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Sahara marocain : Pour l’USIP, le conflit est terminé !


Le conflit artificiel du Sahara, l’un des plus longs, des plus tenaces et des plus complexes de l’histoire africaine contemporaine, semble enfin approcher de son épilogue. Ce tournant historique, marqué par des dynamiques régionales et internationales en mutation, redéfinit les perspectives d’une résolution définitive.



Par Souad Mekkaoui

L’élan international en faveur de la souveraineté marocaine, conjugué à l’impasse stratégique du Polisario, ouvre la voie à une issue où le plan d’autonomie proposé par le Maroc pourrait s’imposer comme l’unique solution viable. C’est ce qui est appuyé par l’analyse incisive, intitulée  » Western Sahara’s conflict is over. Negotiating the terms comes next« , publiée par l’Institut américain pour la Paix ( United States Institute of Peace, fondé par le Congrès américain) qui tranche, sans détour, mettant en lumière une réalité que beaucoup peinaient encore à accepter : le conflit autour du Sahara marocain est terminé.


Ce qui reste, c’est de négocier les termes d’une paix durable. L’article publié dévoile les dynamiques géopolitiques et diplomatiques qui ont conduit à ce tournant historique, tout en soulignant les enjeux qui subsistent pour les principaux acteurs concernés.

 

Ce point de bascule est le fruit de la reconnaissance croissante du Sahara comme faisant partie intégrante du Maroc, une tendance internationale qui réduit à néant les espoirs du Polisario et de ses protecteurs, en particulier l’Algérie. La fenêtre de négociation est désormais ouverte, mais elle se refermera rapidement si les acteurs concernés n’y prennent pas part, risquant de figer un statu quo aux conséquences désastreuses pour la région.

Un des facteurs décisifs dans cette évolution est la désintégration progressive de l’opposition européenne aux revendications marocaines. La dynamique commerciale renforcée entre le Maroc et l’Europe, catalysée par la reconnaissance américaine de 2020, a joué un rôle clé. En effet, depuis que les États-Unis ont franchi le pas, 37 pays ont suivi leur exemple, consolidant ainsi la position marocaine sur la scène internationale.
 
 

Mais le tournant crucial est venu en juillet dernier, lorsque la France a reconnu, à son tour, la souveraineté marocaine sur son Sahara, inscrivant cet acte dans une dynamique internationale de soutien au Maroc. Cette reconnaissance a non seulement scellé le consensus international en faveur du Royaume, mais elle a également accru la pression sur les autres puissances neutres, comme la Chine, la Russie, ou encore la Turquie, pour qu’elles prennent position.


Ce basculement global n’est pas un hasard. C’est le résultat d’une diplomatie marocaine finement orchestrée, dirigée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a su tisser des alliances stratégiques et exploiter les failles de l’opposition. Alors que le soutien international en faveur du Maroc s’intensifie, les Nations Unies, pourtant garantes du processus de paix, peinent à produire des résultats tangibles.
 

Selon l’article, sur le terrain, le Maroc a pris le contrôle de plus des trois quarts de son Sahara, intégrant progressivement ce territoire dans son développement économique et démographique. Cette réalité, combinée à l’avantage militaire qualitatif du Maroc, laisse le Polisario sans options viables. Le plan d’autonomie proposé par le Maroc, autrefois rejeté par les séparatistes, est aujourd’hui sur le point de devenir la seule issue acceptable. L’heure est donc venue de sceller cette paix, qui, si elle n’est pas rapidement négociée, pourrait bien être imposée par la force des événements.
 

Le Polisario face à la réalité d’une autonomie inévitable

 

Face à ces évolutions, le Front Polisario et ses soutiens se trouvent aujourd’hui face à une réalité implacable. La reconnaissance croissante de la souveraineté marocaine sur le territoire par des puissances influentes telles que les États-Unis et la France, couplée à l’incapacité du Mouvement séparatiste à remporter une victoire militaire ou diplomatique significative, l’a plongé dans une impasse stratégique soulevant ainsi des questions cruciales sur la viabilité de ses objectifs maximalistes. Soutenu et protégé depuis des décennies par l’Algérie, le Polisario est désormais contraint de réévaluer ses objectifs, car poursuivre son combat pour une « indépendance » qui s’éloigne inexorablement pourrait s’avérer suicidaire, mentionne l’article. « Refuser cette réalité ne ferait qu’aggraver la situation pour les quelque 173.000 Sahraouis vivant dans des camps de réfugiés en Algérie, dont les conditions de vie précaires ne peuvent plus être ignorées.» lit-on.

 

Le choix qui s’impose donc au Polisario est clair, bien que difficile à accepter : embrasser une forme d’autonomie sous souveraineté marocaine ou risquer de condamner ses aspirations à l’oubli. Cette option, bien que loin des idéaux séparatistes initiaux, apparaît comme l’unique issue viable pour un mouvement dont les ambitions ont été réduites en miettes par la réalité du terrain. Pour le Polisario, cette réévaluation s’accompagne d’un dilemme existentiel : comment éviter une fracture interne et maintenir la cohésion du mouvement tout en acceptant une solution qui pourrait être perçue comme une défaite par ses partisans ? La réponse réside peut-être dans une négociation habile qui transformerait cette reddition apparente en une victoire symbolique, soutient l’analyse.

 

Pour l’auteur de l’article, l’enjeu est d’autant plus pressant que la patience des jeunes générations sahraouies, plus radicales et moins enclines aux compromis, s’amenuise. Leur impétuosité pourrait précipiter une crise interne, voire un coup d’État au sein du mouvement, si les dirigeants du Polisario ne parviennent pas à rediriger leurs aspirations vers une solution pragmatique.

 

De fait, le Polisario doit accepter que l’ère des grandes ambitions est révolue. Refuser cette évidence ne ferait qu’aggraver les conditions précaires des milliers de Sahraouis vivant dans des camps de réfugiés en Algérie, et condamnerait le mouvement à une marginalisation irréversible. Le temps est venu de tourner la page et de négocier une paix qui, bien que modeste, pourrait offrir à ses partisans une dignité restaurée et une place légitime dans le cadre marocain, selon l’auteur de l’analyse.


 


L’Algérie : Une position à reconsidérer

Parallèlement, l’Algérie, pilier indéfectible et protecteur du Front Polisario, se retrouve aujourd’hui dos au mur. Le soutien inébranlable qu’Alger a accordé au mouvement séparatiste depuis des décennies, tant sur le plan diplomatique que militaire, s’effrite à mesure que la réalité internationale se redessine en faveur du Maroc. Face à la reconnaissance croissante de la souveraineté marocaine sur son Sahara, l’Algérie doit impérativement réévaluer sa stratégie. Le conflit, autrefois utilisé par Alger pour contenir l’influence marocaine dans la région, est devenu un fardeau stratégique dont elle doit se délester intelligemment.

 

Ainsi accepter l’autonomie sous souveraineté marocaine, bien qu’un coup dur pour la politique étrangère algérienne, pourrait offrir à Alger une sortie honorable, tout en lui permettant de négocier des avantages substantiels avec Rabat, soutient l’article. Parmi les options les plus plausibles, la relance du gazoduc Maghreb-Europe, suspendu depuis 2021, se présente comme une carte maîtresse pour l’Algérie. En échange de son soutien à une solution négociée, Alger pourrait également exiger des garanties robustes en matière de sécurité régionale.
 
 

Le scénario le plus probable, tel que souligné dans l’article, serait une Algérie utilisant cette conjoncture pour obtenir des concessions tangibles. De telles concessions pourraient permettre à Alger de sortir de ce conflit avec une certaine forme de victoire diplomatique, tout en contribuant à la stabilisation de la région. Accepter l’autonomie marocaine offrirait à l’Algérie une porte de sortie honorable, mais également une opportunité de négocier des concessions qui pourraient profiter directement à ses intérêts stratégiques.


Quant au Maroc, fort de ses alliances internationales et de sa supériorité militaire, il continue de consolider sa souveraineté sur son Sahara, intégrant progressivement ce territoire dans son giron économique et politique. La réalité sur le terrain et sur la scène diplomatique impose désormais au Polisario et à l’Algérie de reconnaître l’inévitabilité d’une solution basée sur l’autonomie.

 

En somme, l’acceptation d’une solution négociée, centrée sur l’autonomie sous souveraineté marocaine, pourrait mettre fin à un conflit de plusieurs décennies, mais aussi inaugurer une nouvelle ère de coopération et de développement pour le Maghreb. Pour l’Algérie, c’est l’occasion de redéfinir son rôle, de protéger ses intérêts, et d’ouvrir un nouveau chapitre dans ses relations avec le Maroc, avec des répercussions positives pour l’ensemble de la région.
 

La France : Un soutien déterminant au Maroc

 

L’implication de la France, dernière puissance coloniale du Maghreb, revêt une importance capitale dans le conflit du Sahara. La décision de Paris de reconnaître la souveraineté marocaine sur son territoire marque un tournant stratégique qui redéfinit les équilibres géopolitiques dans la région. En optant pour un soutien affirmé au Maroc, la France abandonne sa position de neutralité historique, envoyant ainsi un message clair : ses intérêts économiques et politiques sont désormais indissociables de ceux du Royaume, reléguant l’Algérie à une position secondaire.
 

Cette prise de position de la France ne relève pas uniquement d’un choix diplomatique, mais traduit également une réorientation de ses priorités stratégiques dans le Maghreb. En se rangeant aux côtés du Maroc, Paris s’assure un partenariat solide avec un acteur régional stable, dans un contexte où ses relations avec l’Algérie demeurent souvent complexes et imprévisibles. Ce soutien français renforce le consensus international en faveur du Maroc, consolidant de facto la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Ce nouvel alignement rend la reconnaissance internationale de ce statut de plus en plus difficile à contester.

 

Pour le Maroc, cette décision française constitue une victoire diplomatique de premier ordre. Elle conforte sa position sur la scène internationale et affaiblit davantage la cause du Polisario, dont les options se réduisent inexorablement. Le mouvement séparatiste, déjà en difficulté, se voit désormais contraint de reconsidérer sa stratégie, car le soutien de la France au plan d’autonomie proposé par Rabat en 2007 fait basculer le rapport de force en faveur du Maroc.

 

Ainsi, la France, en abandonnant une neutralité qui n’était plus tenable, renforce son influence dans le Maghreb en pariant sur un partenariat étroit avec le Maroc. Cette alliance, motivée par des intérêts économiques et stratégiques clairs, ne laisse que peu de marge de manœuvre à l’Algérie et au Polisario. Si ce dernier souhaite encore obtenir des concessions, il devra impérativement s’adapter à cette nouvelle réalité où la souveraineté marocaine sur le Sahara s’ancre toujours plus profondément dans le paysage international.

 

Pour l’analyste, le moment est donc venu pour toutes les parties de se réunir autour de la table des négociations. Le Maroc, fort de sa position actuelle, est désormais en mesure de définir les termes d’une paix durable, intégrant de manière définitive son Sahara. Pour le Polisario et l’Algérie, accepter cette réalité ouvre la voie à une sortie honorable et à la possibilité de contribuer à la stabilité et à la prospérité de toute la région.

 

Pour conclure, l’article de l’Institut américain pour la Paix met en exergue cette transformation historique : le soutien international massif en faveur du Maroc a redéfini les contours du conflit. Ce réalignement stratégique doit être saisi comme une opportunité de mettre fin à des décennies de tensions et d’instabilité, non seulement au Sahara, mais dans l’ensemble du Maghreb. En tournant la page sur ce conflit, la région pourrait entrer dans une ère nouvelle de coopération et d’intégration, renforçant ainsi la stabilité et la prospérité de tous les peuples concernés.

 Rédigé par Souad Mekkaoui sur Maroc Diplomatique




Samedi 17 Août 2024

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