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Par Aziz Boucetta
Il est vrai que l’homme n’a pas crié « Allah akbar » avant de tirer à l’aveuglette sur des gens désarmés, choisis en fonction de leur nationalité ! Mais tirer sur des gens, indistinctement, en fonction de n’importe quoi, cela s’appelle universellement du terrorisme, sauf en France. Et sur certains plateaux télé, toujours les mêmes, et sans justifier l’acte éminemment terroriste, certains invités, toujours les mêmes, sont revenus ad nauseam sur les vrais actes terroristes commis auparavant par de vrais terroristes, parce que musulmans.
Pendant le Mondial du Qatar, ô combien décrié, que n’a-t-on entendu de commentaires résolument accusateurs ou vu d’images profondément condescendantes. Des Allemands se fermant la bouche pour critiquer les positions du pays hôte du Mondial sur un mouvement culturel qui n’est pas le sien, ou des propos sur CNews du type, « au Qatar ils se déplacent en chameau ou en avion », pas trop repris par un Praud un peu surpris… ou une image de footballeurs marocains posant avec un drapeau, doigt levé vers le ciel, interprétée comme une réclame de Daech… ou des Danois qui, avant de s’excuser, comparent nos footballeurs et leurs mères à des communautés simiesques.
Sans parler du « peignoir » de Messi, en réalité un bisht symbolisant au Qatar le respect témoigné à celui auquel on l’offre ou à celui à la cérémonie duquel on le porte.
Et bien évidemment, coïncidence troublante, pendant ce même Mondial, cette puissante couverture de supposés actes de corruption du Qatar puis du Maroc, une station radio française (du service public) sortant même un ex-député européen de sa naphtaline pour venir accuser le chef du gouvernement marocain, sans preuve aucune, d’avoir tenté de le corrompre voici une dizaine d’années.
Et toutes les chaînes françaises, les soirs de victoire du Maroc, venant s’inquiéter avec force gémissements sur ces supporters marocains sortis tout casser en France et s’en prenant aux forces de l’ordre, sans vérifier que l’information est tout simplement désinformation.
Il n’est pas nécessaire de poursuivre la longue litanie d’actes, commentaires, reportages, prises de positions de médias européens qui montrent une très forte condescendance à l’égard du Maroc et/ou du Qatar durant cette Coupe du monde, par ailleurs très largement réussie et ayant battu à peu près tous les records de ce type de compétition. Cette condescendance porte un nom : racisme contre ces pays et volonté d’ostracisme de leurs ressortissants en Europe.
Mais que la justice française traite différemment un terroriste « de souche » ne dérange semble-t-il personne. Qu’une religion soit considérée différemment des autres, du fait de quelques criminels terroristes qui ne la représentent nullement n’offusque apparemment que très peu de monde. Et cela porte également un nom, le même, racisme. On méprise le Maroc pour l’indigence qu’on lui prête et on stigmatise le Qatar pour l’opulence qu’on lui envie.
Quand, en 2017, deux cinglés avaient fait un carton sur les fidèles à la mosquée de Montréal, le Premier ministre Trudeau avait... immédiatement qualifié l’acte de terroriste. Et quand en 2019, un autre fou avait massacré une cinquantaine de musulmans dans la mosquée de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, la Première ministre Arden avait à son tour, sans hésiter, qualifié l’entreprise de terroriste.
Pendant le Mondial du Qatar, ô combien décrié, que n’a-t-on entendu de commentaires résolument accusateurs ou vu d’images profondément condescendantes. Des Allemands se fermant la bouche pour critiquer les positions du pays hôte du Mondial sur un mouvement culturel qui n’est pas le sien, ou des propos sur CNews du type, « au Qatar ils se déplacent en chameau ou en avion », pas trop repris par un Praud un peu surpris… ou une image de footballeurs marocains posant avec un drapeau, doigt levé vers le ciel, interprétée comme une réclame de Daech… ou des Danois qui, avant de s’excuser, comparent nos footballeurs et leurs mères à des communautés simiesques.
Sans parler du « peignoir » de Messi, en réalité un bisht symbolisant au Qatar le respect témoigné à celui auquel on l’offre ou à celui à la cérémonie duquel on le porte.
Et bien évidemment, coïncidence troublante, pendant ce même Mondial, cette puissante couverture de supposés actes de corruption du Qatar puis du Maroc, une station radio française (du service public) sortant même un ex-député européen de sa naphtaline pour venir accuser le chef du gouvernement marocain, sans preuve aucune, d’avoir tenté de le corrompre voici une dizaine d’années.
Et toutes les chaînes françaises, les soirs de victoire du Maroc, venant s’inquiéter avec force gémissements sur ces supporters marocains sortis tout casser en France et s’en prenant aux forces de l’ordre, sans vérifier que l’information est tout simplement désinformation.
Il n’est pas nécessaire de poursuivre la longue litanie d’actes, commentaires, reportages, prises de positions de médias européens qui montrent une très forte condescendance à l’égard du Maroc et/ou du Qatar durant cette Coupe du monde, par ailleurs très largement réussie et ayant battu à peu près tous les records de ce type de compétition. Cette condescendance porte un nom : racisme contre ces pays et volonté d’ostracisme de leurs ressortissants en Europe.
Mais que la justice française traite différemment un terroriste « de souche » ne dérange semble-t-il personne. Qu’une religion soit considérée différemment des autres, du fait de quelques criminels terroristes qui ne la représentent nullement n’offusque apparemment que très peu de monde. Et cela porte également un nom, le même, racisme. On méprise le Maroc pour l’indigence qu’on lui prête et on stigmatise le Qatar pour l’opulence qu’on lui envie.
Quand, en 2017, deux cinglés avaient fait un carton sur les fidèles à la mosquée de Montréal, le Premier ministre Trudeau avait... immédiatement qualifié l’acte de terroriste. Et quand en 2019, un autre fou avait massacré une cinquantaine de musulmans dans la mosquée de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, la Première ministre Arden avait à son tour, sans hésiter, qualifié l’entreprise de terroriste.
Pourquoi les Européens agissent-ils ainsi, autrement ? L’explication revient aux sociologues, voire aux psychosociologues, et peut-être même aux psychologues tout court. Une malsaine montée des identitarismes et des nationalismes en Europe, largement orientés contre Arabes, musulmans et Africains, dans une sorte de relecture malsaine de l’Histoire ayant lié ces peuples aux peuples européens dans les siècles passés.
Avec le nouveau millénaire, et l’Europe confrontée à l’inexorable recul de sa puissance économique, politique et géopolitique face à la montée de la Chine et d’autres nations émergentes, ces identitarismes et nationalismes sont érigés comme moyens de défense. Dérisoire ! L’explication se trouve également dans les changements des positions diplomatiques de tant de pays face aux habitudes créées en Europe suite à de nombreux siècles de domination.
On ne continue d’accepter que les soumis, les dominés, les pauvres qui n’en peuvent mais, les ravagés et autres malheureux dont on ne veut regarder que la nuque. Dresser la tête, réclamer l’égalité de traitement à des nations se présentant comme défendant l’égalité en tout (voire même dans leur devise), devient un signe d’hostilité ; alors les politiques se lâchent et on lâche les médias.
Si les peuples européens, dans leurs majorités, restent encore et bien heureusement attachés à leurs valeurs fondatrices, on relève néanmoins une approche médiatique et politique qui va, qui plonge dans la mauvaise direction, et qui porte le danger de réveiller les instincts de certains individus scrutant avec effroi une émergence mondiale de nations anciennement dominées.
Voyons comme la résolution de décembre 2020 à l’ONU, contre le racisme et la discrimination, avait été si honteusement rejetée par le bloc occidental, tout le bloc occidental, sous des motifs fallacieux !! (image d'illustration et explications de vote).
Ces sociétés européennes ne nous dépassent pourtant que par deux facteurs déterminants :
1/ La puissance de leurs médias et pouvoirs médiatiques, mieux armés, plus riches et infiniment plus pénétrants que ceux du Sud et, 2/ La propension de si nombreux intellectuels ou militants de ce même Sud, formés en Europe ou aux Etats-Unis, et qui affichent une croyance absolue et une confiance aveugle dans ce qui est publié dans ces médias occidentaux, en s’interdisant toute distance critique avec leur contenu.
Mais si le racisme d’antan blessait les peuples concernés et les heurtait, le silence leur étant imposé, aujourd’hui, il se heurte à leurs réactions indignées et à leurs ripostes multiformes, sur les réseaux sociaux, dans les médias et dans les chancelleries, en plus des mesures de rétorsion économiques pour les pays qui le peuvent. Le racisme ne passe plus, et ne passera plus. Il suffit juste que les dirigeants européens le comprennent… On peut avoir une politique migratoire, mais il n’est pas nécessaire d’être méprisant et de se croire supérieur.
Le monde de demain, s’il veut être moral, doit être celui de la coopération dans la lutte contre toute forme de racisme, sans position de surplomb par personne. Autrement, les bénéfices économiques et géopolitiques des Européens reculeront et, plus grave, la sécurité des communautés d’origines étrangères résidant chez eux sera en péril.
Rédigé par Aziz Boucetta sur PanoraPost
Avec le nouveau millénaire, et l’Europe confrontée à l’inexorable recul de sa puissance économique, politique et géopolitique face à la montée de la Chine et d’autres nations émergentes, ces identitarismes et nationalismes sont érigés comme moyens de défense. Dérisoire ! L’explication se trouve également dans les changements des positions diplomatiques de tant de pays face aux habitudes créées en Europe suite à de nombreux siècles de domination.
On ne continue d’accepter que les soumis, les dominés, les pauvres qui n’en peuvent mais, les ravagés et autres malheureux dont on ne veut regarder que la nuque. Dresser la tête, réclamer l’égalité de traitement à des nations se présentant comme défendant l’égalité en tout (voire même dans leur devise), devient un signe d’hostilité ; alors les politiques se lâchent et on lâche les médias.
Si les peuples européens, dans leurs majorités, restent encore et bien heureusement attachés à leurs valeurs fondatrices, on relève néanmoins une approche médiatique et politique qui va, qui plonge dans la mauvaise direction, et qui porte le danger de réveiller les instincts de certains individus scrutant avec effroi une émergence mondiale de nations anciennement dominées.
Voyons comme la résolution de décembre 2020 à l’ONU, contre le racisme et la discrimination, avait été si honteusement rejetée par le bloc occidental, tout le bloc occidental, sous des motifs fallacieux !! (image d'illustration et explications de vote).
Ces sociétés européennes ne nous dépassent pourtant que par deux facteurs déterminants :
1/ La puissance de leurs médias et pouvoirs médiatiques, mieux armés, plus riches et infiniment plus pénétrants que ceux du Sud et, 2/ La propension de si nombreux intellectuels ou militants de ce même Sud, formés en Europe ou aux Etats-Unis, et qui affichent une croyance absolue et une confiance aveugle dans ce qui est publié dans ces médias occidentaux, en s’interdisant toute distance critique avec leur contenu.
Mais si le racisme d’antan blessait les peuples concernés et les heurtait, le silence leur étant imposé, aujourd’hui, il se heurte à leurs réactions indignées et à leurs ripostes multiformes, sur les réseaux sociaux, dans les médias et dans les chancelleries, en plus des mesures de rétorsion économiques pour les pays qui le peuvent. Le racisme ne passe plus, et ne passera plus. Il suffit juste que les dirigeants européens le comprennent… On peut avoir une politique migratoire, mais il n’est pas nécessaire d’être méprisant et de se croire supérieur.
Le monde de demain, s’il veut être moral, doit être celui de la coopération dans la lutte contre toute forme de racisme, sans position de surplomb par personne. Autrement, les bénéfices économiques et géopolitiques des Européens reculeront et, plus grave, la sécurité des communautés d’origines étrangères résidant chez eux sera en péril.
Rédigé par Aziz Boucetta sur PanoraPost