L'exigence de la taille mannequin, critère non moins impitoyable, est défendue bec et ongles par les créateurs, qui y voient le synonyme d'élégance. Quant à la minceur, elle devient un impératif sous l'œil impitoyable de la caméra, qui ne pardonne aucun excès. Dans ce monde où l'image est reine, chaque vêtement doit être sublimé par des silhouettes irréprochables, éloignant ainsi toute normalité.

Ce monde clos, où les mannequins incarnent des divinités modernes aux revenus stratosphériques, suscite à la fois admiration et réprobation. Leur réussite éclatante, souvent perçue comme imméritée, attise les jalousies. Mais derrière les paillettes, une réalité plus sombre se profile : celle d'une industrie accusée de promouvoir une image de la femme déconnectée de la réalité, voire de glorifier la maigreur et le morbide.

C'est dans ce contexte que Rime Ajakkaf, une jeune créatrice marocaine, choisit de faire entendre sa voix. Avec son flair pour le vintage et son penchant pour l'insolite, elle redéfinit les codes de la mode. Ses créations, uniques et faites main, sont une ode à l'individualité, loin des diktats des podiums. Rime trouve son inspiration dans le recyclage chic, transformant le passé en tendance, et prouve que la mode, loin d'être une affaire de conformité, est un terrain de jeu pour l'expression personnelle.