dira son ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra qui s’est affiché ostentatoirement avec l’ensemble des autres ministres sauf Bourita- espérait que le Roi Mohammed VI allait conduire personnellement la délégation marocaine au Sommet arabe d’Alger, comme affirmé par le ministre algérien lors d’une interview accordée à la chaîne saoudienne Al Arabiya, avant de se livrer à ce qui constitue son sport favori à savoir les attaques acerbes contre le Maroc.
« C’est aux historiens de juger s’il y a eu une occasion ratée pour l’union du Maghreb et l’action arabe commune et d’en définir le responsable », ajoutera le diplomate algérien manquant fort de diplomatie, lui qui a fait fi de toutes les règles de bienséance et d’hospitalité caractérisant le monde arabe. Toutefois, il oublie que le monde entier a suivi étape par étape les préparatifs du Sommet, qui devait, en principe, réunir les chefs d’État du monde arabe, fédérer les pays arabes et affirmer l’unité de la nation arabe. Finalement, le 31e Sommet qu’Abdelmajid Tebboune voulait « unificateur et inclusif », a fini par mettre en emphase les tensions prouvant encore une fois que ce n’est pas donné à tous les États d’organiser des événements fédérateurs.
L’Algérie perd ainsi une manche contre le Maroc et met en évidence la fracture qu’elle ne cesse d’étendre par ce qui devait être la grand-messe diplomatique du monde arabe à laquelle le tiers des membres n’a pas assisté pour cause de la politique étrangère d’Alger et des positions convergentes d’ autres pays sur des dossiers de fond notamment les relations privilégiées d’Alger avec Téhéran.
Ainsi le Roi Abdallah II de Jordanie, le Prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud, le Roi du Bahreïn, Hamed ben Issa Al Khalifa, le Sultan d’Oman, Haitham Ben Tariq et le Président libanais Michel Aoun, pas plus que l’Emir du Koweït, Cheikh Nawaf Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah et le Président des Emirats arabes unis, Cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyane n’étaient pas là. La liste est donc longue ce qui n’a pas pour autant suscité la rage des dirigeants algériens.
Pour rappel, le Souverain Mohammed VI était l’un des premiers dirigeants à confirmer sa présence au Sommet et s’était même proposé pour encourager les autres Chefs d’État à y participer mais « il déciderait le moment venu si les conditions de sa participation sont réunies« . Finalement, et après plusieurs rumeurs, l’annulation de la participation de Sa Majesté le Roi fait grand bruit. Et c’est Nasser Bourita qui représente le Maroc au Sommet et présidera la délégation ministérielle marocaine.
Les péripéties n’ont pas manqué à la scène dans un « Sommet algérien » des pays arabes où le Ministre des Affaires étrangères marocain a brillé de mille feux accentuant l’opacité d’un système en mal de reconnaissance politique, excellant dans les fausses notes diplomatiques.
Un Sommet arabe sans chefs d’État arabes
Aux réactions à l’absence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI au Sommet de la Ligue arabe, l’évidence même est là : Il était le gage de la réussite du Sommet qui intervient dans un contexte international très mouvementé et la personne phare que tout le monde attendait à tel point que « participera …participera pas » se faisait écho dans les médias internationaux. Or bien d’autres chefs d’État, au nombre de huit, n’ont pas participé aux travaux du Sommet et leur absence n’a pas suscité de réaction.
L’Algérie – dira son ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra qui s’est affiché ostentatoirement avec l’ensemble des autres ministres sauf Bourita- espérait que le Roi Mohammed VI allait conduire personnellement la délégation marocaine au Sommet arabe d’Alger, comme affirmé par le ministre algérien lors d’une interview accordée à la chaîne saoudienne Al Arabiya, avant de se livrer à ce qui constitue son sport favori à savoir les attaques acerbes contre le Maroc.
« C’est aux historiens de juger s’il y a eu une occasion ratée pour l’union du Maghreb et l’action arabe commune et d’en définir le responsable », ajoutera le diplomate algérien manquant fort de diplomatie, lui qui a fait fi de toutes les règles de bienséance et d’hospitalité caractérisant le monde arabe. Toutefois, il oublie que le monde entier a suivi étape par étape les préparatifs du Sommet, qui devait, en principe, réunir les chefs d’État du monde arabe, fédérer les pays arabes et affirmer l’unité de la nation arabe. Finalement, le 31e Sommet qu’Abdelmajid Tebboune voulait « unificateur et inclusif », a fini par mettre en emphase les tensions prouvant encore une fois que ce n’est pas donné à tous les États d’organiser des événements fédérateurs.
L’Algérie perd ainsi une manche contre le Maroc et met en évidence la fracture qu’elle ne cesse d’étendre par ce qui devait être la grand-messe diplomatique du monde arabe à laquelle le tiers des membres n’a pas assisté pour cause de la politique étrangère d’Alger et des positions convergentes d’ autres pays sur des dossiers de fond notamment les relations privilégiées d’Alger avec Téhéran.
Ainsi le Roi Abdallah II de Jordanie, le Prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud, le Roi du Bahreïn, Hamed ben Issa Al Khalifa, le Sultan d’Oman, Haitham Ben Tariq et le Président libanais Michel Aoun, pas plus que l’Emir du Koweït, Cheikh Nawaf Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah et le Président des Emirats arabes unis, Cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyane n’étaient pas là. La liste est donc longue ce qui n’a pas pour autant suscité la rage des dirigeants algériens.
Pour rappel, le Souverain Mohammed VI était l’un des premiers dirigeants à confirmer sa présence au Sommet et s’était même proposé pour encourager les autres Chefs d’État à y participer mais « il déciderait le moment venu si les conditions de sa participation sont réunies« . Finalement, et après plusieurs rumeurs, l’annulation de la participation de Sa Majesté le Roi fait grand bruit. Et c’est Nasser Bourita qui représente le Maroc au Sommet et présidera la délégation ministérielle marocaine.
Les péripéties n’ont pas manqué à la scène dans un « Sommet algérien » des pays arabes où le Ministre des Affaires étrangères marocain a brillé de mille feux accentuant l’opacité d’un système en mal de reconnaissance politique, excellant dans les fausses notes diplomatiques.
Des messages on ne peut plus clairs
Faut-il rappeler que le Maroc était le dernier à être officiellement invité et que le messager qui se trouvait être le ministre de la justice avait passé moins d’une heure sur le sol marocain ? Ce qui connote le manque d’égard et de confiance à l’égard du Maroc. Les signaux envoyés par le voisin oriental dès le premier jour étaient clairs et négatifs : le Maroc était indésirable sur le sol algérien où l’espace aérien était fermé pour lui mais Alger devait quand même jouer le jeu de la « grandeur » qui ne lui sied pas.
Dans ce sens, le Représentant du Maroc a eu droit à un accueil des plus froids et non diplomatique du tout qui n’est pas à la hauteur des enjeux du Sommet. Faut-il oser imaginer que l’avion de Sa Majesté le Roi atterrisse sur un sol hostile où on brave la bienséance et les règles du protocole diplomatique et où son représentant n’a eu droit à aucun accueil officiel digne d’un chef de diplomatie ?
Durant les préparatifs, le Maroc contrairement aux autres pays devait passer par le secrétariat général à défaut de canaux de communication avec le pays hôte. La délégation de presse marocaine qui devait couvrir l’éventuel déplacement de Sa Majesté le Roi et ses activités durant la rencontre et qui comptait 52 membres était la seule à voir seulement 12 personnes autorisées à couvrir le Sommet arabe sachant que techniquement c’était impossible d’autant plus que le matériel leur a été confisqué. Les provocations ne s’arrêtent pas là : dès le premier jour, une chaîne de télévision officielle, partenaire officielle du Sommet, projette dans la salle une carte des membres de la Ligue arabe dans laquelle le Sahara marocain est présenté comme un État indépendant !
Par la suite, la chaîne affirmera qu’il s’agit d’une erreur technique… C’est dire que l’Algérie n’a pas pu faire la part des choses alors qu’elle organisait une rencontre en tant que pays arabe qui devait faire abstraction de ses enjeux et de son agenda. Or l’Algérie, ce qui n’est pas étonnant, ne pouvait contenir son hostilité et sa virulence quand bien même ce serait un événement régional, continental ou international où il fallait savoir raison garder et faire preuve d’objectivité et de maturité. Non, c’était trop demander à des dirigeants qui se nourrissent de leur haine pour tout ce qui est marocain.
Par ailleurs, Nasser Bourita, guidé par les instructions royales, passera outre toutes ces provocations et restera jusqu’à la fin du Sommet en dépit des rumeurs véhiculées sur son départ « inopportun », sachant que les médias algériens, ayant reçu les instructions de ne partager aucune photo de la délégation marocaine ni couvrir ses activités, n’ont pas tari d’attaques et de provocations tout au long de la tenue du Sommet. Mais la délégation marocaine ne pouvait réagir, c’était faire un cadeau tant espéré aux voisins qui poussaient leurs manœuvres affichées pour la faire quitter.
Sauf que c’était ne pas bien connaître le sang froid de Bourita qui a tenu jusqu’à la fin du Sommet à bien représenter le Maroc comme d’habitude et à défendre, bien entendu, les intérêts fondamentaux du Royaume. Par son calme déconcertant, il les a fait mariner dans leur venin surtout que la politique de la chaise vide ne fait plus partie de la stratégie marocaine d’autant plus que le Royaume a mis les enjeux et les défis du Sommet au-dessus de toute autre considération contrairement aux hôtes.
Est-il donc digne d’un pays qui veut jouer dans la cour des grands, accueillir un grand événement, fédérer des États et mettre les Chefs d’États arabes autour de la même table afin de discuter de questions cruciales et faire face aux défis communs de faire montre d’impolitesse à l’égard de l’un de ses invités quels que soient les conflits ? Par ces comportements puérils et prémédités pour signifier au Maroc qu’il était indésirable, l’Algérie a démontré, encore une fois, que peu importent les défis et enjeux immenses des pays arabes face aux obsessions maladives des généraux puisque la tenue du Sommet comptait pour la junte algérienne beaucoup plus que les résultats.
Ce Sommet qui constitue la rencontre politique la plus importante depuis que Abdelmajid Tebboune est aux commandes, aurait peut-être été une occasion pour recoller les morceaux et pourquoi pas relancer la coopération entre un monde arabe plus que jamais divisé et surtout redonner de la visibilité à Alger sur la scène diplomatique internationale. Mais au lieu de revigorer une Ligue affaiblie et désunie pour en faire une force arabe, le Sommet d’Alger, paradoxalement placé sous le signe du « rassemblement » accélérera peut-être sa fin surtout qu’il n’a pas pu réunir les chefs d’États les plus influents, en raison du manque de gouvernance et de diplomatie.
D’ailleurs, quelle serait encore l’utilité de ce Sommet dans un monde arabe où les pays se réunissent sur fond de divisions persistantes et où les blocs se font et se défont en fonction des intérêts du moment, sans engagements concrets ?
Rédigé par Souad Mekkaoui sur Maroc Diplomatique
Faut-il rappeler que le Maroc était le dernier à être officiellement invité et que le messager qui se trouvait être le ministre de la justice avait passé moins d’une heure sur le sol marocain ? Ce qui connote le manque d’égard et de confiance à l’égard du Maroc. Les signaux envoyés par le voisin oriental dès le premier jour étaient clairs et négatifs : le Maroc était indésirable sur le sol algérien où l’espace aérien était fermé pour lui mais Alger devait quand même jouer le jeu de la « grandeur » qui ne lui sied pas.
Dans ce sens, le Représentant du Maroc a eu droit à un accueil des plus froids et non diplomatique du tout qui n’est pas à la hauteur des enjeux du Sommet. Faut-il oser imaginer que l’avion de Sa Majesté le Roi atterrisse sur un sol hostile où on brave la bienséance et les règles du protocole diplomatique et où son représentant n’a eu droit à aucun accueil officiel digne d’un chef de diplomatie ?
Durant les préparatifs, le Maroc contrairement aux autres pays devait passer par le secrétariat général à défaut de canaux de communication avec le pays hôte. La délégation de presse marocaine qui devait couvrir l’éventuel déplacement de Sa Majesté le Roi et ses activités durant la rencontre et qui comptait 52 membres était la seule à voir seulement 12 personnes autorisées à couvrir le Sommet arabe sachant que techniquement c’était impossible d’autant plus que le matériel leur a été confisqué. Les provocations ne s’arrêtent pas là : dès le premier jour, une chaîne de télévision officielle, partenaire officielle du Sommet, projette dans la salle une carte des membres de la Ligue arabe dans laquelle le Sahara marocain est présenté comme un État indépendant !
Par la suite, la chaîne affirmera qu’il s’agit d’une erreur technique… C’est dire que l’Algérie n’a pas pu faire la part des choses alors qu’elle organisait une rencontre en tant que pays arabe qui devait faire abstraction de ses enjeux et de son agenda. Or l’Algérie, ce qui n’est pas étonnant, ne pouvait contenir son hostilité et sa virulence quand bien même ce serait un événement régional, continental ou international où il fallait savoir raison garder et faire preuve d’objectivité et de maturité. Non, c’était trop demander à des dirigeants qui se nourrissent de leur haine pour tout ce qui est marocain.
Par ailleurs, Nasser Bourita, guidé par les instructions royales, passera outre toutes ces provocations et restera jusqu’à la fin du Sommet en dépit des rumeurs véhiculées sur son départ « inopportun », sachant que les médias algériens, ayant reçu les instructions de ne partager aucune photo de la délégation marocaine ni couvrir ses activités, n’ont pas tari d’attaques et de provocations tout au long de la tenue du Sommet. Mais la délégation marocaine ne pouvait réagir, c’était faire un cadeau tant espéré aux voisins qui poussaient leurs manœuvres affichées pour la faire quitter.
Sauf que c’était ne pas bien connaître le sang froid de Bourita qui a tenu jusqu’à la fin du Sommet à bien représenter le Maroc comme d’habitude et à défendre, bien entendu, les intérêts fondamentaux du Royaume. Par son calme déconcertant, il les a fait mariner dans leur venin surtout que la politique de la chaise vide ne fait plus partie de la stratégie marocaine d’autant plus que le Royaume a mis les enjeux et les défis du Sommet au-dessus de toute autre considération contrairement aux hôtes.
Est-il donc digne d’un pays qui veut jouer dans la cour des grands, accueillir un grand événement, fédérer des États et mettre les Chefs d’États arabes autour de la même table afin de discuter de questions cruciales et faire face aux défis communs de faire montre d’impolitesse à l’égard de l’un de ses invités quels que soient les conflits ? Par ces comportements puérils et prémédités pour signifier au Maroc qu’il était indésirable, l’Algérie a démontré, encore une fois, que peu importent les défis et enjeux immenses des pays arabes face aux obsessions maladives des généraux puisque la tenue du Sommet comptait pour la junte algérienne beaucoup plus que les résultats.
Ce Sommet qui constitue la rencontre politique la plus importante depuis que Abdelmajid Tebboune est aux commandes, aurait peut-être été une occasion pour recoller les morceaux et pourquoi pas relancer la coopération entre un monde arabe plus que jamais divisé et surtout redonner de la visibilité à Alger sur la scène diplomatique internationale. Mais au lieu de revigorer une Ligue affaiblie et désunie pour en faire une force arabe, le Sommet d’Alger, paradoxalement placé sous le signe du « rassemblement » accélérera peut-être sa fin surtout qu’il n’a pas pu réunir les chefs d’États les plus influents, en raison du manque de gouvernance et de diplomatie.
D’ailleurs, quelle serait encore l’utilité de ce Sommet dans un monde arabe où les pays se réunissent sur fond de divisions persistantes et où les blocs se font et se défont en fonction des intérêts du moment, sans engagements concrets ?
Rédigé par Souad Mekkaoui sur Maroc Diplomatique