Lors de son séjour en Jordanie, elle a participé le vendredi 16 août à une manifestation soutenant Gaza à Amman. Profitant de la présence de certaines photos du leader Ismail Haniyeh lors de la manifestation, le journal “Le Point” titre à cet égard : “Rima Hassan s’affiche pro-Hamas sans réserve en Jordanie”.
Cet article bouleverse la scène politique française et européenne. Mme Hassan est alors traitée d'influenceuse de la haine, de Jeanne d’Arc du Hamas ; elle est qualifiée d’être “plus dangereuse que le mâle blanc le plus détestable du coin” et d’instaurer “le populisme en keffieh”. En bref, l’indignation contre elle est généralisée dans les milieux politiques, et le déchaînement est violent.
C’est dans cette optique que 51 députés européens centristes se revendiquant de Renaissance ont cosigné, le mardi 20 août, une lettre à la présidente dudit Parlement, Roberta Metsola, en vue d’obtenir la levée de l’immunité parlementaire de la militante d’une part, et des sanctions à son encontre d’autre part, pour avoir participé, selon eux, à un hommage au grand Ismail Haniyeh.
Rima Hassan a, de son côté, réagi à ces accusations le jour même sur X, en clarifiant qu’elle se trouvait dans une manifestation de soutien à Gaza qui se tient tous les vendredis, jour de repos en Jordanie, depuis octobre 2023. Elle qualifie également l’utilisation de quelques photos où apparaissent des clichés du dirigeant palestinien défunt pour les lui imputer de malhonnête, en soulignant qu’elle n’était pas responsable de qui participait à la manifestation.
La députée européenne explique également dans ce sens que ces activités sont faites pendant son temps libre, financées par ses propres moyens, et que cet acharnement médiatique vise uniquement à invisibiliser son travail sur les réfugiés palestiniens et leurs camps.
Il est important d’éclairer en quelques mots la position revendiquée par la militante, qui est celle d’un seul État. Contrairement aux idées reçues, cette solution n'ambitionne nullement d’éradiquer la présence juive en terre palestinienne ; au contraire, elle vise à créer un État laïque, un État de droit sous lequel vivent en harmonie et en égalité des citoyens juifs, musulmans ou autres.
Du point de vue d’un observateur arabo-musulman, cette campagne s’inscrit dans le cadre d’une société internationale à deux vitesses, qui est donc raciste et injuste, et considère que le colon est un citoyen ayant le droit de se défendre, tandis que l'indigène est un terroriste qui doit être neutralisé. Bien que les positions de la jeune politicienne sur le Sahara marocain ne reflètent pas fidèlement la réalité du terrain, un humaniste ne peut s'empêcher d'éprouver de la compassion pour cette jeune femme qui se retrouve isolée, affrontant seule une classe politique hypocrite et islamophobe.