Écouter le podcast en entier :
Médias et réseaux sociaux bruissent, depuis quelques semaines, des nouvelles de compétitions footballistiques, se déroulant au Maroc et ailleurs, et des dernières manifestations de « sympathie » que nous vouent les dirigeants du pays voisin de l’Est.
La routine, en somme.
Des tréfonds de la vie courante, cependant, retentissent les lamentations des chefs de ménage et des commerçants, qui se plaignent, en chœur, de l’excessive cherté du coût de la vie.
En écho, le rapport 2023 du forum économique mondial, présenté à Davos à la mi-janvier, classifie cinq risques auxquels est confronté le Maroc.
En tête de ces risques, la crise du coût de la vie.
Le Haut Commissariat au plan évalue le taux d’inflation à 6,6% en 2022. Phénomène mondial, alimenté par le choc des titans Russie-Occident sur le champ de bataille ukrainien, l’inflation semble s’installer durablement, selon l’avis de plusieurs experts.
A l’instar d’autres banques centrales à travers la planète, Bank Al Maghrib a procédé, l’année écoulée, à deux hausses successives, de 50 points de base chacune, du taux directeur.
L’objectif étant, bien entendu, de brider cette dévorante inflation.
Le hic est que ladite inflation a explosé alors que la relance post-covid peine à se concrétiser. C'est-à-dire qu’au moment ou les opérateurs économiques ont le plus besoin de fonds pour redynamiser les activités productives, le coût du crédit bancaire repart à la hausse.
Affamé de liquidité, le système bancaire cède ses bons du trésor, sur le marché secondaire, à une Bank Al Maghrib amenée à intervenir. Mais d’où vient cet argent ?
Parallèlement, le Maroc a dû consacrer pas moins de 17 milliards de dirhams à son budget de la défense pour 2023, du fait d’un voisinage belliqueux, qui a profité de la hausse des hydrocarbures, non pas pour couvrir les besoins de sa population, mais plutôt pour acquérir des armements.
Le taux d’endettement public du Maroc est de l’ordre de 82,5% du Pib, un rapport qui devrait atteindre 83,2% en 2023.
Les emprunts contractés par le royaume à l’international servent essentiellement à assurer le remboursement des échéances.
Qui dit nouveaux emprunts, pour une économie qui peine à générer suffisamment de richesses afin de payer ses dettes, dit forcément des conditions d’octroi de crédit qui éludent les besoins des secteurs sociaux.
D’où l’estimation du forum économique mondiale, selon laquelle le renchérissement continu du coût de la vie constitue une menace pour la stabilité sociale du Maroc.
Ainsi, faire basculer les bénéficiaires du Ramed vers la Caisse nationale de la sécurité sociale est sûrement une bonne chose, mais demander à des indigents de verser des cotisations est une moins bonne idée.
Un coût de la vie toujours élevé et des activités économiques toujours aussi molles, 1,3% de croissance réalisés en 2022, 3,5% estimés en 2023, n’augurent pas, en effet, d’encourageantes perspectives.
Le Maroc se retrouve-t-il « au bord de la crise cardiaque », comme il y a près de trois décennies ?
La routine, en somme.
Des tréfonds de la vie courante, cependant, retentissent les lamentations des chefs de ménage et des commerçants, qui se plaignent, en chœur, de l’excessive cherté du coût de la vie.
En écho, le rapport 2023 du forum économique mondial, présenté à Davos à la mi-janvier, classifie cinq risques auxquels est confronté le Maroc.
En tête de ces risques, la crise du coût de la vie.
Le Haut Commissariat au plan évalue le taux d’inflation à 6,6% en 2022. Phénomène mondial, alimenté par le choc des titans Russie-Occident sur le champ de bataille ukrainien, l’inflation semble s’installer durablement, selon l’avis de plusieurs experts.
A l’instar d’autres banques centrales à travers la planète, Bank Al Maghrib a procédé, l’année écoulée, à deux hausses successives, de 50 points de base chacune, du taux directeur.
L’objectif étant, bien entendu, de brider cette dévorante inflation.
Le hic est que ladite inflation a explosé alors que la relance post-covid peine à se concrétiser. C'est-à-dire qu’au moment ou les opérateurs économiques ont le plus besoin de fonds pour redynamiser les activités productives, le coût du crédit bancaire repart à la hausse.
Affamé de liquidité, le système bancaire cède ses bons du trésor, sur le marché secondaire, à une Bank Al Maghrib amenée à intervenir. Mais d’où vient cet argent ?
Parallèlement, le Maroc a dû consacrer pas moins de 17 milliards de dirhams à son budget de la défense pour 2023, du fait d’un voisinage belliqueux, qui a profité de la hausse des hydrocarbures, non pas pour couvrir les besoins de sa population, mais plutôt pour acquérir des armements.
Le taux d’endettement public du Maroc est de l’ordre de 82,5% du Pib, un rapport qui devrait atteindre 83,2% en 2023.
Les emprunts contractés par le royaume à l’international servent essentiellement à assurer le remboursement des échéances.
Qui dit nouveaux emprunts, pour une économie qui peine à générer suffisamment de richesses afin de payer ses dettes, dit forcément des conditions d’octroi de crédit qui éludent les besoins des secteurs sociaux.
D’où l’estimation du forum économique mondiale, selon laquelle le renchérissement continu du coût de la vie constitue une menace pour la stabilité sociale du Maroc.
Ainsi, faire basculer les bénéficiaires du Ramed vers la Caisse nationale de la sécurité sociale est sûrement une bonne chose, mais demander à des indigents de verser des cotisations est une moins bonne idée.
Un coût de la vie toujours élevé et des activités économiques toujours aussi molles, 1,3% de croissance réalisés en 2022, 3,5% estimés en 2023, n’augurent pas, en effet, d’encourageantes perspectives.
Le Maroc se retrouve-t-il « au bord de la crise cardiaque », comme il y a près de trois décennies ?