Passer un temps excessif sur Internet et les médias sociaux a des conséquences préjudiciables sur la santé mentale, en particulier chez les adolescentes, selon une étude publiée dans Preventive Medicine Reports. L'étude a impliqué 1 324 adolescent·e·s, dont 698 filles et 626 garçons, qui ont été invité·e·s à détailler la quantité de temps qu'iels consacrent chaque semaine à Internet et aux réseaux sociaux, tout en décrivant leurs symptômes d'anxiété. Les chercheurs ont utilisé les données de l'Étude longitudinale québécoise sur le développement de l'enfant (ÉLDEQ) entre 2013 et 2015. Les résultats sont frappants : les adolescentes qui passent plus de temps sur Internet à l'âge de 15 ans présentent un risque accru de développer des symptômes d'anxiété généralisée et sociale à l'âge de 17 ans, contrairement aux garçons.
Les adolescentes utilisent Internet à "des fins sociales"
Les résultats ultérieurs de l'étude indiquent que les symptômes d'anxiété à l'âge de 15 ans ne prédisent pas une utilisation plus élevée d'Internet à l'âge de 17 ans, que ce soit pour les garçons ou les filles. Le chercheur Gabriel Tiraboschi explique au média Psy Post : "Nous ne connaissons pas précisément la raison de cette différence entre les sexes, mais des recherches antérieures suggèrent que les filles utilisent Internet plus fréquemment à des fins sociales que les garçons, notamment en ayant une utilisation plus prononcée des médias sociaux." En effet, l'étude explique que les adolescentes ont tendance à se comparer physiquement et socialement à d'autres filles sur les réseaux sociaux, générant ainsi des doutes, des inquiétudes et impactant le bien-être et la perception de soi des adolescentes.
D’autres recherches sont nécessaires
Gabriel Tiraboschi ajoute que "nous n'avons identifié aucune preuve indiquant que les adolescent·e·s présentant des niveaux plus élevés d'anxiété utilisent Internet de manière plus fréquente. Il est donc probable que l'utilisation d'Internet à la fin de l'adolescence aggrave les symptômes d'anxiété". Il reconnaît que les corrélations découvertes entre l'utilisation d'Internet et l'anxiété "ne sont pas extrêmement significatives", suggérant ainsi que "l'utilisation d'Internet contribue à l'aggravation des symptômes d'anxiété, mais ne suffit pas à induire un trouble mental chez une personne en bonne santé". Des recherches ultérieures sont prévues pour déterminer le moment et la nature de l'utilisation d'Internet par les adolescent·e·s, ainsi que pour évaluer s'ils·elles adoptent une utilisation active ou passive des réseaux sociaux.
Salma LABTAR
Salma LABTAR