SOS cèdres de l'Atlas : une urgence écologique au cœur du Maroc


Rédigé par le Jeudi 18 Juillet 2024

Selon les estimations, 134 000 hectares de cèdres de l'Atlas sont en danger de disparition. Les facteurs responsables incluent le dérèglement climatique, les parasites et les champignons, l'abattage illégal, le braconnage et le surpâturage. Cette situation écologique critique nécessite des mesures urgentes.br



C'est l'une des espèces emblématiques de l'Atlas marocain, mais aussi l'une des plus fragiles et menacées. Le cèdre de l'Atlas a récemment été inscrit sur la liste rouge des espèces menacées de disparition au Maroc. Cet arbre symbolique, avec son houppier large et conique et ses branches espacées, peut atteindre 40 mètres de hauteur à maturité. Son écorce, grise et claire, devient plus foncée et fissurée en vieillissant. Originaire des montagnes d'Afrique du Nord, il survit à l'état sauvage uniquement dans la chaîne de l'Atlas, où il subit depuis des années diverses menaces qui pourraient conduire à sa disparition complète, réduisant ainsi de vastes étendues du domaine forestier marocain.

Selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le cèdre de l'Atlas a été ajouté à la liste des arbres menacés au Maroc en 2013. Un rapport détaillé de nombreux chercheurs, qui ont travaillé sur le terrain pendant plusieurs années, indique que la menace est sérieuse. Les spécialistes estiment que "le cèdre figure parmi les 34% de conifères menacés d'extinction, soit une augmentation de 4% depuis 1998". Le cèdre de l'Atlas, également connu sous le nom de Crus Atlantica, est aujourd'hui en grand danger en raison de la surexploitation et des parasites qui l'attaquent.

Le bois de cèdre, très prisé par les artisans pour la fabrication de meubles, est cher et lucratif. Cette demande croissante a intensifié le braconnage pour approvisionner les manufactures dans l'Atlas ainsi que dans des villes comme Fès, Meknès, Tétouan, et Essaouira. Certains accusent même les gardes forestiers de fermer les yeux sur ce braconnage rentable.

Des activistes écologistes pointent également du doigt le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts, qui doit mettre en place une stratégie efficace pour contrer les coupeurs clandestins de bois, non seulement dans l'Atlas mais aussi dans certaines régions du Rif.

Les spécialistes s'accordent à dire qu'une forêt ne peut être sauvée que si son écosystème est protégé des bergers, braconniers et coupes irrationnelles de bois. Chaque arbre abattu est une perte irremplaçable, et aucune politique de reforestation à long terme n'est en place pour régénérer la flore et la faune. La destruction du cèdre de l'Atlas menace également l'habitat naturel de nombreuses espèces d'oiseaux et d'insectes.

La disparition du cèdre de l'Atlas pourrait avoir un effet domino catastrophique sur la biodiversité marocaine. Si le cèdre disparaît, de nombreuses autres espèces végétales qui en dépendent disparaîtront également, menaçant l'écosystème de toute la région.

En termes environnementaux, la déforestation entraîne la libération de grandes quantités de carbone dans l'atmosphère, aggravant le réchauffement climatique. Les cédraies marocaines couvrent actuellement plus de 134 000 hectares, principalement dans le Moyen-Atlas, le Rif et le Haut Atlas. Le cèdre, qui pousse à haute altitude, met plus de trente ans à atteindre l'âge adulte, rendant chaque arbre mutilé aujourd'hui irremplaçable avant plusieurs décennies.

Les chercheurs recommandent une meilleure gestion de ce patrimoine marocain en arrêtant les coupes de bois, en interdisant le braconnage et en protégeant les zones interdites d'accès. Il est crucial de choisir entre protéger la nature ou la précipiter dans la surconsommation, risquant ainsi de faire disparaître toute vie végétale importante dans les montagnes du Maroc, déjà touchées par les feux de forêt et le stress hydrique.

Forêt, environnement





Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 18 Juillet 2024
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