Sur le front du Sahara occidental, l’armée marocaine est intervenue, de manière non combattante, pour libérer le col de Guerguerat de l’occupation illégale des éléments de la milice du Polisario; ce faisant, elle a garanti la libre circulation des biens et des personnes qui étaient bloqués depuis trois semaines par des civils, utilisés par le Polisario comme boucliers humains. Le blocus de trois semaines avait privé les marchés ouest-africains de la nourriture et des médicaments de base, en provenance d'Europe et d'Afrique du Nord, à un moment particulier d'une crise provoquée par la pandémie Covid-19. En outre, divers pays ont accepté d’ouvrir des consulats sur le territoire, reconnaissant ainsi, de facto et de jure, la souveraineté du Maroc sur ce territoire.
Un élan a été créé autour du conflit du Sahara occidental; le décor a été planté lorsque le président Obama avait signé un projet de loi du Congrès en 2014 pour permettre que l'aide américaine au Maroc puisse être utilisée au Sahara occidental, mais aussi lorsque l'UE a signé des traités sur l'agriculture et la pêche avec le Maroc qui comprenait le territoire contesté. Les accords de pêche du Maroc avec la Russie incluent également le Sahara occidental. Ces clins d’œil en faveur de la souveraineté marocaine ont ouvert la voie à la récente vague de reconnaissances. Une nouvelle légalité internationale se dessine devant nos yeux, d’un jour à l’autre, au moment où nous écrivons.
Mais l'Europe ne doit pas rester inactive, jouant le rôle d'un spectateur passif alors qu'elle a tant d'enjeux, économique et sécuritaire, qui l’impactent directement en Afrique du Nord et au Sahel. En reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, cela pousserait les parties à explorer l'autonomie-sous-souveraineté, saluée par le président Trump, et si souvent louée par les membres du Conseil de sécurité et d'autres grands acteurs mondiaux comme une solution «crédible et réaliste» depuis 2007, lorsqu'elle a été proposée par le Maroc afin de sortir de cette impasse qui dire depuis plus de 40 ans.
Cette reconnaissance par l'Europe de la souveraineté du Maroc sur ce territoire permettrait également à l'Algérie de ne pas avoir à soutenir le Polisario et des dizaines de milliers de sahraouis qu'elle considère comme des «réfugiés» et d'utiliser les rares ressources pour faire face aux crises politiques, économiques et sociales internes qui secouent le pays depuis des années. De plus, l'Algérie a une longue frontière avec le Mali et la Libye et est contrainte financièrement de contrôler le mouvement des groupes terroristes sur son vaste territoire. L'Algérie et le Maroc pourraient coordonner leur action et échanger des informations précieuses pour surveiller la criminalité et le terrorisme transfrontaliers, et contribuer ainsi à l'effort de la communauté internationale (impulsé par la France, les États-Unis, l'ONU-MINUSMA, la Force conjointe du G5 Sahel, le Royaume-Uni, l'Allemagne et d'autres) pour stabiliser et pacifier la région du Sahel. La coordination entre les deux grands pays du Maghreb sur la question libyenne pourrait accélérer le processus de réconciliation politique et renforcer l'effort de reconstruction, nécessaire à la stabilité dans la région et dans toute l'Afrique du Nord.
Une Afrique du Nord-Ouest stable et prospère n'est pas seulement importante pour l'Europe, en proie à des vagues d'immigration, de crime organisé et de menaces terroristes, mais un point d'entrée important pour renforcer l'élan récemment créé sur le terrain dans la région du Sahel. Les éléments du Polisario et les populations de Tindouf (privées de leurs droits de mouvement ou de retour) pourraient être une proie facile des groupes djihadistes qui opèrent à travers le Sahel et partagent une adhésion à l'idéologie extrémiste tels que l'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), Nousrat al-Islam (JNIM), Ansar al Islam (Burkina Faso) et autres. Une solution gagnant-gagnant pour le Sahara occidental via la solution d'autonomie sous souveraineté pourrait aider à rapatrier les «réfugiés» et intégrer des éléments du Polisario dans les structures militaires et politiques officielles de l'Algérie, du Maroc ou de la Mauritanie. Les trois pays pourraient travailler ensemble pour créer un espace de stabilité qui pourrait avoir un impact positif sur la Méditerranée, l'Afrique du Nord, le Sahel et l'Afrique de l'Ouest.
L'Europe aurait beaucoup à gagner de cette évolution ; mais elle doit agir maintenant: reconnaître la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental, et pousser les parties à s’asseoir ensemble et à discuter d’une solution gagnante pour tous. Des solutions de guerre, de référendum et de non-guerre-non-paix ont été essayées dans le passé et ont échoué. Donnons une chance à une solution gagnant-gagnant: l’autonomie sous souveraineté. Les États-Unis ont fait leur part. L'Europe doit faire de même. C'est le moment. C’est une opportunité que nous devons saisir au nom de la paix , d’un avenir meilleur et de l’espoir pour les jeunes générations de tous les pays africains et arabes. Et pour l'Europe également.
* Dr. Lahcen Haddad est ex-ministre et député actuel du Parti de L’Istiqlal au Parlement marocain.
Un élan a été créé autour du conflit du Sahara occidental; le décor a été planté lorsque le président Obama avait signé un projet de loi du Congrès en 2014 pour permettre que l'aide américaine au Maroc puisse être utilisée au Sahara occidental, mais aussi lorsque l'UE a signé des traités sur l'agriculture et la pêche avec le Maroc qui comprenait le territoire contesté. Les accords de pêche du Maroc avec la Russie incluent également le Sahara occidental. Ces clins d’œil en faveur de la souveraineté marocaine ont ouvert la voie à la récente vague de reconnaissances. Une nouvelle légalité internationale se dessine devant nos yeux, d’un jour à l’autre, au moment où nous écrivons.
Mais l'Europe ne doit pas rester inactive, jouant le rôle d'un spectateur passif alors qu'elle a tant d'enjeux, économique et sécuritaire, qui l’impactent directement en Afrique du Nord et au Sahel. En reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, cela pousserait les parties à explorer l'autonomie-sous-souveraineté, saluée par le président Trump, et si souvent louée par les membres du Conseil de sécurité et d'autres grands acteurs mondiaux comme une solution «crédible et réaliste» depuis 2007, lorsqu'elle a été proposée par le Maroc afin de sortir de cette impasse qui dire depuis plus de 40 ans.
Cette reconnaissance par l'Europe de la souveraineté du Maroc sur ce territoire permettrait également à l'Algérie de ne pas avoir à soutenir le Polisario et des dizaines de milliers de sahraouis qu'elle considère comme des «réfugiés» et d'utiliser les rares ressources pour faire face aux crises politiques, économiques et sociales internes qui secouent le pays depuis des années. De plus, l'Algérie a une longue frontière avec le Mali et la Libye et est contrainte financièrement de contrôler le mouvement des groupes terroristes sur son vaste territoire. L'Algérie et le Maroc pourraient coordonner leur action et échanger des informations précieuses pour surveiller la criminalité et le terrorisme transfrontaliers, et contribuer ainsi à l'effort de la communauté internationale (impulsé par la France, les États-Unis, l'ONU-MINUSMA, la Force conjointe du G5 Sahel, le Royaume-Uni, l'Allemagne et d'autres) pour stabiliser et pacifier la région du Sahel. La coordination entre les deux grands pays du Maghreb sur la question libyenne pourrait accélérer le processus de réconciliation politique et renforcer l'effort de reconstruction, nécessaire à la stabilité dans la région et dans toute l'Afrique du Nord.
Une Afrique du Nord-Ouest stable et prospère n'est pas seulement importante pour l'Europe, en proie à des vagues d'immigration, de crime organisé et de menaces terroristes, mais un point d'entrée important pour renforcer l'élan récemment créé sur le terrain dans la région du Sahel. Les éléments du Polisario et les populations de Tindouf (privées de leurs droits de mouvement ou de retour) pourraient être une proie facile des groupes djihadistes qui opèrent à travers le Sahel et partagent une adhésion à l'idéologie extrémiste tels que l'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), Nousrat al-Islam (JNIM), Ansar al Islam (Burkina Faso) et autres. Une solution gagnant-gagnant pour le Sahara occidental via la solution d'autonomie sous souveraineté pourrait aider à rapatrier les «réfugiés» et intégrer des éléments du Polisario dans les structures militaires et politiques officielles de l'Algérie, du Maroc ou de la Mauritanie. Les trois pays pourraient travailler ensemble pour créer un espace de stabilité qui pourrait avoir un impact positif sur la Méditerranée, l'Afrique du Nord, le Sahel et l'Afrique de l'Ouest.
L'Europe aurait beaucoup à gagner de cette évolution ; mais elle doit agir maintenant: reconnaître la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental, et pousser les parties à s’asseoir ensemble et à discuter d’une solution gagnante pour tous. Des solutions de guerre, de référendum et de non-guerre-non-paix ont été essayées dans le passé et ont échoué. Donnons une chance à une solution gagnant-gagnant: l’autonomie sous souveraineté. Les États-Unis ont fait leur part. L'Europe doit faire de même. C'est le moment. C’est une opportunité que nous devons saisir au nom de la paix , d’un avenir meilleur et de l’espoir pour les jeunes générations de tous les pays africains et arabes. Et pour l'Europe également.
* Dr. Lahcen Haddad est ex-ministre et député actuel du Parti de L’Istiqlal au Parlement marocain.