Séisme au Maroc : le patrimoine culturel en danger


Rédigé par le Mardi 12 Septembre 2023

En plus des pertes humaines, le puissant séisme de magnitude 6,8 qui a ravagé de vastes zones du pays la nuit de vendredi à samedi a gravement compromis le riche patrimoine culturel et architectural de la région d'El Haouz. Selon Monceyf Fadili, expert international en urbanisme et développement territorial, il est nécessaire de mettre en place un plan stratégique d'envergure nationale en trois phases pour remédier à cette situation.



Le séisme d'Al Haouz a engendré d'importants dégâts matériels, détruisant de nombreux sites historiques dans les régions montagneuses proches de l'épicentre, ainsi que dans les villages du Haut-Atlas tels qu'Imlil, Moulay Brahim, Ouirgane et la mosquée historique de Tinmel datant du 12ème siècle, qui a été complètement démolie.

Marrakech a également subi des dommages à certains de ses trésors architecturaux. Dans la médina, de nombreux bâtiments se sont effondrés à la suite du séisme, laissant des débris dans les ruelles étroites. Sur la place Jemaa el-Fna, le minaret de la mosquée Kharbouch s'est partiellement effondré.

Bien que la mosquée Koutoubia, un joyau du patrimoine islamique, ait résisté au tremblement de terre, elle a tout de même subi des dommages, avec des fissures dans sa structure séculaire.

​Surveiller l’activité sismique de la chaine de l’Atlas

En ce qui concerne la surveillance de l'activité sismique de la chaîne de l'Atlas, Monceyf Fadili, un scientifique, a souligné que cette magnitude modifiera la façon dont les scientifiques abordent l'activité tectonique dans la région et la manière dont la société marocaine considère les séismes et leurs effets sur les constructions. Il a également noté que les habitations rurales, principalement construites en pisé, ainsi que les habitations informelles et non conformes aux réglementations, sont les plus vulnérables aux séismes et à leurs conséquences dévastatrices.

« ce sont les populations pauvres qui se trouvent en première ligne face aux catastrophes naturelles avec, en toile de fond, le retard criant qui caractérise le monde rural, hors des circuits du développement en termes de desserte et d'infrastructures, d'équipements de base et d'accompagnement. Un lourd tribut que payent aujourd'hui les habitants des provinces du Haouz et de Chichaoua, qui figurent parmi les plus pauvres du Maroc » dit-il.

​Plan stratégique d’envergure nationale

Vantant le mérite du génie militaire marocain et leur expérience dans la gestion de ce genre de catastrophe naturelle, l’expert international parle de la nécessité d’établir un « plan stratégique d’envergure nationale », comprenant le recensement des dégâts, le relogement des personnes touchées dans des tentes avant l'hiver et la phase de reconstruction. De plus, prendre des mesures concernant les normes de construction et la réglementation du bâti, tant en milieu rural qu'urbain, afin de garantir la sécurité des citoyens.

​L'Unesco aidera pour la reconstruction

L'Unesco a également annoncé son soutien pour l'inventaire des dommages causés au patrimoine marocain et la préparation de sa reconstruction. La directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, a déclaré que leur organisation aidera les autorités marocaines dans cette tâche importante.
​ « Une mission de l’Unesco s’est rendue dans la médina de Marrakech. Notre organisation soutiendra les autorités marocaines pour inventorier les dégâts dans les domaines du patrimoine et de l’éducation, mettre les bâtiments en sécurité et préparer la reconstruction », a t- elle affirmé samedi sur le réseau social X (ex-Twitter).

L'ODJ avec lobservateur.info  




Mardi 12 Septembre 2023
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