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Dr Anwar CHERKAOUI
Au fait, de quoi s’agit-il ? Repassons le fil des événements.
La 41e session du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA), tenue les 14 et 15 juillet dans la capitale zambienne, Lusaka, a confié au Rwanda l'accueil du siège de l’Agence africaine du médicament (AMA).
Cette élection confirme les conclusions d'un rapport rédigé par une commission d’experts africains, mise en place par la Commission de l’UA, qui s’est déplacée dans les pays qui étaient inscrits dans la course pour abriter les locaux de l’AMA.
Présenté du 1er au 3 juin à Addis-Abeba, le rapport avait largement donné la première place au Rwanda, loin devant le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, le Zimbabwe, l’Ouganda, la Tanzanie et l’Egypte.
Par ailleurs, Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD), vient de valider la création de la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique (FATP), qui sera basée également au Rwanda. Cette institution novatrice va considérablement améliorer l’accès de l’Afrique aux technologies qui sous-tendent la fabrication de médicaments, de vaccins et d’autres produits pharmaceutiques.
Au-delà de ces considérations géopolitiques, tous les observateurs marocains s’accordent pour dire que le Maroc avait un mauvais dossier pour espérer avoir une chance d’abriter le siège de l’Agence Africaine du médicament (AMA).
Pourtant le Maroc a énormément d’atouts. Une industrie pharmaceutique très en avance et bien implantée en Afrique. Des experts marocains en santé qui sillonnent régulièrement les capitales Africaines. Des médecins et des pharmaciens marocains ont constitué, sur des années, des réseaux Africains très influents.
Est-ce que ces points positifs qui devraient peser dans la balance du dossier Marocain ont été pris en considération par le département de la santé au Maroc.
La réponse est cinglante, selon plusieurs professionnels de la santé : NON.
Pourquoi a-t-on tardé dans la création d’une Agence Marocaine du Médicament ? Bien que cela vient d’être fait dans la précipitation lors du dernier conseil du gouvernement, la veille de la tenue de cette réunion Africaine sur le médicament.
Et dans un but de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de la création de l’Agence Africaine du Médicament (AMA), lodj Médecine et santé a donné la parole à des professionnels de la santé de différents horizons.
Pour Pr Tariq SQALLI HOUSSAINI, vice-doyen de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et de Médecine Dentaire de Fès (FMPDF), le Rwanda avait déjà obtenu la première note de l’équipe d’experts africains indépendants mise en place par la Commission de l’Union africaine pour évaluer les 8 pays initialement candidats pour abriter cette agence.
Pr SQALLI rajoute que le conseil d’administration de la banque africaine de développement (BAD) a validé la création de la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique qui sera également basée dans la capitale rwandaise.
Sur la question pourquoi deux instances Africaines dû médicalement. Est ce qu' administrativement, cela ne va être lourd à gérer?
Pr Tariq SQALLI précise, les deux entités sont complémentaires et l'Afrique a besoin des deux nouvelles institutions pour structurer son secteur pharmaceutique.
La Fondation a pour objectifs de renforcer les entreprises pharmaceutiques africaines pour qu’elles puissent s’engager dans des projets de production locale, dans une démarche d’apprentissage systématique de la technologie et de mise à niveau technologique des sites de production.
L'Agence africaine du médicament (AMA), relevant de l’Union africaine, calquée sur le modèle de l’Agence européenne du médicament (EMA), est une agence de réglementation des produits pharmaceutiques, à vocation scientifique et industrielle, à même de stimuler l’intégration africaine pour la production de médicaments répondant aux besoins du continent africain, conclut Pr SQALLI, de l’université Sidi Mohamed Bnou Abdellah de Fès.
Pour Dr Alaoui BELGHITI Abdelali, ancien Secrétaire Général du Ministère de la Santé et expert international, l’Agence Africaine du Médicament (AMA) va attirer des compétences au Rwanda en termes d'évaluation et de contrôle de la qualité des médicaments et plus généralement des produits de santé.
Ça se traduira immanquablement aussi par des investissements dans ce domaine
et probablement qu'il y aura aussi une harmonisation des règles à l'échelle du continent avec beaucoup d'activités de lobbying. Et il faudra au Maroc, renforcer son lobbying pour ne pas sortir du radar screen en ce qui concerne les compétences et les qualifications des autorités de régulation de cette instance africaine.
Cela exige une Agence Nationale Marocaine forte, dotée de moyens humains et matériels nécessaires et dans les plus brefs délais.
Pour Pr Mohamed Hassar, un des premiers professeurs de pharmacie et de pharmacologie au Maroc, ancien directeur de l'Institut Pasteur du Maroc et ancien conseiller de plusieurs ministres de la santé, pour le choix du pays qui va abriter l’AMA, la finale était entre l'Algérie et le Rwanda. Ce dernier était celui qui avait le plus de chance grâce à l'appui de plusieurs pays Africains. Cet avantage, lui a été conféré également grâce à sa position géographique centrale en Afrique.
D’autant plus que ce pays est actuellement membre du Commonwealth britannique que veulent rejoindre le Gabon et le Togo.
Pour le Professeur Mohammed HASSAR, maintenant que les jeux sont faits, la principale tâche du Marocc est de participer activement à donner corps à notre agence nationale du médicament et de collaborer avec l'agence européenne du médicament à Amsterdam dans le cadre du partenariat avec l'Union Européenne.
Pour Pr HASSAR, expert international dans le domaine du médicament, le Maroc a une des industries pharmaceutiques les plus importantes du continent et il pourrait avoir un poids important au sein de l'agence Africaine par son expertise et par la qualité du laboratoire de contrôle des médicaments qui pourrait devenir un des laboratoires utilisés par l'AMA
Pour Pr Rachida Soulaymani Bencheikh, directrice du centre Marocain de pharmacovigilance, le secteur du medicament au Maroc et notamment la pharmacovigilance est l’un des plus performants en Afrique et qui pourrait l’être davantage par le renforcement d’une assise juridique solide.
Pour Pr Sami AHID, Professeur de Pharmacologie, Doyen de la Faculté de Pharmacie à l’Université Mohammed VI des Sciences de la Santé, la nouvelle agence africaine du médicament (AMA), aura comme mission la protection et la promotion de la santé, à travers l'évaluation et la supervision des médicaments à usage humain et vétérinaire.
L'autorité d'évaluation marocaine locale est amenée à collaborer étroitement avec l'AMA en matière d'harmonisation des réglementations, des autorisations de mise sur le marché (AMM) des médicaments et du suivi des médicaments et autres produits de la santé tout au long de leur cycle de vie.
De ce fait, rajoute Pr Ahid, plusieurs missions et défis attendent les autorités d'évaluation du médicament marocaines, notamment la définition des catégories de médicaments qui passeront par une évaluation et une AMM centralisée.
Ainsi, L'AMA pourra s'appuyer sur les ressources de l'autorité compétente d'évaluation marocaine au même titre que les autres autorités africaines locales.
Et pour conclure, Pr Ahid insiste sur le fait que la nouvelle autorité marocaine du médicament devra contribuer à l'élaboration des orientations techniques et la fourniture des conseils scientifiques.
Elle devra aussi coordonner l'évaluation et le suivi des produits autorisés au niveau central (AMA) et qui seront commercialisés au niveau national (en termes de qualité, d'efficacité et de sécurité d'emploi).
L'enjeu est aussi d'accélérer la mise en place effective de l'agence marocaine du médicament qui aura des missions plus larges. Et enfin,la gestion des données sur les médicaments et des produits de santé, l'administration de l'information et sa transmission à l'AMA sera aussi un défi à relever par l'autorité marocaine qui devra collaborer régulièrement dans ce sens avec l’AMA, renchérit le doyen de la faculté de la Faculté de Pharmacie de l’Université Mphammed V des sciences de la santé.
La 41e session du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA), tenue les 14 et 15 juillet dans la capitale zambienne, Lusaka, a confié au Rwanda l'accueil du siège de l’Agence africaine du médicament (AMA).
Cette élection confirme les conclusions d'un rapport rédigé par une commission d’experts africains, mise en place par la Commission de l’UA, qui s’est déplacée dans les pays qui étaient inscrits dans la course pour abriter les locaux de l’AMA.
Présenté du 1er au 3 juin à Addis-Abeba, le rapport avait largement donné la première place au Rwanda, loin devant le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, le Zimbabwe, l’Ouganda, la Tanzanie et l’Egypte.
Par ailleurs, Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD), vient de valider la création de la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique (FATP), qui sera basée également au Rwanda. Cette institution novatrice va considérablement améliorer l’accès de l’Afrique aux technologies qui sous-tendent la fabrication de médicaments, de vaccins et d’autres produits pharmaceutiques.
Au-delà de ces considérations géopolitiques, tous les observateurs marocains s’accordent pour dire que le Maroc avait un mauvais dossier pour espérer avoir une chance d’abriter le siège de l’Agence Africaine du médicament (AMA).
Pourtant le Maroc a énormément d’atouts. Une industrie pharmaceutique très en avance et bien implantée en Afrique. Des experts marocains en santé qui sillonnent régulièrement les capitales Africaines. Des médecins et des pharmaciens marocains ont constitué, sur des années, des réseaux Africains très influents.
Est-ce que ces points positifs qui devraient peser dans la balance du dossier Marocain ont été pris en considération par le département de la santé au Maroc.
La réponse est cinglante, selon plusieurs professionnels de la santé : NON.
Pourquoi a-t-on tardé dans la création d’une Agence Marocaine du Médicament ? Bien que cela vient d’être fait dans la précipitation lors du dernier conseil du gouvernement, la veille de la tenue de cette réunion Africaine sur le médicament.
Et dans un but de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de la création de l’Agence Africaine du Médicament (AMA), lodj Médecine et santé a donné la parole à des professionnels de la santé de différents horizons.
Pour Pr Tariq SQALLI HOUSSAINI, vice-doyen de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et de Médecine Dentaire de Fès (FMPDF), le Rwanda avait déjà obtenu la première note de l’équipe d’experts africains indépendants mise en place par la Commission de l’Union africaine pour évaluer les 8 pays initialement candidats pour abriter cette agence.
Pr SQALLI rajoute que le conseil d’administration de la banque africaine de développement (BAD) a validé la création de la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique qui sera également basée dans la capitale rwandaise.
Sur la question pourquoi deux instances Africaines dû médicalement. Est ce qu' administrativement, cela ne va être lourd à gérer?
Pr Tariq SQALLI précise, les deux entités sont complémentaires et l'Afrique a besoin des deux nouvelles institutions pour structurer son secteur pharmaceutique.
La Fondation a pour objectifs de renforcer les entreprises pharmaceutiques africaines pour qu’elles puissent s’engager dans des projets de production locale, dans une démarche d’apprentissage systématique de la technologie et de mise à niveau technologique des sites de production.
L'Agence africaine du médicament (AMA), relevant de l’Union africaine, calquée sur le modèle de l’Agence européenne du médicament (EMA), est une agence de réglementation des produits pharmaceutiques, à vocation scientifique et industrielle, à même de stimuler l’intégration africaine pour la production de médicaments répondant aux besoins du continent africain, conclut Pr SQALLI, de l’université Sidi Mohamed Bnou Abdellah de Fès.
Pour Dr Alaoui BELGHITI Abdelali, ancien Secrétaire Général du Ministère de la Santé et expert international, l’Agence Africaine du Médicament (AMA) va attirer des compétences au Rwanda en termes d'évaluation et de contrôle de la qualité des médicaments et plus généralement des produits de santé.
Ça se traduira immanquablement aussi par des investissements dans ce domaine
et probablement qu'il y aura aussi une harmonisation des règles à l'échelle du continent avec beaucoup d'activités de lobbying. Et il faudra au Maroc, renforcer son lobbying pour ne pas sortir du radar screen en ce qui concerne les compétences et les qualifications des autorités de régulation de cette instance africaine.
Cela exige une Agence Nationale Marocaine forte, dotée de moyens humains et matériels nécessaires et dans les plus brefs délais.
Pour Pr Mohamed Hassar, un des premiers professeurs de pharmacie et de pharmacologie au Maroc, ancien directeur de l'Institut Pasteur du Maroc et ancien conseiller de plusieurs ministres de la santé, pour le choix du pays qui va abriter l’AMA, la finale était entre l'Algérie et le Rwanda. Ce dernier était celui qui avait le plus de chance grâce à l'appui de plusieurs pays Africains. Cet avantage, lui a été conféré également grâce à sa position géographique centrale en Afrique.
D’autant plus que ce pays est actuellement membre du Commonwealth britannique que veulent rejoindre le Gabon et le Togo.
Pour le Professeur Mohammed HASSAR, maintenant que les jeux sont faits, la principale tâche du Marocc est de participer activement à donner corps à notre agence nationale du médicament et de collaborer avec l'agence européenne du médicament à Amsterdam dans le cadre du partenariat avec l'Union Européenne.
Pour Pr HASSAR, expert international dans le domaine du médicament, le Maroc a une des industries pharmaceutiques les plus importantes du continent et il pourrait avoir un poids important au sein de l'agence Africaine par son expertise et par la qualité du laboratoire de contrôle des médicaments qui pourrait devenir un des laboratoires utilisés par l'AMA
Pour Pr Rachida Soulaymani Bencheikh, directrice du centre Marocain de pharmacovigilance, le secteur du medicament au Maroc et notamment la pharmacovigilance est l’un des plus performants en Afrique et qui pourrait l’être davantage par le renforcement d’une assise juridique solide.
Pour Pr Sami AHID, Professeur de Pharmacologie, Doyen de la Faculté de Pharmacie à l’Université Mohammed VI des Sciences de la Santé, la nouvelle agence africaine du médicament (AMA), aura comme mission la protection et la promotion de la santé, à travers l'évaluation et la supervision des médicaments à usage humain et vétérinaire.
L'autorité d'évaluation marocaine locale est amenée à collaborer étroitement avec l'AMA en matière d'harmonisation des réglementations, des autorisations de mise sur le marché (AMM) des médicaments et du suivi des médicaments et autres produits de la santé tout au long de leur cycle de vie.
De ce fait, rajoute Pr Ahid, plusieurs missions et défis attendent les autorités d'évaluation du médicament marocaines, notamment la définition des catégories de médicaments qui passeront par une évaluation et une AMM centralisée.
Ainsi, L'AMA pourra s'appuyer sur les ressources de l'autorité compétente d'évaluation marocaine au même titre que les autres autorités africaines locales.
Et pour conclure, Pr Ahid insiste sur le fait que la nouvelle autorité marocaine du médicament devra contribuer à l'élaboration des orientations techniques et la fourniture des conseils scientifiques.
Elle devra aussi coordonner l'évaluation et le suivi des produits autorisés au niveau central (AMA) et qui seront commercialisés au niveau national (en termes de qualité, d'efficacité et de sécurité d'emploi).
L'enjeu est aussi d'accélérer la mise en place effective de l'agence marocaine du médicament qui aura des missions plus larges. Et enfin,la gestion des données sur les médicaments et des produits de santé, l'administration de l'information et sa transmission à l'AMA sera aussi un défi à relever par l'autorité marocaine qui devra collaborer régulièrement dans ce sens avec l’AMA, renchérit le doyen de la faculté de la Faculté de Pharmacie de l’Université Mphammed V des sciences de la santé.
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