Qui a dit qu'on ne peut changer le "Passé" ?!!


Si intellectuels, Madame et Monsieur tout le monde, divergent quant à la définition du "Présent" et du "Futur", ils s'accordent par contre, sur celle du "Passé" en le qualifiant de fait accompli, vécu, que rien ni personne ne peut plus changer.



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Par Najib Mikou

Théoriquement oui. Le "Passé" comme son nom l'indique, est déjà derrière nous, et par conséquent, il échappe par la force de son "temps passé", à la volonté et à l'action humaine qui, a défaut de disposer d'une machine à remonter le temps, ne peut plus rien y changer.

Mais, pourquoi ce débat sur le "Passé" n'a jamais perdu de son actualité comme l'une des préoccupations de l'Homme ?

C'est incontestablement, le Pouvoir de la "Mémoire" qui garde présent en "Soi", au-delà de tout Pouvoir de "l'Être" et du Temps, ce "Passé" absent-présent, en acteur important dans le façonnement conscient ou inconscient, du "Présent", qui en est le secret.

La Mémoire est le réceptacle actif et non la tombe inerte de nos valeurs, de nos joies, de nos malheurs, de tout notre vécu, qui constituent notre "Passé". Si le Temps atteste de leur obsolescence, la Mémoire leur garde toute leur présence.

Mais, si le "Passé" est autant présent, est-il pour autant immuable jusqu'au point qu'on ne puisse plus rien y changer?

Si la "Mémoire" confère effectivement autant de Pouvoir au "Passé", elle ne le rend par contre, ni immuable, ni main invisible, ni prison de l'âme. Sinon, le destin ne serait qu'une reproduction monotone, stupide, permanente du "Passé" aussi bien personnel que collectif d'ailleurs.

Si déjà le "Présent" est bien différent du "Passé", c'est que l'Homme a toujours été capable d'agir sur sa vie, d'emprunter d'autres chemins, de prendre de nouveaux caps, ... d'écrire en permanence son destin.

Le "Passé-prison" n'est donc que la manœuvre inconsciente des faibles, pour s'offrir "l'Autre" en coupable à condamner, et "Soi" en victime à devoir consoler en permanence.

Changer le "Passé" est possible. Il est même nécessaire pour en faire un levier de construction du destin choisi :

> en l'assumant pour pouvoir le pénétrer et se l'approprier consciemment de nouveau,

> puis en le lisant avec les yeux du "Présent" qui permettent de le comprendre, de l'interpréter, de le relativiser, d'en rire, d'y voir tout le bien jusque-là dissimulé, tout le mal qui n'a heureusement pas eu lieu, tout le bien source de bonheur et de succès, tout le mal vécu certes, mais terminé à jamais,

> puis en s'en démarquant, en s'en détachant pour pouvoir pardonner ou remercier, pour recadrer des certitudes, recentrer des priorités, porter les "habits" de son temps, se faire une vision rénovée de sa vie, de son "Présent" et de son "Futur".

Le "Passé-allié" est libérateur, le "Passé-prison" est fossoyeur. Le choix entre les deux, dépend de nous. Le libre-arbitre n'est pas seulement une affaire de "l'au-delà", il est une œuvre de tous les instants d'abord "ici-bas".

Rédigé par Najib Mikou 


Vendredi 29 Septembre 2023

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