Le pape défunt prônait un catholicisme ouvert au monde, lucide face aux dérives autoritaires du clergé. À Provo, c’est l’inverse : un encadrement moral total, accepté, intégré, et même valorisé.
L’université BYU (Brigham Young University), pilier de la ville, impose à ses étudiants un “code d’honneur” : pas d’alcool, pas de relations sexuelles avant le mariage, pas de tenues jugées provocantes, et même pas de barbe pour les hommes. Les déviants sont sanctionnés, voire exclus. L’homosexualité ? Considérée comme un péché. Le mariage ? Prescrit très jeune. L’Église, quant à elle, gère des milliards de dollars de dons… à l’abri du fisc.
Mais à Provo, parce que la religion est chrétienne, et blanche, l’Occident détourne les yeux. On parle d’“identité culturelle”, de “valeurs familiales”. Même le contrôle rigoureux de la sexualité, l’encadrement des médias, ou le rejet des lois fédérales sur certains sujets sont perçus comme des expressions de liberté.
Le pape disparu avait mis en garde contre les Églises devenues des forteresses morales, fermées à la compassion. Provo en est l’exemple parfait, mais inaperçu.