Protectionnisme à l'indienne
A en juger par une dépêche AFP, datée le même jour de New Delhi, cette décision est motivée par un certain nombre de considérations :
D'abord, une baisse de la production indienne due à des vagues extrêmes de chaleur. A ce titre, l'Inde aurait connu le mois de mars, le mois le plus chaud de son histoire, et ces dernières semaines, la canicule aurait, parfois, dépassé les 45 degrés.
Ensuite, le fait que, sauf autorisation spéciale du gouvernement, l'Inde, deuxième producteur mondial, privilégie son marché domestique et compte assurer la "sécurité alimentaire" de sa population chiffrée à 1,4 milliard d'individus. Avec, toutefois une petite précision.
Aussi, est-il précisé, de même source, que les contrats d'exportation conclus avant cette décision, pourront toujours être honorés, ce qui n'est le cas pour les exportations futures auxquelles l'Inde réserve un traitement spécial. C'est le cas par cas.
Mécontentement du G7
La même dépêche indique que, réunis à Stuttgart, en Allemagne, les ministre de l'Agriculture du G7 ont, aussitôt, mal réagi à cette décision qui intervient à un moment ou le marché mondial du blé est déjà sous forte tension du fait du conflit ukrainien et des conséquences qui en découlent en termes d'approvisionnement en céréales.
En témoigne, à cet effet, les propos tenus par le ministre allemand de l'Agriculture, Cem Özdemir, à l'issue d'une réunion avec ses homologues.
Des propos dans lesquels il a mis l'accent sur le fait que "si tout le monde commence à imposer de telles restrictions à l'exportation ou même à fermer les marchés, cela ne fera qu'aggraver la crise et cela nuira aussi à l'Inde et à ses agriculteurs". Et ce, au moment ou, toujours de même source, les autres ministres de l'Agriculture réunis à Stuttgart avaient "recommandé" d'évoquer la décision indienne lors de la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement du G7 en juin, où l'Inde sera présente en tant qu'invitée.
En attendant, c'est tout un changement dans les relations commerciales entre pays exportateurs et Etats importateurs de céréales qui s'opère et bien des équilibres alimentaires risquent d'être, momentanément, rompus.