Par Ali Bouallou
Bien en équilibre, le visage fin, le corps gracieux, dans une posture digne d’une maîtresse en arts martiaux, la femme garde la tête sur les épaules pour affronter les tourments de la vie. Ses premier et dernier affres sont causés par l’homme. Elle l’affronte avec peu de moyens, représenté ici par la pierre de petite taille. Et lorsque je parle de petits moyens, je pense à fortiori aux capacités physiques et financières puisque la femme a bien entendu moins de force et gagne, à positions égales à l’homme, moins bien sa vie alors que ses capacités intellectuelles sont équivalentes sinon supérieures à celles de l’homme. Le regard déterminé, le geste sûr, la femme est jusqu’au-boutiste. Elle est tout à fait capable de jeter la pierre et elle est en mesure de garder l’équilibre et d’aller de l’avant.
Quant à l’homme, malgré des moyens plus conséquents représentés par une plus grosse pierre, il demeure hésitant et complètement déséquilibré par sa posture. Nonobstant son assurance et sa maitrise présumées, il finira par s’écrouler s’il jette la pierre. C’est tout le dilemme du couple et de la vie de manière générale ou tout un chacun essaie d’imposer sa loi par plus de moyens au sens large.
La vie devrait être tout autre chose. Et pour bien le saisir, je vous invite vivement à visiter dans le même musée l’exposition de Gérard Rancinan et Caroline Gaudriault. Vous en serez décontenancés. Prenez le temps de voir, de lire et d’écouter pour ensuite méditer. Ne ratez pas la performance artistique ou le film « la Probabilité du Miracle ». Un opus philosophique appelant à la quête de soi dans un monde où les états du moi sont légion et où le conformisme bloque toute velléité à l’émancipation et à la “deconstruction reconstructive”.