Par Mustapha Sehimi
Attendre la fin du conflit Ukraine - Russie ? C'est souhaitable, mais qui peut fixer un calendrier et puis même, sur place, leurs universités de rattachement sont-elles en état ? Les intégrer alors dans le système universitaire national ? L'on en parle. Sans rien de bien concret.
Voici un mois le département de l'enseignement supérieur a bien créé une " plateforme en ligne dédiée au recensement des étudiants rapatriés au Maroc ainsi que leurs spécialités et le niveaux d'études". Pour quoi faire ? Tout le monde l'ignore encore même si ce responsable a promis publiquement leur intégration. Il serait question d’un examen des dossiers, "au cas par cas". Combien de temps va durer cette opération? Silence radio, là aussi. Des réunions ont été organisées la semaine dernière, avec les facultés de médecine surtout. Vont-elles arriver à des propositions concrètes ? On verra bien.
Détresse
C'est que se trouve en discussion cette question : comment valider le régime applicable marocain relatif à des normes pédagogiques de médecine avec celles des diplômes délivrés par les facultés d'Ukraine? Un collectif de ces étudiants a pris le dossier en main. Il a travaillé et fait état, entre autres, à la qualité du diplôme de médecine de ce pays, "reconnu partout et considéré comme équivalent au... Maroc "...
Alors ? D'aucuns évoquent la question linguistique - l'ukrainien ou le russe - pour tenter de justifier l'irrecevabilité de quelque forme d'intégration. Un argument discutable puisque ces étudiants ont un cursus de bacheliers marocains des établissements secondaires.
Aujourd'hui, ils sont en situation de détresse. Profonde. Le traumatisme des conditions de leur retour, les affres du voyage, le saut dans l'inconnu et l'angoisse de leur avenir. Ils ont tout quitté. En catastrophe. Et maintenant, c'est la phase posttraumatique. Les parents ne sont pas préservés : tant s'en faut. Que d'efforts et de sacrifices pour en arriver là. Les voilà qui se mobilisent ; un sit-in a eu lieu devant le ministère de l'enseignement supérieur. Personne ne les a reçus...
Comme pour ajouter à cette situation, ces "réfugiés" d'Ukraine se voient confrontés au rejet par les étudiants des facultés marocaines de médecine. La commission nationale de cette communauté a pris position, publiquement, contre leur intégration. Et de faire état d'éléments surprenants :
Consternant ! Ce sont ces mêmes étudiants qui, au vu d'un tout récent sondage, ont répondu à 70 %, qu'ils envisageaient de pied ferme de s'installer à l'étranger à la fin de leur cursus - 400 d'entre eux ont déjà quitté le Maroc en 2021. Exit la solidarité et la citoyenneté !
En tout état de cause, l'on ne saurait abandonner les 5.000 étudiants d'Ukraine à leur sort actuel. Faire jouer des équivalences avec des facultés étrangères ? Les faire inscrire dans les pays limitrophes de l'Ukraine ou ailleurs ? Les intégrer dans les facultés marocaines ? Autant de pistes à examiner au plus tôt. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles : un requis de bonne gouvernance, non ?
Voici un mois le département de l'enseignement supérieur a bien créé une " plateforme en ligne dédiée au recensement des étudiants rapatriés au Maroc ainsi que leurs spécialités et le niveaux d'études". Pour quoi faire ? Tout le monde l'ignore encore même si ce responsable a promis publiquement leur intégration. Il serait question d’un examen des dossiers, "au cas par cas". Combien de temps va durer cette opération? Silence radio, là aussi. Des réunions ont été organisées la semaine dernière, avec les facultés de médecine surtout. Vont-elles arriver à des propositions concrètes ? On verra bien.
Détresse
C'est que se trouve en discussion cette question : comment valider le régime applicable marocain relatif à des normes pédagogiques de médecine avec celles des diplômes délivrés par les facultés d'Ukraine? Un collectif de ces étudiants a pris le dossier en main. Il a travaillé et fait état, entre autres, à la qualité du diplôme de médecine de ce pays, "reconnu partout et considéré comme équivalent au... Maroc "...
Alors ? D'aucuns évoquent la question linguistique - l'ukrainien ou le russe - pour tenter de justifier l'irrecevabilité de quelque forme d'intégration. Un argument discutable puisque ces étudiants ont un cursus de bacheliers marocains des établissements secondaires.
Aujourd'hui, ils sont en situation de détresse. Profonde. Le traumatisme des conditions de leur retour, les affres du voyage, le saut dans l'inconnu et l'angoisse de leur avenir. Ils ont tout quitté. En catastrophe. Et maintenant, c'est la phase posttraumatique. Les parents ne sont pas préservés : tant s'en faut. Que d'efforts et de sacrifices pour en arriver là. Les voilà qui se mobilisent ; un sit-in a eu lieu devant le ministère de l'enseignement supérieur. Personne ne les a reçus...
Comme pour ajouter à cette situation, ces "réfugiés" d'Ukraine se voient confrontés au rejet par les étudiants des facultés marocaines de médecine. La commission nationale de cette communauté a pris position, publiquement, contre leur intégration. Et de faire état d'éléments surprenants :
Consternant ! Ce sont ces mêmes étudiants qui, au vu d'un tout récent sondage, ont répondu à 70 %, qu'ils envisageaient de pied ferme de s'installer à l'étranger à la fin de leur cursus - 400 d'entre eux ont déjà quitté le Maroc en 2021. Exit la solidarité et la citoyenneté !
En tout état de cause, l'on ne saurait abandonner les 5.000 étudiants d'Ukraine à leur sort actuel. Faire jouer des équivalences avec des facultés étrangères ? Les faire inscrire dans les pays limitrophes de l'Ukraine ou ailleurs ? Les intégrer dans les facultés marocaines ? Autant de pistes à examiner au plus tôt. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles : un requis de bonne gouvernance, non ?
Rédigé par Mustapha Sehimi sur Quid