38,3% de remplissage des barrages, des écarts préoccupants entre les bassins
Au 31 mars 2025, le taux moyen de remplissage des barrages marocains s’établit à 38,3 %, soit l’un des niveaux les plus faibles enregistrés ces dernières années. Avec un volume total de 6,41 milliards de mètres cubes, cette situation reflète les effets cumulés de la sécheresse prolongée et de la pression croissante sur les ressources en eau. Cependant, derrière cette moyenne nationale se cachent des disparités importantes entre les différents bassins hydrauliques, exacerbant les défis liés à la gestion de l’eau.
Les bassins du Nord, comme celui de Sebou, affichent des taux de remplissage relativement élevés, atteignant parfois plus de 50 %. En revanche, les bassins du Sud, notamment ceux de Souss-Massa et de Tensift, sont particulièrement touchés, avec des taux inférieurs à 20 %. Ces écarts s’expliquent par des différences climatiques, mais aussi par des pratiques de gestion de l’eau qui favorisent certaines régions au détriment d’autres.
La situation est préoccupante, car les barrages jouent un rôle crucial dans l’approvisionnement en eau potable, l’irrigation agricole et la production d’électricité. La baisse de leur remplissage menace directement ces activités, avec des conséquences économiques et sociales importantes. Les agriculteurs, en particulier, sont confrontés à des restrictions d’irrigation, mettant en péril leurs récoltes et leurs revenus.
Face à cette crise, le gouvernement marocain a intensifié ses efforts pour améliorer la gestion des ressources en eau : des projets de dessalement de l’eau de mer ont été lancés dans des régions comme Agadir, afin de réduire la dépendance aux barrages. Par ailleurs, des campagnes de sensibilisation visent à encourager une utilisation rationnelle de l’eau, tant chez les citoyens que dans les industries.
Cependant, le Maroc devra investir davantage dans la modernisation de ses infrastructures hydrauliques, notamment en renforçant les capacités de stockage et en optimisant les réseaux de distribution. De plus, une approche intégrée, prenant en compte les besoins spécifiques de chaque bassin, est nécessaire pour réduire les disparités régionales.
Le changement climatique, avec ses effets imprévisibles sur les précipitations, ajoute une dimension supplémentaire à ce défi. Le Maroc devra également intensifier ses efforts en matière de recherche et développement pour trouver des solutions innovantes, comme les technologies de recyclage des eaux usées et les systèmes d’irrigation intelligents.
Ainsi, le taux de remplissage des barrages au Maroc est un indicateur alarmant de la crise hydrique qui frappe le Royaume. Si des mesures ont été prises, elles doivent être renforcées pour garantir un accès équitable à l’eau et préserver cette ressource vitale pour les générations futures.