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Par Mustapha SEHIMI
Le gouvernement Akhannouch a tenu un conseil le jeudi 29 août courant, et ce après une pause estivale de plusieurs semaines. Quelle est sa feuille de route pour les mois à venir ? Le chef de l'exécutif s'en est expliqué voici trois semaines dans sa note d'orientation du projet de loi de finances 2025 adressée aux membres de son cabinet.
Il a annoncé à cette occasion plusieurs faits: la finalisation de deux projets de loi l'un sur le code pénal et l'autre sur le code de procédure pénale; la poursuite en 2025 de l'opérationnalisation de la réforme du secteur des établissements et entreprises publics (EPP) sous la houlette de l'Agence nationale de gestion stratégique des participations de l'État ( ANGSPE); le soutien renouvelé aux collectivités locales et à la régionalisation avec des crédits budgétaires de 10 milliards de DH dans le cadre de la deuxième génération des programmes de développement régional (2022-2027); l’accélération des programmes d'accompagnement des villes hôtes de la Coupe du monde 2030, etc.
Des textes et des réformes
Pour ce qui et du travail parlementaire, figure en bonne place comme dans les sessions d'automne l'adoption du projet de loi de finances 2025 : quelles priorités ? Quels programmes ? Quelles réformes fiscales ? Et quelles ressources de financement ? Un texte important est également à relever, outre les deux précitées judiciaires : celui de la réforme du Code de la Famille. Un projet a été finalisé par une commission ad hoc nommée par le Souverain à la fin septembre dernier; le délai assigné de six mois, à la fin mars 2024, a été tenu; il a été remis à SM le Roi qui a demandé au Conseil supérieur des oulémas, le 28 juin dernier, d'examiner certaines questions. Le rendu de cette institution sera une fatwa ; elle définira le périmètre de la réforme sur la base d'une nécessaire harmonisation entre les principes de l'Islam et les aspirations de la société marocaine à une plus grande égalité et justice sociale. Le texte définitif sera-t-il inscrit au programme de cette année parlementaire ?
Un débat de société qui va certainement rebondir... Autre texte : celui du projet de loi organique relatif au droit de grève. Un blocage qui perdure depuis des lustres - un premier projet avait été déposé en 2016. Il a fait l'objet de multiples amendements depuis jusqu'à une ultime mouture débattue par la même commission des secteurs sociaux de la chambre des conseillers à la fin de la session parlementaire de printemps, en juillet dernier. Mais apparemment rien n'est réglé avec la réaction de rejet des centrales syndicales : vent debout, elles le rejettent au motif qu'il constitue " un retour en arrière par rapport à la version présentée en 2001". Voilà qui risque de peser fortement sur le dialogue social déjà laborieux.
Climat social et attentisme
Il faut dire que pour cette rentrée, le climat social est plutôt lourd. Le chômage s'aggrave avec 13,7% en particulier dans le monde urbain (17,1%) et chez les femmes (20 %) ainsi que chez les jeunes et les jeunes diplômés (25%). L'inflation s'est accentuée portant atteinte au pouvoir d'achat des ménages : si les prévisions officielles retiennent des prévisions du taux d'inflation de l'ordre de 2,1 % en 2024, par secteurs les chiffres sont plus préoccupants pour tous les produits et services, en particulier dans le domaine alimentaire (viande de bœuf à 120 DH le kilo, le poulet et la sardine à 30 DH, beurre et huile d'olive à 120 DH). Ce qui est en cause ? L'absence de contrôle des prix et le rôle des intermédiaires spéculatifs. Le gouvernement ne paraît pas vraiment s'y atteler. A telle enseigne que l'aide mensuelle de 500 DH accordée aux populations vulnérables ne suffit plus à préserver leur pouvoir d'achat. La loi de finances 2025 va-t-elle revoir la pression fiscale des classes moyennes avec une baisse de l'impôt sur le revenu ?
Un remaniement du gouvernement ?
Pèse enfin sur ce cabinet l'hypothèse d'un réaménagement du cabinet actuel comme annoncé par le Chef de l'exécutif, à la fin avril dernier, dans son passage aux deux télévisions publiques. Il avait fait état d'un remaniement devant se faire sur la base des propositions de ses deux alliés, le PAM et le PI.
La formation du tracteur aurait transmis ses souhaits, Abdellatif Ouahbi, secrétaire général sortant et actuel ministre de la Justice invoquant pour sa part son maintien pour conduire les réformes dans son secteur. Quant à la formation istiqlalienne, rien n'a publiquement filtré. Il aurait été question d'attendre la finalisation des 30 membres du comité exécutif pour arrêter une position consensuelle.
Or, cette réponse ne sera connue qu'avec sa prochaine réunion le 28 septembre prochain. Nizar Baraka, secrétaire général, a prévu de faire une déclaration politique générale le 15 septembre à Casablanca qui sera certainement plus explicite.
En attendant, voilà un climat défavorable qui pèse depuis des mois sur ce cabinet : remaniement ? Quels partants et quels entrants ? Et si les propositions d'Aziz Akhannouch n'avaient pas finalement de suite - une hypothèse de travail qui n'est pas irrecevable...
Il a annoncé à cette occasion plusieurs faits: la finalisation de deux projets de loi l'un sur le code pénal et l'autre sur le code de procédure pénale; la poursuite en 2025 de l'opérationnalisation de la réforme du secteur des établissements et entreprises publics (EPP) sous la houlette de l'Agence nationale de gestion stratégique des participations de l'État ( ANGSPE); le soutien renouvelé aux collectivités locales et à la régionalisation avec des crédits budgétaires de 10 milliards de DH dans le cadre de la deuxième génération des programmes de développement régional (2022-2027); l’accélération des programmes d'accompagnement des villes hôtes de la Coupe du monde 2030, etc.
Des textes et des réformes
Pour ce qui et du travail parlementaire, figure en bonne place comme dans les sessions d'automne l'adoption du projet de loi de finances 2025 : quelles priorités ? Quels programmes ? Quelles réformes fiscales ? Et quelles ressources de financement ? Un texte important est également à relever, outre les deux précitées judiciaires : celui de la réforme du Code de la Famille. Un projet a été finalisé par une commission ad hoc nommée par le Souverain à la fin septembre dernier; le délai assigné de six mois, à la fin mars 2024, a été tenu; il a été remis à SM le Roi qui a demandé au Conseil supérieur des oulémas, le 28 juin dernier, d'examiner certaines questions. Le rendu de cette institution sera une fatwa ; elle définira le périmètre de la réforme sur la base d'une nécessaire harmonisation entre les principes de l'Islam et les aspirations de la société marocaine à une plus grande égalité et justice sociale. Le texte définitif sera-t-il inscrit au programme de cette année parlementaire ?
Un débat de société qui va certainement rebondir... Autre texte : celui du projet de loi organique relatif au droit de grève. Un blocage qui perdure depuis des lustres - un premier projet avait été déposé en 2016. Il a fait l'objet de multiples amendements depuis jusqu'à une ultime mouture débattue par la même commission des secteurs sociaux de la chambre des conseillers à la fin de la session parlementaire de printemps, en juillet dernier. Mais apparemment rien n'est réglé avec la réaction de rejet des centrales syndicales : vent debout, elles le rejettent au motif qu'il constitue " un retour en arrière par rapport à la version présentée en 2001". Voilà qui risque de peser fortement sur le dialogue social déjà laborieux.
Climat social et attentisme
Il faut dire que pour cette rentrée, le climat social est plutôt lourd. Le chômage s'aggrave avec 13,7% en particulier dans le monde urbain (17,1%) et chez les femmes (20 %) ainsi que chez les jeunes et les jeunes diplômés (25%). L'inflation s'est accentuée portant atteinte au pouvoir d'achat des ménages : si les prévisions officielles retiennent des prévisions du taux d'inflation de l'ordre de 2,1 % en 2024, par secteurs les chiffres sont plus préoccupants pour tous les produits et services, en particulier dans le domaine alimentaire (viande de bœuf à 120 DH le kilo, le poulet et la sardine à 30 DH, beurre et huile d'olive à 120 DH). Ce qui est en cause ? L'absence de contrôle des prix et le rôle des intermédiaires spéculatifs. Le gouvernement ne paraît pas vraiment s'y atteler. A telle enseigne que l'aide mensuelle de 500 DH accordée aux populations vulnérables ne suffit plus à préserver leur pouvoir d'achat. La loi de finances 2025 va-t-elle revoir la pression fiscale des classes moyennes avec une baisse de l'impôt sur le revenu ?
Un remaniement du gouvernement ?
Pèse enfin sur ce cabinet l'hypothèse d'un réaménagement du cabinet actuel comme annoncé par le Chef de l'exécutif, à la fin avril dernier, dans son passage aux deux télévisions publiques. Il avait fait état d'un remaniement devant se faire sur la base des propositions de ses deux alliés, le PAM et le PI.
La formation du tracteur aurait transmis ses souhaits, Abdellatif Ouahbi, secrétaire général sortant et actuel ministre de la Justice invoquant pour sa part son maintien pour conduire les réformes dans son secteur. Quant à la formation istiqlalienne, rien n'a publiquement filtré. Il aurait été question d'attendre la finalisation des 30 membres du comité exécutif pour arrêter une position consensuelle.
Or, cette réponse ne sera connue qu'avec sa prochaine réunion le 28 septembre prochain. Nizar Baraka, secrétaire général, a prévu de faire une déclaration politique générale le 15 septembre à Casablanca qui sera certainement plus explicite.
En attendant, voilà un climat défavorable qui pèse depuis des mois sur ce cabinet : remaniement ? Quels partants et quels entrants ? Et si les propositions d'Aziz Akhannouch n'avaient pas finalement de suite - une hypothèse de travail qui n'est pas irrecevable...