Origine du soufisme marocain
Après les attentats de Casablanca en 2003, le gouvernement du Maroc a modifié sa définition de l'islam marocain pour y inclure spécifiquement le soufisme, qui, selon ses estimations, constituerait une alternative modérée à l'islam militant.[[i]]url:#_edn1 Les origines, les implications et les conséquences de l'adoption de cette politique ont leurs racines dans l'histoire du Maroc islamique dès l'avènement de la dynastie des Idrissides (789 - 974).
L'adoption et l'encouragement par le gouvernement de l'ordre soufi de Qadiriyya Boutchichiyya comme alternative à d'autres mouvements et partis - y compris le mouvement soufi Al Adl Wa Al Ihsan et le Parti pour la Justice et la Démocratie (PJD) - qui peuvent exprimer des vues plus critiques de la monarchie marocaine, est une expression de la wassatiyya religieuse marocaine rimant avec tolérance. Cette approche suggère que le gouvernement part du principe que les soufis sont soit apolitiques et ne sont donc pas considérés comme une menace, soit que le soufisme peut être utilisé pour contrer les organisations islamistes qui défient politiquement le gouvernement.
Avant l'arrivée de toute religion monothéiste en Afrique du Nord, de nombreuses tribus amazighes différentes vivaient dans la région, qui n'avaient pas vraiment de religion officielle mais plutôt un mode de vie tribal qui les liait en tant que peuple. Ces tribus amazighes ont existé et prospéré en Afrique du Nord pendant plus de trente siècles et, par conséquent, le tribalisme a lié ce peuple en tant qu'idéologie sociale régnante et en tant que système de gouvernance réussi. Cet environnement s'est avéré idéal et propice pour un autre groupe de personnes tribales qui fuyaient leur patrie à la recherche d'un autre environnement accueillant où vivre et prospérer, il s’agit de Juifs qui sont arrivés au Maroc l’an 70 après la destruction de leur 2ème temple de Jérusalem par les Romains.
Les Juifs, en raison de leur structure sociale matriarcale qu'ils partageaient avec les Amazighs, se sont fondus dans la société marocaine et les cultures des deux groupes ethniques basées sur des points communs se sont transformées en une unité qui a donné naissance au substrat culturel judéo-amazigh qui est la base qui a attiré et accueilli le soufisme au 8e siècle.[[ii]]url:#_edn2
La population marocaine avait rejeté l’Islam orthodoxe d’Oqba Ibn Nafi’ et ont ainsi intronisé, par contre, Idriss 1er, un dissident venu du Machreq, est instauré un Islam purement marocain.
Les Berghoautas (742 - 1148),[[iii]]url:#_edn3 guerriers amazighs récalcitrants ont rejeté l’islam du MachreK, de prime abord, et ont même crée leur propre Islam, sous la direction de Tarif Matghari, plus souple et plus tolérant, par rejet de l’orthodoxie pure et dure d’un Islam venu d’ailleurs. Les dynasties amazighes, bien qu’elles étaient un produit du terroir avaient exagéré leur orthodoxie pour sévir en Andalousie face aux catholiques qui voulaient reconquérir leur pays et repousser les musulmans et les juifs. Après la Reconquista en 1492, l’Islam soufi,[[iv]]url:#_edn4 est devenu en quelque donnant naissance au chérifisme et maraboutisme. Ce climat d’harmonie a attiré les tariqas des soufis de l’Orient[[v]]url:#_edn5 qui sont venus s’installer au Maroc pour se développer et prospérer et même s’étendre en Afrique comme cela est passé avec la Tijaniyya.
Toutefois, certains ordres soufis sont devenus tellement riches et conséquemment fort et puissants telle la zaouia Dilla’iyya ou zaouia de Dila, qu’ils ont flirté avec l’idée de prendre le pouvoir mais furent éliminé par le Sultan alaouite Moulay Rachid en 1668 et leur zaouïa brulée, pour montrer aux soufis, de façon claire, qu’ils feraient mieux de s’en tenir à la religion et de rester en dehors de la politique au Maroc.
Zaouïa
Le Maroc est imprégné de mysticisme et de spiritualité. Des côtes atlantique et méditerranéenne du Maroc au désert du Sahara, le royaume est parsemé d'un large éventail de sites sacrés. Ces lieux saints et sacrés sont appelés zaouïas. C'est là que les saints marocains d'origine soufie, islamique et juive ont été enterrés à l'origine. Ces zaouïas font partie des lieux saints qui, depuis des siècles, font partie du pèlerinage spirituel de ceux qui visitent le Maroc.
Une zaouia a toujours été considérée comme une école religieuse islamique ou un monastère. Cependant, le terme original vient du Maghreb et de l'Afrique de l'Ouest et est plus librement décrit comme un site sacré qui contient également un bassin ou une fontaine.
La découverte des zaouïas marocaines offre un aperçu du peuple marocain, de ses traditions, de ses valeurs et de sa culture unique. Elle permet à ceux qui s'intéressent aux sites historiques, religieux et spirituels d'avoir une vision de la culture de l'intérieur. L'exploration des 8 sites soufis sacrés et spirituels du Maroc peut être une partie enrichissante de la visite du Maroc.
Les différentes tribus berbères et musulmanes du Maroc ont effectué des voyages spirituels à travers l'ancien Maghreb. Au cours de leurs voyages, ils ont découvert ou enterré leurs saints et ceux d'honneur. Les saints sont soit des personnages historiques, soit liés aux confréries soufies du Maroc. Les confréries soufies sont une communauté mystique et revendiquent une part importante de l'histoire spirituelle et religieuse passée et présente du pays. Il y a des centaines de saints au Maroc et les zaouïas sont les anciennes résidences des saints qui ont été transformées en lieux de prière et de cérémonie.
Une zaouïa a toujours été considérée comme une école religieuse islamique ou un monastère. Cependant, le terme original vient du Maghreb et de l'Afrique de l'Ouest et est plus librement décrit comme un site sacré qui contient également un bassin ou une fontaine.
La découverte des zaouïas marocaines offre un aperçu du peuple marocain, de ses traditions, de ses valeurs et de sa culture unique. Elle permet à ceux qui s'intéressent aux sites historiques, religieux et spirituels d'avoir une vision de la culture de l'intérieur. L'exploration des 8 sites soufis sacrés et spirituels du Maroc peut être une partie enrichissante de la visite du Maroc.
Les différentes tribus berbères et musulmanes du Maroc ont effectué des voyages spirituels à travers l'ancien Maghreb. Au cours de leurs voyages, ils ont découvert ou enterré leurs saints et ceux d'honneur. Les saints sont soit des personnages historiques, soit liés aux confréries soufies du Maroc. Les confréries soufies sont une communauté mystique et revendiquent une part importante de l'histoire spirituelle et religieuse passée et présente du pays. Il y a des centaines de saints au Maroc et les zaouïas sont les anciennes résidences des saints qui ont été transformées en lieux de prière et de cérémonie.
Zaouia of Sidi Ahmed Tijani à Fès : La zaouïa Sidi Ahmed Tijani se trouve è proximité de la mosquée al-Qaraouine. Elle est connue pour son minaret de couleur turquoise, et est dédiée au fondateur de la tariqa Tijaniyya, une branche de l'Islam sunnite qui accorde une grande importance à la culture et à l'éducation.
Zaouïa Moulay Idriss Fès : Fès est une ville sacrée au Maroc, considérée comme le berceau de la spiritualité et du mysticisme. On attribue au fils de Moulay Idriss, Idriss II, la fondation de Fès en 808. La ville a été historiquement reconnue pour sa tolérance, sa paix et son savoir. On dit qu'Idriss II avait des talents exceptionnels. Lorsqu'il a atteint l'âge de 8 ans, il avait mémorisé le Coran et sa sagesse était comparable à celle des hommes les plus sages de Fès. Idriss II avait un profond respect pour l'Islam qui s'est fait sentir dans tout le Maroc lorsqu'il est devenu dirigeant à l'âge de treize ans (805). Les souverains de la dynastie des Idrissides ont ouvert la porte à l'arabisation que les dynasties amazighes des almoravides, almohades, mérinides et saadiens ont entrepris par la suite avec grande ferveur. Cela coïncide avec l'apparition de certains des plus beaux exemples d'architecture islamique au Maroc.
Fès abrite la zaouïa de Moulay Idris II. Comme beaucoup d'autres zaouïas, le Mausolée est caractérisé par quelques éléments tels qu'une corne et un qobba. La corne est l'espace sacré qui entoure le bâtiment, tout ce qui se trouve à l'intérieur et le tombeau qui l'entoure. Le qobba est le bâtiment de forme octogonale qui contient le tombeau. Le tombeau à l'intérieur de la zaouïa est la partie la plus sainte du bâtiment. Toutefois, il faut signaler De nombreux exemples de grandes mosquées, de centres spirituels et de zaouïas se trouvent à Fès, ville classée par l'UNESCO depuis 1981.
Moulay Idriss Zerhoun, Moulay Idriss : Cette citadelle est la ville la plus sainte du Maroc et une destination de pèlerinage. Certains Marocains viennent ici 7 fois dans leur vie parce que le pèlerinage à la Mecque est trop cher. On dit que six pèlerinages à Fès équivalent à un voyage au Haj de la Mecque. Cette ville sacrée est considérée comme la ville natale du soufisme et a été fondée par Moulay Idriss dit “al-Akbar“, le grand, en 789.
Le souverain marocain Moulay Idriss était à l'origine connu sous le nom d'Idris ibn Abdallah. Il est considéré comme le plus important souverain du Maroc et revêt une importance historique pour le soufisme car il est l'arrière-petit-fils du prophète Mohammed. Il a introduit l'Islam chiite au Maroc, l'une des deux principales branches de l'Islam. En tant qu'héritier du califat omeyyade de Damas, il a participé à la révolte contre la dynastie abbasside, qui a usurpé les Omeyyades. Lorsque Moulay Idriss épousa la princesse de la tribu amazighe locale, la ville fut établie et la quatrième dynastie du Maroc, la dynastie Idrisside, émergea. Ce mariage lui a également valu la confiance des tribus amazighes qui estimaient que le souverain était un puissant imam. La ville est construite sur deux collines, les maisons montent et il y a une falaise avec une vue imprenable.
Zaouia Sidi Ahmed Barnoussi à Fès : Sidi Ahmed Barnoussi est né à Fès en 1482. Barnoussi a contribué au soufisme avec de nombreux livres et essais sur l'alchimie et la science. Il est le fondateur de la tariqa Zerroukiyya et est surtout connu pour "Les significations des attributs d'Allah". Homme cultivé, Barnoussi a fait des pèlerinages soufis, a étudié auprès de cheikhs au Caire et s'est inspiré des érudits de l'école Quarawiyyine de Fès. Il a lui-même eu de nombreux disciples, dont Sidi Al Hattab al Kabir, l'imam Cha’rani et Abul Hassan Bekri, qui sont tous devenus des cheikhs célèbres.
Zaouiat Sheikh à Beni Mellal au Moyen Atlas : Zaouiat Sheikh est le sanctuaire du pionnier du soufisme en Afrique du Nord, Sidi Ya'ta Bouazza et situé dans la région du Moyen Atlas. Ce cheikh du XVIe siècle est un amazigh Masmuda de la région montagneuse de Hasqoura et est considéré comme un spécialiste des miracles. Beaucoup de ses disciples ont marché pieds nus de Meknès à sa tombe de montagne en signe de dévotion. Son disciple le plus célèbre est Abou Madyan, un mystique andalou influent et grand maître soufi. La légende veut que Sidi Bouazza ait vu beaucoup de potentiel en Madyan et qu'en le recevant, il l'ait traité durement en le laissant assis à la porte sans nourriture pendant trois jours. Maydan a été enregistré disant que Sidi Bouazza était un cheikh exceptionnel, il ne parlait que l'amazigh (berbère) et pourtant il a influencé de nombreux disciples.
Zaouiat Sheikh, Beni Mellal, Moyen Atlas : Zaouiat Sheikh est le sanctuaire du pionnier du soufisme en Afrique du Nord, Sidi Ya'Ata Bouazza et situé dans la région du Moyen Atlas. Ce cheikh du XVIe siècle est un berbère Masmuda de la région montagneuse de Hasqura et est considéré comme un spécialiste des miracles. Beaucoup de ses disciples ont marché pieds nus de Meknès à sa tombe de montagne en signe de dévotion. Son disciple le plus célèbre est Abu Madyan, un mystique andalou influent et grand maître soufi. La légende veut que Sidi Bouazza ait vu beaucoup de potentiel en Madyan et qu'en le recevant, il l'ait traité durement en le laissant assis à la porte sans nourriture pendant trois jours. Maydan a été enregistré disant que Sidi Bouazza était un cheikh exceptionnel, il ne parlait que l'amazigh (berbère) et pourtant il a influencé de nombreux disciples.
Les Sept Saints de Marrakech : Marrakech compte plus de 200 ‘awliyâ’, lieux de repos pour les hommes religieux et spirituels souvent visités par les musulmans en pèlerinage vers la Mecque. Les Sept Saints de Marrakech, Sab’atou Rijal, "Sept Hommes" est l'étape la plus significative pour le soufi marocain. Depuis le XVIIe siècle, les Marocains en sont venus à croire que la visite de ces sept saints pouvait les soulager de leurs maux, réaliser leurs vœux et atteindre un état d'esprit paisible. Parmi les saints, on compte Sidi Youssef Ben Ali, Qadi Ayyad, Sidi Bel Abbas, Sidi Souleiman Al Jazouli, Sidi Abdel Aziz, Sidi Abdullah Ghazouani et l'Imam Souhaili.
Zaouïa Naciria de Tamagroute, Zagora : Zaouïa Naciria a été fondée au XVIIe siècle. Le sanctuaire est l'un des plus respectés de la région de la vallée du Draa. Il a joué le rôle d'un important centre soufi et scientifique. Il est lié à Mohamed Ben Nacer, un disciple d'Abu Hafs Omar Ibn Ahmed Al Ansari, et aux principes mystiques soufis de la Tariqa Chadhiliyya. Cette zaouïa abrite une bibliothèque remplie de manuscrits bien conservés, un livre pythagoricien de 500 ans en arabe et un exemplaire du Coran vieux de trois cents ans.
L'adoption et l'encouragement par le gouvernement de l'ordre soufi de Qadiriyya Boutchichiyya comme alternative à d'autres mouvements et partis - y compris le mouvement soufi Al Adl Wa Al Ihsan et le Parti pour la Justice et la Démocratie (PJD) - qui peuvent exprimer des vues plus critiques de la monarchie marocaine, est une expression de la wassatiyya religieuse marocaine rimant avec tolérance. Cette approche suggère que le gouvernement part du principe que les soufis sont soit apolitiques et ne sont donc pas considérés comme une menace, soit que le soufisme peut être utilisé pour contrer les organisations islamistes qui défient politiquement le gouvernement.
Avant l'arrivée de toute religion monothéiste en Afrique du Nord, de nombreuses tribus amazighes différentes vivaient dans la région, qui n'avaient pas vraiment de religion officielle mais plutôt un mode de vie tribal qui les liait en tant que peuple. Ces tribus amazighes ont existé et prospéré en Afrique du Nord pendant plus de trente siècles et, par conséquent, le tribalisme a lié ce peuple en tant qu'idéologie sociale régnante et en tant que système de gouvernance réussi. Cet environnement s'est avéré idéal et propice pour un autre groupe de personnes tribales qui fuyaient leur patrie à la recherche d'un autre environnement accueillant où vivre et prospérer, il s’agit de Juifs qui sont arrivés au Maroc l’an 70 après la destruction de leur 2ème temple de Jérusalem par les Romains.
Les Juifs, en raison de leur structure sociale matriarcale qu'ils partageaient avec les Amazighs, se sont fondus dans la société marocaine et les cultures des deux groupes ethniques basées sur des points communs se sont transformées en une unité qui a donné naissance au substrat culturel judéo-amazigh qui est la base qui a attiré et accueilli le soufisme au 8e siècle.[[ii]]url:#_edn2
La population marocaine avait rejeté l’Islam orthodoxe d’Oqba Ibn Nafi’ et ont ainsi intronisé, par contre, Idriss 1er, un dissident venu du Machreq, est instauré un Islam purement marocain.
Les Berghoautas (742 - 1148),[[iii]]url:#_edn3 guerriers amazighs récalcitrants ont rejeté l’islam du MachreK, de prime abord, et ont même crée leur propre Islam, sous la direction de Tarif Matghari, plus souple et plus tolérant, par rejet de l’orthodoxie pure et dure d’un Islam venu d’ailleurs. Les dynasties amazighes, bien qu’elles étaient un produit du terroir avaient exagéré leur orthodoxie pour sévir en Andalousie face aux catholiques qui voulaient reconquérir leur pays et repousser les musulmans et les juifs. Après la Reconquista en 1492, l’Islam soufi,[[iv]]url:#_edn4 est devenu en quelque donnant naissance au chérifisme et maraboutisme. Ce climat d’harmonie a attiré les tariqas des soufis de l’Orient[[v]]url:#_edn5 qui sont venus s’installer au Maroc pour se développer et prospérer et même s’étendre en Afrique comme cela est passé avec la Tijaniyya.
Toutefois, certains ordres soufis sont devenus tellement riches et conséquemment fort et puissants telle la zaouia Dilla’iyya ou zaouia de Dila, qu’ils ont flirté avec l’idée de prendre le pouvoir mais furent éliminé par le Sultan alaouite Moulay Rachid en 1668 et leur zaouïa brulée, pour montrer aux soufis, de façon claire, qu’ils feraient mieux de s’en tenir à la religion et de rester en dehors de la politique au Maroc.
Zaouïa
Le Maroc est imprégné de mysticisme et de spiritualité. Des côtes atlantique et méditerranéenne du Maroc au désert du Sahara, le royaume est parsemé d'un large éventail de sites sacrés. Ces lieux saints et sacrés sont appelés zaouïas. C'est là que les saints marocains d'origine soufie, islamique et juive ont été enterrés à l'origine. Ces zaouïas font partie des lieux saints qui, depuis des siècles, font partie du pèlerinage spirituel de ceux qui visitent le Maroc.
Une zaouia a toujours été considérée comme une école religieuse islamique ou un monastère. Cependant, le terme original vient du Maghreb et de l'Afrique de l'Ouest et est plus librement décrit comme un site sacré qui contient également un bassin ou une fontaine.
La découverte des zaouïas marocaines offre un aperçu du peuple marocain, de ses traditions, de ses valeurs et de sa culture unique. Elle permet à ceux qui s'intéressent aux sites historiques, religieux et spirituels d'avoir une vision de la culture de l'intérieur. L'exploration des 8 sites soufis sacrés et spirituels du Maroc peut être une partie enrichissante de la visite du Maroc.
Les différentes tribus berbères et musulmanes du Maroc ont effectué des voyages spirituels à travers l'ancien Maghreb. Au cours de leurs voyages, ils ont découvert ou enterré leurs saints et ceux d'honneur. Les saints sont soit des personnages historiques, soit liés aux confréries soufies du Maroc. Les confréries soufies sont une communauté mystique et revendiquent une part importante de l'histoire spirituelle et religieuse passée et présente du pays. Il y a des centaines de saints au Maroc et les zaouïas sont les anciennes résidences des saints qui ont été transformées en lieux de prière et de cérémonie.
Une zaouïa a toujours été considérée comme une école religieuse islamique ou un monastère. Cependant, le terme original vient du Maghreb et de l'Afrique de l'Ouest et est plus librement décrit comme un site sacré qui contient également un bassin ou une fontaine.
La découverte des zaouïas marocaines offre un aperçu du peuple marocain, de ses traditions, de ses valeurs et de sa culture unique. Elle permet à ceux qui s'intéressent aux sites historiques, religieux et spirituels d'avoir une vision de la culture de l'intérieur. L'exploration des 8 sites soufis sacrés et spirituels du Maroc peut être une partie enrichissante de la visite du Maroc.
Les différentes tribus berbères et musulmanes du Maroc ont effectué des voyages spirituels à travers l'ancien Maghreb. Au cours de leurs voyages, ils ont découvert ou enterré leurs saints et ceux d'honneur. Les saints sont soit des personnages historiques, soit liés aux confréries soufies du Maroc. Les confréries soufies sont une communauté mystique et revendiquent une part importante de l'histoire spirituelle et religieuse passée et présente du pays. Il y a des centaines de saints au Maroc et les zaouïas sont les anciennes résidences des saints qui ont été transformées en lieux de prière et de cérémonie.
Zaouia of Sidi Ahmed Tijani à Fès : La zaouïa Sidi Ahmed Tijani se trouve è proximité de la mosquée al-Qaraouine. Elle est connue pour son minaret de couleur turquoise, et est dédiée au fondateur de la tariqa Tijaniyya, une branche de l'Islam sunnite qui accorde une grande importance à la culture et à l'éducation.
Zaouïa Moulay Idriss Fès : Fès est une ville sacrée au Maroc, considérée comme le berceau de la spiritualité et du mysticisme. On attribue au fils de Moulay Idriss, Idriss II, la fondation de Fès en 808. La ville a été historiquement reconnue pour sa tolérance, sa paix et son savoir. On dit qu'Idriss II avait des talents exceptionnels. Lorsqu'il a atteint l'âge de 8 ans, il avait mémorisé le Coran et sa sagesse était comparable à celle des hommes les plus sages de Fès. Idriss II avait un profond respect pour l'Islam qui s'est fait sentir dans tout le Maroc lorsqu'il est devenu dirigeant à l'âge de treize ans (805). Les souverains de la dynastie des Idrissides ont ouvert la porte à l'arabisation que les dynasties amazighes des almoravides, almohades, mérinides et saadiens ont entrepris par la suite avec grande ferveur. Cela coïncide avec l'apparition de certains des plus beaux exemples d'architecture islamique au Maroc.
Fès abrite la zaouïa de Moulay Idris II. Comme beaucoup d'autres zaouïas, le Mausolée est caractérisé par quelques éléments tels qu'une corne et un qobba. La corne est l'espace sacré qui entoure le bâtiment, tout ce qui se trouve à l'intérieur et le tombeau qui l'entoure. Le qobba est le bâtiment de forme octogonale qui contient le tombeau. Le tombeau à l'intérieur de la zaouïa est la partie la plus sainte du bâtiment. Toutefois, il faut signaler De nombreux exemples de grandes mosquées, de centres spirituels et de zaouïas se trouvent à Fès, ville classée par l'UNESCO depuis 1981.
Moulay Idriss Zerhoun, Moulay Idriss : Cette citadelle est la ville la plus sainte du Maroc et une destination de pèlerinage. Certains Marocains viennent ici 7 fois dans leur vie parce que le pèlerinage à la Mecque est trop cher. On dit que six pèlerinages à Fès équivalent à un voyage au Haj de la Mecque. Cette ville sacrée est considérée comme la ville natale du soufisme et a été fondée par Moulay Idriss dit “al-Akbar“, le grand, en 789.
Le souverain marocain Moulay Idriss était à l'origine connu sous le nom d'Idris ibn Abdallah. Il est considéré comme le plus important souverain du Maroc et revêt une importance historique pour le soufisme car il est l'arrière-petit-fils du prophète Mohammed. Il a introduit l'Islam chiite au Maroc, l'une des deux principales branches de l'Islam. En tant qu'héritier du califat omeyyade de Damas, il a participé à la révolte contre la dynastie abbasside, qui a usurpé les Omeyyades. Lorsque Moulay Idriss épousa la princesse de la tribu amazighe locale, la ville fut établie et la quatrième dynastie du Maroc, la dynastie Idrisside, émergea. Ce mariage lui a également valu la confiance des tribus amazighes qui estimaient que le souverain était un puissant imam. La ville est construite sur deux collines, les maisons montent et il y a une falaise avec une vue imprenable.
Zaouia Sidi Ahmed Barnoussi à Fès : Sidi Ahmed Barnoussi est né à Fès en 1482. Barnoussi a contribué au soufisme avec de nombreux livres et essais sur l'alchimie et la science. Il est le fondateur de la tariqa Zerroukiyya et est surtout connu pour "Les significations des attributs d'Allah". Homme cultivé, Barnoussi a fait des pèlerinages soufis, a étudié auprès de cheikhs au Caire et s'est inspiré des érudits de l'école Quarawiyyine de Fès. Il a lui-même eu de nombreux disciples, dont Sidi Al Hattab al Kabir, l'imam Cha’rani et Abul Hassan Bekri, qui sont tous devenus des cheikhs célèbres.
Zaouiat Sheikh à Beni Mellal au Moyen Atlas : Zaouiat Sheikh est le sanctuaire du pionnier du soufisme en Afrique du Nord, Sidi Ya'ta Bouazza et situé dans la région du Moyen Atlas. Ce cheikh du XVIe siècle est un amazigh Masmuda de la région montagneuse de Hasqoura et est considéré comme un spécialiste des miracles. Beaucoup de ses disciples ont marché pieds nus de Meknès à sa tombe de montagne en signe de dévotion. Son disciple le plus célèbre est Abou Madyan, un mystique andalou influent et grand maître soufi. La légende veut que Sidi Bouazza ait vu beaucoup de potentiel en Madyan et qu'en le recevant, il l'ait traité durement en le laissant assis à la porte sans nourriture pendant trois jours. Maydan a été enregistré disant que Sidi Bouazza était un cheikh exceptionnel, il ne parlait que l'amazigh (berbère) et pourtant il a influencé de nombreux disciples.
Zaouiat Sheikh, Beni Mellal, Moyen Atlas : Zaouiat Sheikh est le sanctuaire du pionnier du soufisme en Afrique du Nord, Sidi Ya'Ata Bouazza et situé dans la région du Moyen Atlas. Ce cheikh du XVIe siècle est un berbère Masmuda de la région montagneuse de Hasqura et est considéré comme un spécialiste des miracles. Beaucoup de ses disciples ont marché pieds nus de Meknès à sa tombe de montagne en signe de dévotion. Son disciple le plus célèbre est Abu Madyan, un mystique andalou influent et grand maître soufi. La légende veut que Sidi Bouazza ait vu beaucoup de potentiel en Madyan et qu'en le recevant, il l'ait traité durement en le laissant assis à la porte sans nourriture pendant trois jours. Maydan a été enregistré disant que Sidi Bouazza était un cheikh exceptionnel, il ne parlait que l'amazigh (berbère) et pourtant il a influencé de nombreux disciples.
Les Sept Saints de Marrakech : Marrakech compte plus de 200 ‘awliyâ’, lieux de repos pour les hommes religieux et spirituels souvent visités par les musulmans en pèlerinage vers la Mecque. Les Sept Saints de Marrakech, Sab’atou Rijal, "Sept Hommes" est l'étape la plus significative pour le soufi marocain. Depuis le XVIIe siècle, les Marocains en sont venus à croire que la visite de ces sept saints pouvait les soulager de leurs maux, réaliser leurs vœux et atteindre un état d'esprit paisible. Parmi les saints, on compte Sidi Youssef Ben Ali, Qadi Ayyad, Sidi Bel Abbas, Sidi Souleiman Al Jazouli, Sidi Abdel Aziz, Sidi Abdullah Ghazouani et l'Imam Souhaili.
Zaouïa Naciria de Tamagroute, Zagora : Zaouïa Naciria a été fondée au XVIIe siècle. Le sanctuaire est l'un des plus respectés de la région de la vallée du Draa. Il a joué le rôle d'un important centre soufi et scientifique. Il est lié à Mohamed Ben Nacer, un disciple d'Abu Hafs Omar Ibn Ahmed Al Ansari, et aux principes mystiques soufis de la Tariqa Chadhiliyya. Cette zaouïa abrite une bibliothèque remplie de manuscrits bien conservés, un livre pythagoricien de 500 ans en arabe et un exemplaire du Coran vieux de trois cents ans.
Confréries soufies au Maroc : dimension temporelle
La Zaouïa est historiquement un refuge pour les ermites et les fidèles. Elle a attiré de tous côtés des personnes vouées à l'ascétisme. Pendant des siècles, le Maroc a connu la prolifération des zaouïas, dont le rôle social principal était de fournir une éducation diversifiée. À cette époque, la zaouïa était un lieu d'hébergement où les habitants pouvaient manger gratuitement et s'occuper de toutes les questions religieuses et culturelles
Les soufis marocains ont installé leurs zaouïas un peu partout au Maroc et surtout dans les régions rurales. Elles avaient pour mission primordiale : consolider la foi de la population paysanne illettrée, enseigner les préceptes de l’Islam, diffuser le message de tolérance et guérir les croyants et même leur apprendre des métiers. Ainsi le soufi Sidi Ahmed Cheikh s’est installé chez les Jbalas de Tatoft, au nord-est de Ksar Kebir au 16e et a appris aux paysans l’usage de la musique pour guérir les maladies psychiatriques et a ordonné aux paysans de les nourrir et leur faire des offrandes d’argent en contrepartie. Cette tradition a donné naissance à un groupe de musique soufie : les Jajoukas, qui sont connu aujourd’hui à l’échelle mondiale pour leur musique de trance comme world music genre.
Jajouka en concert international
Ainsi, à travers l’histoire du Maroc depuis le 15e siècle les zaouïas et les marabouts se sont spécialisé dans les soins médicaux en utilisant ttib nabawi “la médecine du prophète“ et cela leur a permis de se faire de l’argent par l’entremise d’offrandes généreuses de la population. De plus, lorsque les croyants visitaient les maitres soufis ils leur payaient des sommes d’argent appelées ziara (dîme de visite). Sans oublier, pour autant, que traditionnellement chaque année, les sultans gratifiaient ces saints de sommes d’argent conséquentes appelées hiba soultaniya (don sultanesque) pour garantir leur allégeance et leur offraient des terres agricoles et des agréments de commerce.
Par conséquence, ces saints sont devenus riches et influents dans la société parce qu’ils redistribuaient ces richesses aux pauvres pour les rallier à leur cause et leur da’wa (prédication). Toutes ses pratiques existent toujours aujourd’hui telles quelles et rien n’a changé d’un iota. Le Maroc, dans son âme profonde reste soufie et maraboutique a telle point que la médecine psychiatrique peine à se créer un marché dans le pays à cause de la prolifération des saints psychiatres tel Bouya Omar dans la région de Marrakech, Sidi Benachir à Salé, pour ne citer que deux des plus connus.
Les soufis marocains ont installé leurs zaouïas un peu partout au Maroc et surtout dans les régions rurales. Elles avaient pour mission primordiale : consolider la foi de la population paysanne illettrée, enseigner les préceptes de l’Islam, diffuser le message de tolérance et guérir les croyants et même leur apprendre des métiers. Ainsi le soufi Sidi Ahmed Cheikh s’est installé chez les Jbalas de Tatoft, au nord-est de Ksar Kebir au 16e et a appris aux paysans l’usage de la musique pour guérir les maladies psychiatriques et a ordonné aux paysans de les nourrir et leur faire des offrandes d’argent en contrepartie. Cette tradition a donné naissance à un groupe de musique soufie : les Jajoukas, qui sont connu aujourd’hui à l’échelle mondiale pour leur musique de trance comme world music genre.
Jajouka en concert international
Ainsi, à travers l’histoire du Maroc depuis le 15e siècle les zaouïas et les marabouts se sont spécialisé dans les soins médicaux en utilisant ttib nabawi “la médecine du prophète“ et cela leur a permis de se faire de l’argent par l’entremise d’offrandes généreuses de la population. De plus, lorsque les croyants visitaient les maitres soufis ils leur payaient des sommes d’argent appelées ziara (dîme de visite). Sans oublier, pour autant, que traditionnellement chaque année, les sultans gratifiaient ces saints de sommes d’argent conséquentes appelées hiba soultaniya (don sultanesque) pour garantir leur allégeance et leur offraient des terres agricoles et des agréments de commerce.
Par conséquence, ces saints sont devenus riches et influents dans la société parce qu’ils redistribuaient ces richesses aux pauvres pour les rallier à leur cause et leur da’wa (prédication). Toutes ses pratiques existent toujours aujourd’hui telles quelles et rien n’a changé d’un iota. Le Maroc, dans son âme profonde reste soufie et maraboutique a telle point que la médecine psychiatrique peine à se créer un marché dans le pays à cause de la prolifération des saints psychiatres tel Bouya Omar dans la région de Marrakech, Sidi Benachir à Salé, pour ne citer que deux des plus connus.
Influence soufie dans le domaine de la politique
Dans l'histoire politique et religieuse du Maroc, il y a eu une forte influence soufie dans le domaine de la politique, tant en ce qui concerne les saints soufis que les ordres soufis. Le soufisme semble avoir été présent au Maroc pour la première fois au "début du XIe siècle" . Au fil des siècles, les ordres soufis ont été très impliqués dans les questions religieuses, politiques et économiques, devenant parfois des menaces majeures pour les dirigeants religieux et politiques. Par exemple, les ordres soufis au Maroc, tels que les Nasiriyya et les Dila'iyya, ont joué un rôle essentiel dans les questions de commerce local au Maroc du XVIIe au XIXe siècle. Le niveau d'influence des soufis est devenu une question majeure pour ces différents dirigeants politiques au cours de cette période. Comme l'explique Gutelius (2002) :
Les soufis ont contesté la légitimité de la famille alaouite naissante en tant que véritable leader des fidèles, ce à quoi les dirigeants alaouites ont répondu avec force. En 1668, le sultan Mulay Rashid a forcé les dirigeants de la Dilā'iyya à s'exiler à Fès et a détruit le zāwiya de Sīdī Ahmed ou Moūsā en 1670, le centre d'une des plus puissantes familles religieuses au sud des montagnes de l'Atlas. Il a également menacé à plusieurs reprises les Nasiriyya, bien qu'il n'ait pas vécu assez longtemps pour mettre ces menaces à exécution.
Dans le cas de Nāsiriyya, la commande était populaire pour des raisons spirituelles, ainsi que pour les avantages économiques qu'elle pouvait apporter aux particuliers. Par exemple, au fur et à mesure que l'ordre s'est développé, ils ont eu des liens avec "le crédit et ses biens immobiliers, y compris les terres, les ressources en eau, [et] zawāyā et les greniers" (Gutelius, 2002 : 32).
Leur influence économique s'est étendue au point que ces dirigeants sont devenus des "médiateurs", (Gutelius, 2002 : 33) pour la société.(Gutelius, 2002 : 33) pour la société. Nāsiri les dirigeants ont également aidé des individus dans le domaine du commerce.
Par exemple, ils percevaient souvent une taxe appelée zattāt (péage de passage ou péage de protection)[[vi]]url:#_edn6 (Gutelius, 2002 : 34) qui servait à aider les commerçants à se rendre à destination sans problème.Et grâce à ce rôle, les dirigeants de Nāsiri s'efforçaient d'établir une influence politique au sein de la communauté au sens large.
Cependant, "son influence politique s'est étendue bien au-delà des affaires locales . . .
Les sultans alaouites eux-mêmes s'appuyaient occasionnellement sur les dirigeants de Nāsiri pour résoudre les difficultés politiques et reconnaissaient le large attrait de l'ordre" (Gutelius, 2002 : 38-39). Pour cette raison, de nombreux membres du gouvernement ont veillé à ce que les dirigeants soufis ne soient pas dérangés.
Il faut cependant noter que le rôle de l'ordre soufi Siri N ā n'a pas toujours été aussi influent politiquement qu'à la fin des années 1600 et au début des années 1700. La raison en est qu'au milieu du XVIIIe siècle, le Maroc a commencé à accroître ses échanges avec des acteurs extérieurs, ce qui a eu un impact sur le site Nāsiriyya. De nouveaux accords avec l'Europe, ainsi que le rôle accru de toute une série d'autres ordres soufis (tels que le Darqāwiyya, le Wazzāniyya, le Qādiriyya dirigé par Kunta et le Tijāniyya) ont modifié le poids du Nāsiriyya dans la société (Gutelius, 2002 : 40).
Le Soufisme au Maroc et son territoire d’ancrage
Le soufisme marocain, qui s’est développé par la suite en maraboutisme et chérifisme est devenu une culture propre au Maroc. Quand les français sont venus au Maroc en 1912, ils ont respecté à la lettre les pratiques religieuses du pays. Apparemment, durant la période de la pacification du pays amazigh (1912-1938), les militaires français montraient un grand respect aux marabouts et ne mettaient jamais les pieds dans le horm “espace géographique sacré des zaouïas ou des marabouts“. Lorsque les amghars amazighs défaits se réfugiaient dans les sanctuaires des marabouts, les Français leur octroyaient l’aman (sécurité et paix). Ce strict respect des pratiques religieuses marocaine est la pierre angulaire de la politique du Résident général Lyautey (1912-1925) et c’est à lui qu’on doit la loi de la prohibition d’entrée dans les mosquées aux Européens à l’exception d’une mosquée historique à Meknès, alors que les mosquées sont ouvertes aux non-musulmans en Egypte, à titre d’exemple.
A cause de ce respect, Lyautey fut vénéré au Maroc comme un saint à tel point que les Marocains l’appelaient, non sans une pince d’amour, Sidi Lyautey. Quand il tombait malade, les gens récitaient le Coran dans les zaouïas et priaient pour sa guérison. Pour plusieurs Marocains, Lyautey était un musulman soufi dans son fort intérieur mais il ne l’a jamais révélé au grand public. Il aimait le Maroc tel qu’il était : millénaire, traditionnel et maraboutique.
Le Maroc maraboutique, est une culture propre au Maroc, elle se basait sur l’autorité du sultan amîr al-mou’minîn (Commandeur des Croyants) et sur le pouvoir des zaouïas qui lui assuraient l’allégeance wala’ de ses sujets, à travers le royaume et servaient aussi comme relais à ses instructions. Il y avait aussi des moments, dans l’histoire du Maroc ou les ulémas des confréries se sont ligués contre des sultans, pour une raison ou pour une autre, pour les faire tomber et les remplacer. Au lendemain de l'indépendance du Maroc, du fait de leur association historique avec l'administration du protectorat, les élites rurales - au pouvoir économique intact - étaient discréditées. Très rapidement, la monarchie a pourtant compris, qu'en s'appuyant sur ces élites, elle parviendrait à s'émanciper du mouvement national. Mais cette solidarité avec les forces du passé a empêché toute modernisation du pays et accru les tensions à l'intérieur de la société marocaine.
Aujourd’hui, le Maroc a changé sans changer : les marabouts sont toujours là célébrés par la population en été, avec faste, durant des moussems qui sont des fêtes foraines et l’Islam politique peine à s’étendre à la périphérie à cause de l’emprise de l’Islam maraboutique sur la périphérie. Le PJD, porte-drapeau de l’Islam wahhabite est confiné à certains quartiers populaires des grandes villes. Au haut du Printemps arabe, la zaouia Boutchichiya de Madagh au Maroc oriental à fait descendre dans les rues de Casablanca 2 millions d’adeptes en soutien à la monarchie alaouite, un vrai coup de force.
Aujourd’hui, il y a plusieurs confréries soufies au Maroc chacune représentant une tariqa, école de pensée, philosophie et approche mais se retrouvent toutes dans l’amour du prophète de l’Islam, la paix de l’âme et aussi de l’enveloppe corporelle, l’amour de son proche, le dhikr (incantation) et wird (litanie). Selon Mohamed Touhami El Harraq, coordinateur artistique de la Tariqa Wazzaniyya,
Ainsi, la Tariqa Wazzanya, d’après M. El Harraq, a un ensemble des poèmes exaltant le divin et ancrant les valeurs humaines dont celles de l’amour, la beauté et la paix :
“Les mélodies et le rythme sur le plan artistique sont liés à ces valeurs. Chez nous, il y a des styles poétiques et esthétiques“
Il insiste également sur le salut sur le Prophète par les murids (disciples) de cette tariqa :
“Ce salut sur le Prophète est d’ailleurs commun entre plusieurs confréries. Ce salut et bénédiction sont des styles d’éducation et de moralisation aux manières du Prophète“.
De son côté Haj Mohamed Bennis, fondateur de l’association Al Imam El Boussayri à Fès pense que :[[xi]]url:#_edn11
“toutes les Tariqa vénèrent Dieu et son Prophète, Sidna Mohammed. C’est juste que chacune a sa propre manière de dhikr (invocation de Dieu) et de wird (litanie)“.
Les soufis ont contesté la légitimité de la famille alaouite naissante en tant que véritable leader des fidèles, ce à quoi les dirigeants alaouites ont répondu avec force. En 1668, le sultan Mulay Rashid a forcé les dirigeants de la Dilā'iyya à s'exiler à Fès et a détruit le zāwiya de Sīdī Ahmed ou Moūsā en 1670, le centre d'une des plus puissantes familles religieuses au sud des montagnes de l'Atlas. Il a également menacé à plusieurs reprises les Nasiriyya, bien qu'il n'ait pas vécu assez longtemps pour mettre ces menaces à exécution.
Dans le cas de Nāsiriyya, la commande était populaire pour des raisons spirituelles, ainsi que pour les avantages économiques qu'elle pouvait apporter aux particuliers. Par exemple, au fur et à mesure que l'ordre s'est développé, ils ont eu des liens avec "le crédit et ses biens immobiliers, y compris les terres, les ressources en eau, [et] zawāyā et les greniers" (Gutelius, 2002 : 32).
Leur influence économique s'est étendue au point que ces dirigeants sont devenus des "médiateurs", (Gutelius, 2002 : 33) pour la société.(Gutelius, 2002 : 33) pour la société. Nāsiri les dirigeants ont également aidé des individus dans le domaine du commerce.
Par exemple, ils percevaient souvent une taxe appelée zattāt (péage de passage ou péage de protection)[[vi]]url:#_edn6 (Gutelius, 2002 : 34) qui servait à aider les commerçants à se rendre à destination sans problème.Et grâce à ce rôle, les dirigeants de Nāsiri s'efforçaient d'établir une influence politique au sein de la communauté au sens large.
Cependant, "son influence politique s'est étendue bien au-delà des affaires locales . . .
Les sultans alaouites eux-mêmes s'appuyaient occasionnellement sur les dirigeants de Nāsiri pour résoudre les difficultés politiques et reconnaissaient le large attrait de l'ordre" (Gutelius, 2002 : 38-39). Pour cette raison, de nombreux membres du gouvernement ont veillé à ce que les dirigeants soufis ne soient pas dérangés.
Il faut cependant noter que le rôle de l'ordre soufi Siri N ā n'a pas toujours été aussi influent politiquement qu'à la fin des années 1600 et au début des années 1700. La raison en est qu'au milieu du XVIIIe siècle, le Maroc a commencé à accroître ses échanges avec des acteurs extérieurs, ce qui a eu un impact sur le site Nāsiriyya. De nouveaux accords avec l'Europe, ainsi que le rôle accru de toute une série d'autres ordres soufis (tels que le Darqāwiyya, le Wazzāniyya, le Qādiriyya dirigé par Kunta et le Tijāniyya) ont modifié le poids du Nāsiriyya dans la société (Gutelius, 2002 : 40).
Le Soufisme au Maroc et son territoire d’ancrage
Le soufisme marocain, qui s’est développé par la suite en maraboutisme et chérifisme est devenu une culture propre au Maroc. Quand les français sont venus au Maroc en 1912, ils ont respecté à la lettre les pratiques religieuses du pays. Apparemment, durant la période de la pacification du pays amazigh (1912-1938), les militaires français montraient un grand respect aux marabouts et ne mettaient jamais les pieds dans le horm “espace géographique sacré des zaouïas ou des marabouts“. Lorsque les amghars amazighs défaits se réfugiaient dans les sanctuaires des marabouts, les Français leur octroyaient l’aman (sécurité et paix). Ce strict respect des pratiques religieuses marocaine est la pierre angulaire de la politique du Résident général Lyautey (1912-1925) et c’est à lui qu’on doit la loi de la prohibition d’entrée dans les mosquées aux Européens à l’exception d’une mosquée historique à Meknès, alors que les mosquées sont ouvertes aux non-musulmans en Egypte, à titre d’exemple.
A cause de ce respect, Lyautey fut vénéré au Maroc comme un saint à tel point que les Marocains l’appelaient, non sans une pince d’amour, Sidi Lyautey. Quand il tombait malade, les gens récitaient le Coran dans les zaouïas et priaient pour sa guérison. Pour plusieurs Marocains, Lyautey était un musulman soufi dans son fort intérieur mais il ne l’a jamais révélé au grand public. Il aimait le Maroc tel qu’il était : millénaire, traditionnel et maraboutique.
Le Maroc maraboutique, est une culture propre au Maroc, elle se basait sur l’autorité du sultan amîr al-mou’minîn (Commandeur des Croyants) et sur le pouvoir des zaouïas qui lui assuraient l’allégeance wala’ de ses sujets, à travers le royaume et servaient aussi comme relais à ses instructions. Il y avait aussi des moments, dans l’histoire du Maroc ou les ulémas des confréries se sont ligués contre des sultans, pour une raison ou pour une autre, pour les faire tomber et les remplacer. Au lendemain de l'indépendance du Maroc, du fait de leur association historique avec l'administration du protectorat, les élites rurales - au pouvoir économique intact - étaient discréditées. Très rapidement, la monarchie a pourtant compris, qu'en s'appuyant sur ces élites, elle parviendrait à s'émanciper du mouvement national. Mais cette solidarité avec les forces du passé a empêché toute modernisation du pays et accru les tensions à l'intérieur de la société marocaine.
Aujourd’hui, le Maroc a changé sans changer : les marabouts sont toujours là célébrés par la population en été, avec faste, durant des moussems qui sont des fêtes foraines et l’Islam politique peine à s’étendre à la périphérie à cause de l’emprise de l’Islam maraboutique sur la périphérie. Le PJD, porte-drapeau de l’Islam wahhabite est confiné à certains quartiers populaires des grandes villes. Au haut du Printemps arabe, la zaouia Boutchichiya de Madagh au Maroc oriental à fait descendre dans les rues de Casablanca 2 millions d’adeptes en soutien à la monarchie alaouite, un vrai coup de force.
Aujourd’hui, il y a plusieurs confréries soufies au Maroc chacune représentant une tariqa, école de pensée, philosophie et approche mais se retrouvent toutes dans l’amour du prophète de l’Islam, la paix de l’âme et aussi de l’enveloppe corporelle, l’amour de son proche, le dhikr (incantation) et wird (litanie). Selon Mohamed Touhami El Harraq, coordinateur artistique de la Tariqa Wazzaniyya,
“Toutes les confréries sont des variations du même rite du Prophète. Elles en traduisent les manières. Ce qui fait la différence entre elles c’est le style poétique et son mode“.
Ainsi, la Tariqa Wazzanya, d’après M. El Harraq, a un ensemble des poèmes exaltant le divin et ancrant les valeurs humaines dont celles de l’amour, la beauté et la paix :
“Les mélodies et le rythme sur le plan artistique sont liés à ces valeurs. Chez nous, il y a des styles poétiques et esthétiques“
Il insiste également sur le salut sur le Prophète par les murids (disciples) de cette tariqa :
“Ce salut sur le Prophète est d’ailleurs commun entre plusieurs confréries. Ce salut et bénédiction sont des styles d’éducation et de moralisation aux manières du Prophète“.
De son côté Haj Mohamed Bennis, fondateur de l’association Al Imam El Boussayri à Fès pense que :[[xi]]url:#_edn11
“toutes les Tariqa vénèrent Dieu et son Prophète, Sidna Mohammed. C’est juste que chacune a sa propre manière de dhikr (invocation de Dieu) et de wird (litanie)“.
Confréries et zaouïas, refus du pouvoir temporel
Historiquement parlant, le soufisme marocain a toujours été, un domaine du développement spirituel du croyant sans ambitions temporelles. D’ailleurs si les zaouïas et les sanctuaires des marabouts se sont installés loin des villes sur des crêtes des montagnes, c’est pour montrer leur rejet du matérialisme, du pouvoir, et en faveur de la spiritualité. Ainsi, les confréries se sont livrés ouvertement au prosélytisme, prédication, bienfaisance, etc. pour mettre l’accent sur la valeur mystique de la vie.
Dans les confréries soufies la vie se résumait aux sessions de dhikr “incantation“, prière et méditation. En dehors de cela, elles pratiquaient la médiation sociale et anthropologique entre les tribus et les clans pour réguler les problèmes de pâturages, d’exploitation des forêts et des terres communales ainsi que les droits d’irrigation
.
Dans le Rif, durant la période de la Rifublik (1889-1921) “dissidence et révolte ouverte“, les tribus et les clans entraient souvent dans des conflits armés qui coûtaient la vie à des dizaines de victimes et qui ne sont arrêtés que par l’intervention des confréries maraboutiques qui déclaraient l’aman en plantant un drapeau vert dans le no man’s land et appelaient les belligérants aux négociations.
En plus de cela, les zaouïas étaient très actives dans le social par l’entremise de twiza, travail collectif gratuit, en faveur d’un membre de la communauté pour construire une maison, faire des récoltes ou des moissons. Le twiza peut être aussi une collecte de fonds pour aider un membre de la communauté à organiser une fête de mariage ou un enterrement.
Pour Lahsen Sbai El Idrissi, le soufisme marocain de miséricorde, d’amour et d’ouverture envers les autres peuples :
“Les soufis n’ont jamais remis en cause la légitimité des pouvoirs en place, lesquels, non plus, n’ont pas cherché à les empêcher de faire leur travail. L’enseignement des voies soufies marocaines a même été donné dans d’autres contrées telles que l’Algérie, l’Afrique subsaharienne, la Tunisie, la Libye et l’Egypte. Et aujourd’hui encore, au Maroc, le soufisme continue de revivifier les traditions de miséricorde, d’amour et d’ouverture envers les autres peuples, notamment ceux du pourtour méditerranéen, avec lesquels les Marocains ont toujours entretenu des rapports d’amitié, de respect mutuel et de coopération.
C’est ainsi que la Tariqah al-Qadiriya Boudchichiya, une grande voie soufie marocaine contemporaine, réussit à rassembler, chaque année, à l’occasion de la fête du Mawlid, nativité du Prophète Mohammed, des dizaines de milliers de disciples, qui viennent des quatre coins du monde, d’Europe occidentale, d’Amérique, d’Asie et d’Afrique, pour passer la journée et la nuit entière, jusqu’à l’aube, à réciter le Coran et invoquer Dieu. Et tout au long de l’année, ces disciples, Marocains et étrangers, se réunissent pour faire les mêmes prières et invocations, dans leurs pays, villes ou localités respectives.
L’islam est foncièrement hostile à la pauvreté. En tant que prolongement des deux autres religions révélées, le christianisme et le judaïsme, il est porteur aux hommes d’un message universel fondé sur l’amour, la miséricorde et la solidarité avec les nécessiteux. Le terrorisme ne peut donc être considéré comme étant un produit de l’islam, d’autant que cette religion procède d’une vision de la vie humaine qui refuse, voire combat la violence, l’horreur et le fanatisme. “
Dans les confréries soufies la vie se résumait aux sessions de dhikr “incantation“, prière et méditation. En dehors de cela, elles pratiquaient la médiation sociale et anthropologique entre les tribus et les clans pour réguler les problèmes de pâturages, d’exploitation des forêts et des terres communales ainsi que les droits d’irrigation
.
Dans le Rif, durant la période de la Rifublik (1889-1921) “dissidence et révolte ouverte“, les tribus et les clans entraient souvent dans des conflits armés qui coûtaient la vie à des dizaines de victimes et qui ne sont arrêtés que par l’intervention des confréries maraboutiques qui déclaraient l’aman en plantant un drapeau vert dans le no man’s land et appelaient les belligérants aux négociations.
En plus de cela, les zaouïas étaient très actives dans le social par l’entremise de twiza, travail collectif gratuit, en faveur d’un membre de la communauté pour construire une maison, faire des récoltes ou des moissons. Le twiza peut être aussi une collecte de fonds pour aider un membre de la communauté à organiser une fête de mariage ou un enterrement.
Pour Lahsen Sbai El Idrissi, le soufisme marocain de miséricorde, d’amour et d’ouverture envers les autres peuples :
“Les soufis n’ont jamais remis en cause la légitimité des pouvoirs en place, lesquels, non plus, n’ont pas cherché à les empêcher de faire leur travail. L’enseignement des voies soufies marocaines a même été donné dans d’autres contrées telles que l’Algérie, l’Afrique subsaharienne, la Tunisie, la Libye et l’Egypte. Et aujourd’hui encore, au Maroc, le soufisme continue de revivifier les traditions de miséricorde, d’amour et d’ouverture envers les autres peuples, notamment ceux du pourtour méditerranéen, avec lesquels les Marocains ont toujours entretenu des rapports d’amitié, de respect mutuel et de coopération.
C’est ainsi que la Tariqah al-Qadiriya Boudchichiya, une grande voie soufie marocaine contemporaine, réussit à rassembler, chaque année, à l’occasion de la fête du Mawlid, nativité du Prophète Mohammed, des dizaines de milliers de disciples, qui viennent des quatre coins du monde, d’Europe occidentale, d’Amérique, d’Asie et d’Afrique, pour passer la journée et la nuit entière, jusqu’à l’aube, à réciter le Coran et invoquer Dieu. Et tout au long de l’année, ces disciples, Marocains et étrangers, se réunissent pour faire les mêmes prières et invocations, dans leurs pays, villes ou localités respectives.
L’islam est foncièrement hostile à la pauvreté. En tant que prolongement des deux autres religions révélées, le christianisme et le judaïsme, il est porteur aux hommes d’un message universel fondé sur l’amour, la miséricorde et la solidarité avec les nécessiteux. Le terrorisme ne peut donc être considéré comme étant un produit de l’islam, d’autant que cette religion procède d’une vision de la vie humaine qui refuse, voire combat la violence, l’horreur et le fanatisme. “
Soufisme, école de développement spirituel
Le concept de soufisme est à la fois complexe et multidimensionnel. Sa complexité est due à sa longue histoire et à son absorption par diverses cultures en Asie et en Afrique ; sa multidimensionnalité réside dans les diverses interprétations de ses principes et doctrines. Le concept de soufisme, au sens large du terme, englobe la purification individuelle, la réconciliation spirituelle du corps et de l'âme et les valeurs universelles auxquelles tous les êtres humains adhèrent.
Comme les gens vivent dans des endroits géographiquement différents, le soufisme a été compris et vécu différemment à travers le temps et l'espace. Les soufis les plus célèbres sont Abd al-Qadir al-Jilani (12e siècle), Jalal al-Rumi (13e siècle), Baha al-Din Naqshband (14e siècle), Ibn Arabi et Rabia al-Adawiyya.
Le soufisme est florissant dans de nombreuses régions du monde, dont les plus importantes sont la Turquie, l'Inde, le Pakistan, mais aussi le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et l'Égypte. Au Maroc, par exemple, un soufi est un wali Allah (ami de Dieu). Les autres termes comprennent nâsik (dévot), ‘âbid (adorateur), majdhûb (extatique, dont les capacités mentales sont affectées par une intense attraction et un sentiment d'intimité avec Dieu). Au Maroc, le soufisme est une vieille tradition spirituelle qui continue d'attirer les jeunes. La principale raison de cette attirance est que le progrès et le changement font partie intégrante de la spiritualité soufie marocaine.
Ainsi, des festivals tels que le festival annuel de Musique Sacrée de Fès, et les rencontres intellectuelles et culturelles qui l'accompagnent, les chants et les transes, constituent un puissant moyen d'expression sociale par lequel le profane et le sacré se fondent dans des moments enchanteurs qui élèvent les individus au-dessus des préoccupations matérielles, réconcilient le corps et l'âme et rapprochent le local et l'universel.
En tant que tel, le soufisme peut être une source d'inspiration pour les jeunes en quête de dialogue interconfessionnel. En offrant un espace spirituel que la modernité matérielle ne peut offrir, les musulmans soufis aident les communautés marocaines à s'adapter aux pressions de la modernité et aux turbulences actuelles. L'attrait du soufisme est également dû au fait qu'il n'interdit pas les moyens modernes de divertissement, le dévoilement ou le mélange de danses et de chants. Au contraire, la différence entre les vertus et le vice n'est pas déterminée par l'apparence, mais par l'intention et l'action.
Le soufisme est une caractéristique des différents courants de la musique marocaine. Il est très présent dans les paroles d'artistes urbains comme Jil Jilala et Nass al-Ghiwane (années 70 du siècle dernier) ainsi que dans la musique des Gnawas sahariens et même des Rolling Stones. Les Gnawas sont les descendants d'esclaves africains amenés au Maroc entre le 12e et le 17e siècle. Plus récemment, Fnaire, un groupe de hip-hop, a mélangé les traditions soufies avec le rap américain et est extrêmement populaire auprès des jeunes.
Le soufisme transcende des sectes et des sanctuaires spécifiques et englobe des styles de musique qui s'identifient comme modernes. Le rai, une version du hip-hop qui s'inspire de la poésie soufie en se concentrant sur le corps, les expressions simples et l'invocation du pouvoir de guérison des saints hommes et femmes, en est un exemple typique. Dans cette poésie, les saints sont considérés comme des maîtres spirituels capables d'unir les individus à Dieu.
Un autre pays où le soufisme et les pratiques soufies sont populaires et profondément enracinés est l'Égypte, le pays le plus peuplé du monde arabe. Selon le projet littéraire religieux de la Harvard Divinity School, 15 % des Égyptiens pratiquent le soufisme et beaucoup d'entre eux sont membres des turuqs soufies (pluriel de tarîqa, qui peut être traduit par fraternité ou ordre). Ces turuqs sont nombreux en Égypte et les membres se réunissent en cercles de dhikr au cours desquels ils récitent collectivement et de manière répétée le nom de Dieu.
En dehors des rassemblements de dhikr qui font partie des turuqs officielles, de nombreux musulmans égyptiens visitent les sanctuaires des chefs spirituels, ce qui peut être largement décrit comme une pratique soufie qui fait partie de la culture de segments importants de la population égyptienne.
L'ibtihâlâts et le tawâchîhs islamiques sont également très répandus dans la culture religieuse et populaire égyptienne. Ces ibtihâlâts et tawâchîhs impliquent la récitation de paroles et de prose qui louent Dieu et le prophète Mohammed. Ils peuvent être accompagnés ou non par des instruments de musique.
Soufisme, pratique majeure dans l’affirmation de la tolérance marocaine
Il y a près de six ans, dans une lettre lue lors de l'ouverture du troisième forum international des disciples de la Tariqa Tijaniya à Fès, le roi Mohammed VI a loué le rôle du soufisme dans la diffusion de la sécurité spirituelle et des valeurs d'amour et d'harmonie afin de :
"barrer la route aux chantres du radicalisme, du terrorisme, de la dissension, du démembrement et des doctrines mystifiantes".
La religion a toujours été importante pour les Marocains, mais elle a été modérée et tolérante. Grâce à cette modération, les Juifs ont vécu et prospéré au Maroc pendant 2 000 ans. Lorsque les Juifs sépharades ont été chassés d'Espagne en 1492, le Maroc a été l'un des rares pays à leur ouvrir ses portes.
Marabout
L'Islam marocain - terme rejeté par les islamistes qui pensent qu'il n'y a qu'un seul Islam sans colorations locales - est un mélange de soufisme et de maraboutisme. Les soufis sont arrivés de l'Est vers le 15e siècle et se sont répandus dans tout le pays, prêchant un islam modéré aux paysans sans éducation. Au Maroc, il existe des dizaines de loges et ordres soufis qui font allégeance à la monarchie et lui confèrent sa légitimité religieuse et sa force politique.
Conscient que la fragmentation de la représentation religieuse rendra l'imârat al-mou'minîn (Commanderie des Croyants) plus forte et plus légitime, le roi a même autorisé la présence de chiites marocains dans le nord du Maroc, sous de strictes conditions d'allégeance à la monarchie.
Le Maroc est sorti indemne des soulèvements arabes et de la prise de pouvoir islamiste qui s'en est suivie. Cela est dû à la prédominance de l'Islam soufi dans la majorité du territoire marocain, qui est presque aussi vieux que la monarchie elle-même.
Le soufisme marocain, représenté par le maraboutisme, est tolérant, ouvert et accepte l'autre dans son "altérité". Il a valu au pays le respect du monde entier. Aujourd'hui, de nombreux pays s'adressent au Maroc pour bénéficier de son expérience religieuse, notamment dans la formation des imams. Des dizaines d'étudiants étrangers sont inscrits à l'Académie des imams de Rabat.
L'islam marocain est ancré dans le soufisme. Et cela s'est avéré être un antidote efficace contre l'extrémisme religieux et la preuve que "l'exception marocaine" est une réalité tangible dans le monde musulman.
État du Soufisme aujourd’hui au Maroc
L'interaction entre le soufisme au Maroc et la religion et la culture en général dans est indubitable. Le Maroc a toujours eu une contextualisation historique du soufisme, et
au fil du temps, de nombreuses pratiques et idéaux soufis se sont également intégrés à l'Islam marocain comme la culture marocaine dans son ensemble, au point que de nombreux Marocains avec lesquels j'ai interagi ne sont pas en mesure de les séparer l'une de l'autre ou de remonter à certaines pratiques jusqu'à leur origine soufie contexte. Bien que de nombreux Marocains ne connaissent pas encore beaucoup le soufisme, ils ont reçu les effets secondaires marginaux de la vie dans une société qui promeut le soufisme, car la spiritualité accrue est une tendance avec les Marocains, ainsi qu'une tolérance accrue, et une diminution de la radicalisation religieuse - surtout de la jeunesse marocaine, en raison de l'option alternative du soufisme.
Cependant, il est important de reconnaître que le soufisme est également utilisé comme un outil de propagande politique afin de rendre apolitique la forme de la spiritualité islamique au Maroc, mais il faut aussi se poser la question de savoir si cette perpétuation du soufisme en tant que locataire de l'islam marocain finira par devenir un monstre qui finit par tourner et quel héritage durable cette époque de soufisme peut apporter, une question à laquelle on ne peut répondre qu'avec le temps.
En réalité les zaouïas existent toujours mais n’ont pas la même influence politique que dans le passé. Avec le Protectorat français (1912-1956) elle se sont transformés en parti politiques, un bon exemple de cela est le Parti de l’Istiqlal dont les origines et les racines puisent dans le salafisme marocain dignement représenté dans le passé par Allal El Fassi, un pur produit de l’Université islamique Quaraouiyyine de Fes. Il ya aussi le parti du feu Abdessalam Yassine Al Adl Wa Al Ihsane qui représente un Islam soufi militant et politique. Toutefois, ce mouvement politique rejette la violence mais adopte une attitude très critique de l’establishment.
Le rayonnement du Soufisme marocain
À Fès, Tijani a été bien accueilli par Moulay Slimane, le sultan marocain. Bien que Slimane n'aime pas les autres ordres soufis, il fournit une maison à Tijani et le nomme membre de son conseil d’oulémas. Au début, Tijani choisit la mosquée de Moulay Idris pour prier, mais il accomplit les rites de l'ordre Tijani dans sa maison. Plus tard, Tijani a construit sa propre zaouia. À Fès, il a envoyé ses fidèles collaborateurs pour faire connaître son ordre. Des aides de confiance comme Abdul-Rahman d'Abou Hafs a été envoyé à Oran et à Alger et Abdul-Salam al-Waghiri à Constantine, en Algérie. D'autres mouqaddams ont été nommés parmi les savants convertis, dont Muhammad Fuwadir al-Abdallawi dans le district jarid de Tunisie et Muhammed al-Hafiz en Mauritanie.
Tijani s'est attribué le titre de Qutb al-Aqtab (ou le Pôle des Pôles) et Khatm al-Walayya al-Mouhammadiyya (ou le Sceau de la sainteté de Mouhammadiyya).
Le Tijāniyya, tout en ayant des racines profondes au Maroc, Abu al-ʿAbbâs Ahmad ibn Muhammad at-Tijânî connu sous le nom de Sidi Ahmed Tijani (1735–1815)[[i]]url:#_edn1 en tant que fondateur de la tariqa Tijāniyya a vécu, enseigné et a finalement été enterré à Fès, ont un rôle important dans le monde.[[ii]]url:#_edn2 Cette tarîqa est souvent utilisé pour la diplomatie spirituelle en Afrique. En tirant sur ces liens spirituels à travers le Tijāniyya entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne, le Maroc est capable d'étendre son influence au-delà du simple État-nation.
Deux grandes initiatives ont été prises pour atteindre cet objectif de diplomatie spirituelle avec l'Afrique subsaharienne à travers le Tijāniyya. L'une est plutôt informelle, c'est la visite du roi Mohammed VI aux principaux dirigeants de la Tijāniyya dans les pays subsahariens en même temps que c les dirigeants politiques.
L'autre est une fondation gouvernementale officielle du nom de " Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains", une institution ayant pour but la diplomatie spirituelle pour relier le Maroc aux pays subsahariens, notamment ceux d'Afrique de l'Ouest, sur une base religieuse et au niveau spirituel. De même, le roi Mohammed VI a également mis en place l’“Institut Mohammed VI pour la formation des Imams Morchidines et Morchidates“, tout en attirant des étudiants de toute l'Afrique du Nord et de l'Ouest Afrique, en leur enseignant le soufisme sunnite Mālikī et les encourager à retourner vers leurs nations d'origine afin d'enseigner, créant ainsi un lien entre la spiritualité des nations africaines et la spiritualité du Maroc.
En introduction de la " Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains" sur son site web on peut lire ce qui suit :
“Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, a décidé la création de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains. Le dahir portant création de cette Fondation a été publié au Bulletin Officiel n° 6372 en date du 25 juin 2015. Dans son préambule, sont explicités les motifs de cette création, en considération des liens religieux et culturels qui unissent le Royaume du Maroc à de nombreux pays d’Afrique et eu égard aux impératifs liés à la situation actuelle qui la mise en place d’un cadre de coopération entre les Ouléma du Maroc et ceux des pays africains, d’une part, et entre ces Ouléma africains, d’autre part, aux fins de préserver la religion contre les déviations et l’extrémisme, de sorte que ses valeurs magnanimes soient au service de la stabilité et du développement dans ces pays“.
Cette introduction met en exergue les liens religieux entre le Maroc et les pays de l’Afrique de l’Ouest hier et aujourd’hui :
“Un certain nombre de confréries soufie sont connu une large propagation en Afrique à partir du Maroc. Les plus célèbres et les plus répandues parmi elles sont les confréries Qadiriya et Tijaniya. Bien que la confrérie Qadiriya soit née en Orient, elle n’a connu sa diffusion en Afrique que via le Maroc.
Quant à la Tariqa Tijaniya, elle a été fondée à Fès, ville à partir de laquelle, elle a connu une large diffusion dans de nombreuses régions du continent africain, de telle sorte que ses adeptes qui se comptent par dizaines de millions, vouent un attachement sans bornes à Fès et considèrent l’allégeance de leur cheikh Sidi Ahmed Tijani au Sultan Moulay Slimane comme engageant ses disciples envers la dynastie alaouite chérifienne. De plus, ils ne s’adressent aux Souverains qui se sont succédés au Maroc qu’en leur qualité d’«Amir Al Mouminine»“.
La Qādiriyya Boutchichiyya a joué un rôle incroyablement important dans la déradicalisation de la jeunesse et de l’augmentation de la tolérance au sein de l'Islam marocain. Il s'est magistralement présenté comme étant contemporain dans une recherche de négation du stéréotype du soufisme, archaïque ou superstitieux, et a a réussi à recruter dans toutes les catégories démographiques, en faisant appel à la logique et en mettant l'accent sur la l'éducation de l'âme.
Pour Zakya Daoud, analyste politique et écrivain franco-marocaine, la confrérie Boutchichyya sert de barrage à l’Islam politique du PJD
“En marge des printemps arabes en 2011, alors que les adhérents du mouvement islamiste Al-Adl wal-ihsane (Justice et spiritualité) de l’ex-disciple Abdessalam Yassine appuient les manifestations du 20 février, les Boutchichi sortent massivement dans la rue le 26 juin 2011 pour défendre la Constitution présentée le 9 mars par Mohamed VI, soutien qui n’a fait que se confirmer depuis.
Bien qu’un modus vivendi ait accompagné la montée au pouvoir du Parti de la justice et du développement (PJD), islamiste, la bataille entre ce dernier et les Boutchichi fait rage — y compris dans les ministères où les uns et les autres sont nombreux. Les premiers reprochent aux seconds de manquer de spiritualité, les autres accusent le Mouvement de l’unité et de la réforme (MUR), noyau dur du PJD, de wahhabisme.
La Boutchichiya entend approfondir les désaccords entre les islamistes et les musulmans traditionnels, établir un barrage ferme entre les deux tendances. La lutte dépasse les frontières du Maroc : le ministre Ahmed Tewfik en charge des affaires religieuses du royaume ambitionne de créer une instance mondiale du soufisme, qui aidera la lutte contre le terrorisme “.
Le Tijāniyya a contribué à l'extension de la spiritualité marocaine et l'influence sur toutes les régions où résident les disciples de la Tijāniyya, tant en raison de l'histoire de son fondateur avec le Maroc - l'enseignement et l'enterrement à Fès - ainsi que la popularité de la Tijāniyya au Maroc, en établissant un sentiment de collectivité et d'unité entre le Maroc et les nations subsahariennes
Comme les gens vivent dans des endroits géographiquement différents, le soufisme a été compris et vécu différemment à travers le temps et l'espace. Les soufis les plus célèbres sont Abd al-Qadir al-Jilani (12e siècle), Jalal al-Rumi (13e siècle), Baha al-Din Naqshband (14e siècle), Ibn Arabi et Rabia al-Adawiyya.
Le soufisme est florissant dans de nombreuses régions du monde, dont les plus importantes sont la Turquie, l'Inde, le Pakistan, mais aussi le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et l'Égypte. Au Maroc, par exemple, un soufi est un wali Allah (ami de Dieu). Les autres termes comprennent nâsik (dévot), ‘âbid (adorateur), majdhûb (extatique, dont les capacités mentales sont affectées par une intense attraction et un sentiment d'intimité avec Dieu). Au Maroc, le soufisme est une vieille tradition spirituelle qui continue d'attirer les jeunes. La principale raison de cette attirance est que le progrès et le changement font partie intégrante de la spiritualité soufie marocaine.
Ainsi, des festivals tels que le festival annuel de Musique Sacrée de Fès, et les rencontres intellectuelles et culturelles qui l'accompagnent, les chants et les transes, constituent un puissant moyen d'expression sociale par lequel le profane et le sacré se fondent dans des moments enchanteurs qui élèvent les individus au-dessus des préoccupations matérielles, réconcilient le corps et l'âme et rapprochent le local et l'universel.
En tant que tel, le soufisme peut être une source d'inspiration pour les jeunes en quête de dialogue interconfessionnel. En offrant un espace spirituel que la modernité matérielle ne peut offrir, les musulmans soufis aident les communautés marocaines à s'adapter aux pressions de la modernité et aux turbulences actuelles. L'attrait du soufisme est également dû au fait qu'il n'interdit pas les moyens modernes de divertissement, le dévoilement ou le mélange de danses et de chants. Au contraire, la différence entre les vertus et le vice n'est pas déterminée par l'apparence, mais par l'intention et l'action.
Le soufisme est une caractéristique des différents courants de la musique marocaine. Il est très présent dans les paroles d'artistes urbains comme Jil Jilala et Nass al-Ghiwane (années 70 du siècle dernier) ainsi que dans la musique des Gnawas sahariens et même des Rolling Stones. Les Gnawas sont les descendants d'esclaves africains amenés au Maroc entre le 12e et le 17e siècle. Plus récemment, Fnaire, un groupe de hip-hop, a mélangé les traditions soufies avec le rap américain et est extrêmement populaire auprès des jeunes.
Le soufisme transcende des sectes et des sanctuaires spécifiques et englobe des styles de musique qui s'identifient comme modernes. Le rai, une version du hip-hop qui s'inspire de la poésie soufie en se concentrant sur le corps, les expressions simples et l'invocation du pouvoir de guérison des saints hommes et femmes, en est un exemple typique. Dans cette poésie, les saints sont considérés comme des maîtres spirituels capables d'unir les individus à Dieu.
Un autre pays où le soufisme et les pratiques soufies sont populaires et profondément enracinés est l'Égypte, le pays le plus peuplé du monde arabe. Selon le projet littéraire religieux de la Harvard Divinity School, 15 % des Égyptiens pratiquent le soufisme et beaucoup d'entre eux sont membres des turuqs soufies (pluriel de tarîqa, qui peut être traduit par fraternité ou ordre). Ces turuqs sont nombreux en Égypte et les membres se réunissent en cercles de dhikr au cours desquels ils récitent collectivement et de manière répétée le nom de Dieu.
En dehors des rassemblements de dhikr qui font partie des turuqs officielles, de nombreux musulmans égyptiens visitent les sanctuaires des chefs spirituels, ce qui peut être largement décrit comme une pratique soufie qui fait partie de la culture de segments importants de la population égyptienne.
L'ibtihâlâts et le tawâchîhs islamiques sont également très répandus dans la culture religieuse et populaire égyptienne. Ces ibtihâlâts et tawâchîhs impliquent la récitation de paroles et de prose qui louent Dieu et le prophète Mohammed. Ils peuvent être accompagnés ou non par des instruments de musique.
Soufisme, pratique majeure dans l’affirmation de la tolérance marocaine
Il y a près de six ans, dans une lettre lue lors de l'ouverture du troisième forum international des disciples de la Tariqa Tijaniya à Fès, le roi Mohammed VI a loué le rôle du soufisme dans la diffusion de la sécurité spirituelle et des valeurs d'amour et d'harmonie afin de :
"barrer la route aux chantres du radicalisme, du terrorisme, de la dissension, du démembrement et des doctrines mystifiantes".
La religion a toujours été importante pour les Marocains, mais elle a été modérée et tolérante. Grâce à cette modération, les Juifs ont vécu et prospéré au Maroc pendant 2 000 ans. Lorsque les Juifs sépharades ont été chassés d'Espagne en 1492, le Maroc a été l'un des rares pays à leur ouvrir ses portes.
Marabout
L'Islam marocain - terme rejeté par les islamistes qui pensent qu'il n'y a qu'un seul Islam sans colorations locales - est un mélange de soufisme et de maraboutisme. Les soufis sont arrivés de l'Est vers le 15e siècle et se sont répandus dans tout le pays, prêchant un islam modéré aux paysans sans éducation. Au Maroc, il existe des dizaines de loges et ordres soufis qui font allégeance à la monarchie et lui confèrent sa légitimité religieuse et sa force politique.
Conscient que la fragmentation de la représentation religieuse rendra l'imârat al-mou'minîn (Commanderie des Croyants) plus forte et plus légitime, le roi a même autorisé la présence de chiites marocains dans le nord du Maroc, sous de strictes conditions d'allégeance à la monarchie.
Le Maroc est sorti indemne des soulèvements arabes et de la prise de pouvoir islamiste qui s'en est suivie. Cela est dû à la prédominance de l'Islam soufi dans la majorité du territoire marocain, qui est presque aussi vieux que la monarchie elle-même.
Le soufisme marocain, représenté par le maraboutisme, est tolérant, ouvert et accepte l'autre dans son "altérité". Il a valu au pays le respect du monde entier. Aujourd'hui, de nombreux pays s'adressent au Maroc pour bénéficier de son expérience religieuse, notamment dans la formation des imams. Des dizaines d'étudiants étrangers sont inscrits à l'Académie des imams de Rabat.
L'islam marocain est ancré dans le soufisme. Et cela s'est avéré être un antidote efficace contre l'extrémisme religieux et la preuve que "l'exception marocaine" est une réalité tangible dans le monde musulman.
État du Soufisme aujourd’hui au Maroc
L'interaction entre le soufisme au Maroc et la religion et la culture en général dans est indubitable. Le Maroc a toujours eu une contextualisation historique du soufisme, et
au fil du temps, de nombreuses pratiques et idéaux soufis se sont également intégrés à l'Islam marocain comme la culture marocaine dans son ensemble, au point que de nombreux Marocains avec lesquels j'ai interagi ne sont pas en mesure de les séparer l'une de l'autre ou de remonter à certaines pratiques jusqu'à leur origine soufie contexte. Bien que de nombreux Marocains ne connaissent pas encore beaucoup le soufisme, ils ont reçu les effets secondaires marginaux de la vie dans une société qui promeut le soufisme, car la spiritualité accrue est une tendance avec les Marocains, ainsi qu'une tolérance accrue, et une diminution de la radicalisation religieuse - surtout de la jeunesse marocaine, en raison de l'option alternative du soufisme.
Cependant, il est important de reconnaître que le soufisme est également utilisé comme un outil de propagande politique afin de rendre apolitique la forme de la spiritualité islamique au Maroc, mais il faut aussi se poser la question de savoir si cette perpétuation du soufisme en tant que locataire de l'islam marocain finira par devenir un monstre qui finit par tourner et quel héritage durable cette époque de soufisme peut apporter, une question à laquelle on ne peut répondre qu'avec le temps.
En réalité les zaouïas existent toujours mais n’ont pas la même influence politique que dans le passé. Avec le Protectorat français (1912-1956) elle se sont transformés en parti politiques, un bon exemple de cela est le Parti de l’Istiqlal dont les origines et les racines puisent dans le salafisme marocain dignement représenté dans le passé par Allal El Fassi, un pur produit de l’Université islamique Quaraouiyyine de Fes. Il ya aussi le parti du feu Abdessalam Yassine Al Adl Wa Al Ihsane qui représente un Islam soufi militant et politique. Toutefois, ce mouvement politique rejette la violence mais adopte une attitude très critique de l’establishment.
Le rayonnement du Soufisme marocain
À Fès, Tijani a été bien accueilli par Moulay Slimane, le sultan marocain. Bien que Slimane n'aime pas les autres ordres soufis, il fournit une maison à Tijani et le nomme membre de son conseil d’oulémas. Au début, Tijani choisit la mosquée de Moulay Idris pour prier, mais il accomplit les rites de l'ordre Tijani dans sa maison. Plus tard, Tijani a construit sa propre zaouia. À Fès, il a envoyé ses fidèles collaborateurs pour faire connaître son ordre. Des aides de confiance comme Abdul-Rahman d'Abou Hafs a été envoyé à Oran et à Alger et Abdul-Salam al-Waghiri à Constantine, en Algérie. D'autres mouqaddams ont été nommés parmi les savants convertis, dont Muhammad Fuwadir al-Abdallawi dans le district jarid de Tunisie et Muhammed al-Hafiz en Mauritanie.
Tijani s'est attribué le titre de Qutb al-Aqtab (ou le Pôle des Pôles) et Khatm al-Walayya al-Mouhammadiyya (ou le Sceau de la sainteté de Mouhammadiyya).
Le Tijāniyya, tout en ayant des racines profondes au Maroc, Abu al-ʿAbbâs Ahmad ibn Muhammad at-Tijânî connu sous le nom de Sidi Ahmed Tijani (1735–1815)[[i]]url:#_edn1 en tant que fondateur de la tariqa Tijāniyya a vécu, enseigné et a finalement été enterré à Fès, ont un rôle important dans le monde.[[ii]]url:#_edn2 Cette tarîqa est souvent utilisé pour la diplomatie spirituelle en Afrique. En tirant sur ces liens spirituels à travers le Tijāniyya entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne, le Maroc est capable d'étendre son influence au-delà du simple État-nation.
Deux grandes initiatives ont été prises pour atteindre cet objectif de diplomatie spirituelle avec l'Afrique subsaharienne à travers le Tijāniyya. L'une est plutôt informelle, c'est la visite du roi Mohammed VI aux principaux dirigeants de la Tijāniyya dans les pays subsahariens en même temps que c les dirigeants politiques.
L'autre est une fondation gouvernementale officielle du nom de " Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains", une institution ayant pour but la diplomatie spirituelle pour relier le Maroc aux pays subsahariens, notamment ceux d'Afrique de l'Ouest, sur une base religieuse et au niveau spirituel. De même, le roi Mohammed VI a également mis en place l’“Institut Mohammed VI pour la formation des Imams Morchidines et Morchidates“, tout en attirant des étudiants de toute l'Afrique du Nord et de l'Ouest Afrique, en leur enseignant le soufisme sunnite Mālikī et les encourager à retourner vers leurs nations d'origine afin d'enseigner, créant ainsi un lien entre la spiritualité des nations africaines et la spiritualité du Maroc.
En introduction de la " Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains" sur son site web on peut lire ce qui suit :
“Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, a décidé la création de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains. Le dahir portant création de cette Fondation a été publié au Bulletin Officiel n° 6372 en date du 25 juin 2015. Dans son préambule, sont explicités les motifs de cette création, en considération des liens religieux et culturels qui unissent le Royaume du Maroc à de nombreux pays d’Afrique et eu égard aux impératifs liés à la situation actuelle qui la mise en place d’un cadre de coopération entre les Ouléma du Maroc et ceux des pays africains, d’une part, et entre ces Ouléma africains, d’autre part, aux fins de préserver la religion contre les déviations et l’extrémisme, de sorte que ses valeurs magnanimes soient au service de la stabilité et du développement dans ces pays“.
Cette introduction met en exergue les liens religieux entre le Maroc et les pays de l’Afrique de l’Ouest hier et aujourd’hui :
“Un certain nombre de confréries soufie sont connu une large propagation en Afrique à partir du Maroc. Les plus célèbres et les plus répandues parmi elles sont les confréries Qadiriya et Tijaniya. Bien que la confrérie Qadiriya soit née en Orient, elle n’a connu sa diffusion en Afrique que via le Maroc.
Quant à la Tariqa Tijaniya, elle a été fondée à Fès, ville à partir de laquelle, elle a connu une large diffusion dans de nombreuses régions du continent africain, de telle sorte que ses adeptes qui se comptent par dizaines de millions, vouent un attachement sans bornes à Fès et considèrent l’allégeance de leur cheikh Sidi Ahmed Tijani au Sultan Moulay Slimane comme engageant ses disciples envers la dynastie alaouite chérifienne. De plus, ils ne s’adressent aux Souverains qui se sont succédés au Maroc qu’en leur qualité d’«Amir Al Mouminine»“.
La Qādiriyya Boutchichiyya a joué un rôle incroyablement important dans la déradicalisation de la jeunesse et de l’augmentation de la tolérance au sein de l'Islam marocain. Il s'est magistralement présenté comme étant contemporain dans une recherche de négation du stéréotype du soufisme, archaïque ou superstitieux, et a a réussi à recruter dans toutes les catégories démographiques, en faisant appel à la logique et en mettant l'accent sur la l'éducation de l'âme.
Pour Zakya Daoud, analyste politique et écrivain franco-marocaine, la confrérie Boutchichyya sert de barrage à l’Islam politique du PJD
“En marge des printemps arabes en 2011, alors que les adhérents du mouvement islamiste Al-Adl wal-ihsane (Justice et spiritualité) de l’ex-disciple Abdessalam Yassine appuient les manifestations du 20 février, les Boutchichi sortent massivement dans la rue le 26 juin 2011 pour défendre la Constitution présentée le 9 mars par Mohamed VI, soutien qui n’a fait que se confirmer depuis.
Bien qu’un modus vivendi ait accompagné la montée au pouvoir du Parti de la justice et du développement (PJD), islamiste, la bataille entre ce dernier et les Boutchichi fait rage — y compris dans les ministères où les uns et les autres sont nombreux. Les premiers reprochent aux seconds de manquer de spiritualité, les autres accusent le Mouvement de l’unité et de la réforme (MUR), noyau dur du PJD, de wahhabisme.
La Boutchichiya entend approfondir les désaccords entre les islamistes et les musulmans traditionnels, établir un barrage ferme entre les deux tendances. La lutte dépasse les frontières du Maroc : le ministre Ahmed Tewfik en charge des affaires religieuses du royaume ambitionne de créer une instance mondiale du soufisme, qui aidera la lutte contre le terrorisme “.
Le Tijāniyya a contribué à l'extension de la spiritualité marocaine et l'influence sur toutes les régions où résident les disciples de la Tijāniyya, tant en raison de l'histoire de son fondateur avec le Maroc - l'enseignement et l'enterrement à Fès - ainsi que la popularité de la Tijāniyya au Maroc, en établissant un sentiment de collectivité et d'unité entre le Maroc et les nations subsahariennes
Biographie
Abun-Nasr, Jamil (1965). The Tijaniyya, a Sufi order in the modern world. London : Oxford University Press.
M. Alioua, « Si le racisme s’installe, pas de démocratie possible au Maroc », Tribune, 5/09/2014.
R. Aouad-Badoual, « Esclavage et situation des Noirs au Maroc dans la première moitié du XXe siècle », dans L. Marfaing, S. Wippel (éd.), Les relations transsahariennes à l’époque contemporaine, Paris, Karthala/ ZMO, 2004, p. 337-359.
Mohamed Chtatou. “Delving into Sufism “ in Eurasia Review of April 27, 2020.
Mohamed Chtatou. “Le soufisme c’est quoi et pourquoi ? “ in Article 19-ma du 19 novembre 2019.
Mohamed Chtatou. “ Morocco: Encounter of Amazigh and Jews and their Germination of Cultural Substratum – Analysis“ in Eurasia Review of October 7, 2019 .
Mohamed Chtatou. “ The Jajouka Master Musicians: A Universal Hymn to Tolerance and Peace from Morocco to the World – Analysis“ in Eurasia Review of September 16, 2019 ;
Cornell Vincent, 1998, Realm of the Saint, Power and Authority in Moroccan Sufism, University of Texas Press, Austin.
Zakya Daoud. « La confrérie Boutchichiya, un allié essentiel du pouvoir marocain » in Orient XXI du 20 Décembre 2017.
Gutelius, David P. V.“The Path Is Easy and the Benefits Large : The Nāṣiriyya, Social Networks and Economic Change in Morocco, 1640-1830“ . In JSTOR, 2002.
N. Lanza. « Quelques enjeux du soufisme au Maroc : le tourisme religieux sénégalais et la construction d’un imaginaire sur l’amitié ». Centre Jacques-Berque, 2015
N. Lanza. « Une zaouïa privée pour un cheikh moderne : échanges autour du soufisme marocco-sénégalais à Salé » in Le Maroc au présent, Centre Jacques-Berque, 2015
N. Lanza, « Pèleriner, faire du commerce et visiter les lieux saints : quelques enjeux du tourisme religieux sénégalais au Maroc », L’Année du Maghreb, 2014.
Lahsen Sbai El Idrissi. « Soufisme et développement économique. Les leçons du Maroc », in Finance & Bien Commun 2005/2 (No 22)
Zineb SKARABI. “Berghouata : Royaume Indépendant Berbère“ in Discovery Morocco, 3 avril 2018.
M. Timera, « La religion en partage, la "couleur" et l’origine comme frontière. Les migrants sénégalais au Maroc », Cahiers d’études africaines, n° 201/1, 2011.
Triaud, Jean and Robinson, David (eds.) ; La Tijâniyya: Une confrérie musulmane à la conquête de l"Afrique. Paris : Karthala, 2000.
Ouvrages sur Sidi Ahmed Tijani en Arabe :
Kitab Jawahir al-ma'ani wa-bulugh al-amani fi fayd Sidi Abil al-Abbas at-Tijani (Gems of Indications and Attainment of Aspirations in the Overflowings of Sidi Abil Abbas Tijani) by Sidi Ali Harazem Berrada (d. 1797).
Kitab al-Jami’a li-ma f-taraqa mina-l ‘ulumn (The Absolute in What Has Separated from the Sciences) by Sidi Mohammed ibn al-Mishri Sibai Hassani Idrissi (d. 1809).
Kitab Rima'h al-Hizb al Rahim ala Nuhur Hizb ar-Rajim (The Spears of the League of the Merciful thrown at the Necks of the League of the Accursed) by Sidi Omar ibn Said al-Futi (d. 1864).
Kitab Bughyat al-mustafid li-shar'h minyat al-murid (Aspiration of the Beneficiary in Commenting the 'Demise of the Disciple') by Sidi Mohammed ibn al-Arbi Sayeh (d. 1894).
Kitab Kashf al-Hijab 'amman talaaqa bi-Shaykh Tijani mina-l As'hab (Raising the Veil of the Companions who encountered with Shaykh Tijani) by Sidi Ahmed ibn al-'Iyyashi Skirej al-Fasi (d. 1940).
M. Alioua, « Si le racisme s’installe, pas de démocratie possible au Maroc », Tribune, 5/09/2014.
R. Aouad-Badoual, « Esclavage et situation des Noirs au Maroc dans la première moitié du XXe siècle », dans L. Marfaing, S. Wippel (éd.), Les relations transsahariennes à l’époque contemporaine, Paris, Karthala/ ZMO, 2004, p. 337-359.
Mohamed Chtatou. “Delving into Sufism “ in Eurasia Review of April 27, 2020.
Mohamed Chtatou. “Le soufisme c’est quoi et pourquoi ? “ in Article 19-ma du 19 novembre 2019.
Mohamed Chtatou. “ Morocco: Encounter of Amazigh and Jews and their Germination of Cultural Substratum – Analysis“ in Eurasia Review of October 7, 2019 .
Mohamed Chtatou. “ The Jajouka Master Musicians: A Universal Hymn to Tolerance and Peace from Morocco to the World – Analysis“ in Eurasia Review of September 16, 2019 ;
Cornell Vincent, 1998, Realm of the Saint, Power and Authority in Moroccan Sufism, University of Texas Press, Austin.
Zakya Daoud. « La confrérie Boutchichiya, un allié essentiel du pouvoir marocain » in Orient XXI du 20 Décembre 2017.
Gutelius, David P. V.“The Path Is Easy and the Benefits Large : The Nāṣiriyya, Social Networks and Economic Change in Morocco, 1640-1830“ . In JSTOR, 2002.
N. Lanza. « Quelques enjeux du soufisme au Maroc : le tourisme religieux sénégalais et la construction d’un imaginaire sur l’amitié ». Centre Jacques-Berque, 2015
N. Lanza. « Une zaouïa privée pour un cheikh moderne : échanges autour du soufisme marocco-sénégalais à Salé » in Le Maroc au présent, Centre Jacques-Berque, 2015
N. Lanza, « Pèleriner, faire du commerce et visiter les lieux saints : quelques enjeux du tourisme religieux sénégalais au Maroc », L’Année du Maghreb, 2014.
Lahsen Sbai El Idrissi. « Soufisme et développement économique. Les leçons du Maroc », in Finance & Bien Commun 2005/2 (No 22)
Zineb SKARABI. “Berghouata : Royaume Indépendant Berbère“ in Discovery Morocco, 3 avril 2018.
M. Timera, « La religion en partage, la "couleur" et l’origine comme frontière. Les migrants sénégalais au Maroc », Cahiers d’études africaines, n° 201/1, 2011.
Triaud, Jean and Robinson, David (eds.) ; La Tijâniyya: Une confrérie musulmane à la conquête de l"Afrique. Paris : Karthala, 2000.
Ouvrages sur Sidi Ahmed Tijani en Arabe :
Kitab Jawahir al-ma'ani wa-bulugh al-amani fi fayd Sidi Abil al-Abbas at-Tijani (Gems of Indications and Attainment of Aspirations in the Overflowings of Sidi Abil Abbas Tijani) by Sidi Ali Harazem Berrada (d. 1797).
Kitab al-Jami’a li-ma f-taraqa mina-l ‘ulumn (The Absolute in What Has Separated from the Sciences) by Sidi Mohammed ibn al-Mishri Sibai Hassani Idrissi (d. 1809).
Kitab Rima'h al-Hizb al Rahim ala Nuhur Hizb ar-Rajim (The Spears of the League of the Merciful thrown at the Necks of the League of the Accursed) by Sidi Omar ibn Said al-Futi (d. 1864).
Kitab Bughyat al-mustafid li-shar'h minyat al-murid (Aspiration of the Beneficiary in Commenting the 'Demise of the Disciple') by Sidi Mohammed ibn al-Arbi Sayeh (d. 1894).
Kitab Kashf al-Hijab 'amman talaaqa bi-Shaykh Tijani mina-l As'hab (Raising the Veil of the Companions who encountered with Shaykh Tijani) by Sidi Ahmed ibn al-'Iyyashi Skirej al-Fasi (d. 1940).
Cf. Entretien d’Eric Anglade avec Mohamed Chtatou intitulé : « Soufisme au Maroc, un pont vers l’avenir » in Sud-Est Maroc du 9 mai 2020.
Cf. Mohamed Chtatou. “ Morocco: Encounter of Amazigh and Jews and their Germination of Cultural Substratum – Analysis“ in Eurasia Review of October 7, 2019 . https://www.eurasiareview.com/07102019-morocco-encounter-of-amazigh-and-jews-and-their-germination-of-cultural-substratum-analysis/
Cf. Zineb SKARABI. “Berghouata : Royaume Indépendant Berbère“ in Discovery Morocco, 3 avril 2018.
Cf. Mohamed Chtatou. “Delving into Sufism “ in Eurasia Review of April 27, 2020. https://www.eurasiareview.com/27042020-delving-into-sufism-analysis/
Cf. Mohamed Chtatou. “Le soufisme c’est quoi et pourquoi ? “ in Article 19-ma du 19 novembre 2019. http://article19.ma/accueil/archives/120155
Parmi les zaouïas marocaines liées aux diverses confréries religieuses on peut citer :
Zaouïa Chadilia, de son fondateur Abou Hassan al-Chadhili (1196 -1258).
Zaouïa Jazoulia el-Djazouli :
Zaouïa Qadiriyya :
Zaouïa Ayssawia :
Zaouïa Ouazzania :
Zaouïa Touzaniyya :
Zaouïa Derkaouia :
Zaouïa Tijania :
Zaouïa Boutchichia :
Zaouïa Kettania :
Zaouïa Naciria :
Zaouïa de Dila:
Zaouia Cherkaouia
Zaouïa des Hamadcha
Zaouia d'Illigh
confrérie des Chiadmas:sont les sept saints de Regraga dit Sebaâtou Rijales.
Sept saints de Marrakech
Zaouïa Hebriyya Belkaïdia Chadliya jazoulia.
La zaouïa de Sidi Ahmed Ben Abi El Kassim Saoumaî à Béni Mellal
Zaouïa idaousmlal.
Zaouia Abdellaouia (Fès):fondateur Sidi Mohamed Ben Abdellah maane Al Andalousi (Abdellaoui maane).
Zaouia de Sidi Bel Abbès à Marrakech
https://fr.wikipedia.org/wiki/Confr%C3%A9ries_soufies_au_Maroc
Cf. Mohamed Chtatou. “ The Jajouka Master Musicians: A Universal Hymn to Tolerance and Peace from Morocco to the World – Analysis“ in Eurasia Review of September 16, 2019 . https://www.eurasiareview.com/16092019-the-jajouka-master-musicians-a-universal-hymn-to-tolerance-and-peace-from-morocco-to-the-world-analysis/
Cf. Cornell Vincent, 1998, Realm of the Saint, Power and Authority in Moroccan Sufism, University of Texas Press, Austin. P. 114-115.
Ibid. p. 4.
Cf. Gutelius, David P. V.“The Path Is Easy and the Benefits Large : The Nāṣiriyya, Social Networks and Economic Change in Morocco, 1640-1830“ . In JSTOR, 2002. P. 31.
Ibid. p. 32
Ibid. p. 33
Ibid. p. 34
Cf. Rémy Leveau. Le fellah marocain défenseur du trône. Paris : Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques. 1985, 320 p.
Cf. https://aujourdhui.ma/culture/soufisme-les-confreries-chacune-a-son-dhikr
Cf. Lahsen Sbai El Idrissi. « Soufisme et développement économique. Les leçons du Maroc », in
Finance & Bien Commun 2005/2 (No 22), pp. 99-112. https://www.cairn.info/revue-finance-et-bien-commun-2005-2-page-99.htm
Cf. Abun-Nasr, Jamil (1965). The Tijaniyya, a Sufi order in the modern world. London : Oxford University Press.
Cf. Triaud, Jean and Robinson, David (eds.) ; La Tijâniyya: Une confrérie musulmane à la conquête de l"Afrique. Paris : Karthala, 2000
Journaliste et écrivaine, rédactrice en chef de la revue marocaine Lamalif de 1966 à 1988. Elle a aussi écrit pour Maghreb-Machrek, Arabies, Panoramiques et Le Monde diplomatique et est l’auteure de nombreux ouvrages, dont plusieurs essais sur l’immigration. Son dernier livre s’intitule La Diaspora marocaine en Europe, Séguier/La Croisée des chemins, 2010.
h Cf. Zakya Daoud. « La confrérie Boutchichiya, un allié essentiel du pouvoir marocain » in Orient XXI du 20
Décembre 2017.
Cf. Mohamed Chtatou. “ Morocco: Encounter of Amazigh and Jews and their Germination of Cultural Substratum – Analysis“ in Eurasia Review of October 7, 2019 . https://www.eurasiareview.com/07102019-morocco-encounter-of-amazigh-and-jews-and-their-germination-of-cultural-substratum-analysis/
Cf. Zineb SKARABI. “Berghouata : Royaume Indépendant Berbère“ in Discovery Morocco, 3 avril 2018.
Cf. Mohamed Chtatou. “Delving into Sufism “ in Eurasia Review of April 27, 2020. https://www.eurasiareview.com/27042020-delving-into-sufism-analysis/
Cf. Mohamed Chtatou. “Le soufisme c’est quoi et pourquoi ? “ in Article 19-ma du 19 novembre 2019. http://article19.ma/accueil/archives/120155
Parmi les zaouïas marocaines liées aux diverses confréries religieuses on peut citer :
Zaouïa Chadilia, de son fondateur Abou Hassan al-Chadhili (1196 -1258).
Zaouïa Jazoulia el-Djazouli :
Zaouïa Qadiriyya :
Zaouïa Ayssawia :
Zaouïa Ouazzania :
Zaouïa Touzaniyya :
Zaouïa Derkaouia :
Zaouïa Tijania :
Zaouïa Boutchichia :
Zaouïa Kettania :
Zaouïa Naciria :
Zaouïa de Dila:
Zaouia Cherkaouia
Zaouïa des Hamadcha
Zaouia d'Illigh
confrérie des Chiadmas:sont les sept saints de Regraga dit Sebaâtou Rijales.
Sept saints de Marrakech
Zaouïa Hebriyya Belkaïdia Chadliya jazoulia.
La zaouïa de Sidi Ahmed Ben Abi El Kassim Saoumaî à Béni Mellal
Zaouïa idaousmlal.
Zaouia Abdellaouia (Fès):fondateur Sidi Mohamed Ben Abdellah maane Al Andalousi (Abdellaoui maane).
Zaouia de Sidi Bel Abbès à Marrakech
https://fr.wikipedia.org/wiki/Confr%C3%A9ries_soufies_au_Maroc
Cf. Mohamed Chtatou. “ The Jajouka Master Musicians: A Universal Hymn to Tolerance and Peace from Morocco to the World – Analysis“ in Eurasia Review of September 16, 2019 . https://www.eurasiareview.com/16092019-the-jajouka-master-musicians-a-universal-hymn-to-tolerance-and-peace-from-morocco-to-the-world-analysis/
Cf. Cornell Vincent, 1998, Realm of the Saint, Power and Authority in Moroccan Sufism, University of Texas Press, Austin. P. 114-115.
Ibid. p. 4.
Cf. Gutelius, David P. V.“The Path Is Easy and the Benefits Large : The Nāṣiriyya, Social Networks and Economic Change in Morocco, 1640-1830“ . In JSTOR, 2002. P. 31.
Ibid. p. 32
Ibid. p. 33
Ibid. p. 34
Cf. Rémy Leveau. Le fellah marocain défenseur du trône. Paris : Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques. 1985, 320 p.
Cf. https://aujourdhui.ma/culture/soufisme-les-confreries-chacune-a-son-dhikr
Cf. Lahsen Sbai El Idrissi. « Soufisme et développement économique. Les leçons du Maroc », in
Finance & Bien Commun 2005/2 (No 22), pp. 99-112. https://www.cairn.info/revue-finance-et-bien-commun-2005-2-page-99.htm
Cf. Abun-Nasr, Jamil (1965). The Tijaniyya, a Sufi order in the modern world. London : Oxford University Press.
Cf. Triaud, Jean and Robinson, David (eds.) ; La Tijâniyya: Une confrérie musulmane à la conquête de l"Afrique. Paris : Karthala, 2000
Journaliste et écrivaine, rédactrice en chef de la revue marocaine Lamalif de 1966 à 1988. Elle a aussi écrit pour Maghreb-Machrek, Arabies, Panoramiques et Le Monde diplomatique et est l’auteure de nombreux ouvrages, dont plusieurs essais sur l’immigration. Son dernier livre s’intitule La Diaspora marocaine en Europe, Séguier/La Croisée des chemins, 2010.
h Cf. Zakya Daoud. « La confrérie Boutchichiya, un allié essentiel du pouvoir marocain » in Orient XXI du 20
Décembre 2017.