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Peut-on se confier à une IA comme à un psychologue ?


Rédigé par le Lundi 17 Mars 2025

L’intelligence artificielle progresse à une vitesse fulgurante, et certains se demandent si elle pourrait un jour remplacer un psychologue.



L’essor de l’IA et ses implications en santé mentale

Peut-on se confier à une IA comme à un psychologue ?

Les avancées en intelligence artificielle suscitent de nombreuses interrogations, notamment sur son rôle potentiel dans la prise en charge de la santé mentale.

Certains algorithmes sont déjà capables de générer des réponses empathiques et pertinentes, au point de troubler ceux qui les testent.

Mais peut-on réellement parler de thérapie lorsqu’un chatbot nous répond ?

Une récente étude publiée dans Plos Mental Health explore cette question et compare les réponses de ChatGPT 4.0 à celles de psychologues humains dans des scénarios de thérapie de couple.

Les résultats sont étonnants : l’IA semble capable d’imiter la communication thérapeutique avec une précision troublante.


Quand l’IA imite les psychologues avec succès

L’étude en question a évalué les réponses de ChatGPT 4.0 selon trois critères : la capacité des participants à différencier l’IA d’un expert humain, la présence des cinq facteurs communs qui garantissent l’efficacité d’une thérapie et la richesse ainsi que la longueur des réponses fournies.

Les résultats montrent que 63,3 % des réponses de l’IA ont été jugées aussi, voire plus empathiques que celles des humains.

De plus, un panel de 830 participants a trouvé les réponses de ChatGPT 4.0 indiscernables de celles des thérapeutes humains.

Cela signifie-t-il que l’IA pourrait remplacer un psychologue ? Pas si vite.


Les limites d’une thérapie menée par une IA

Aussi impressionnante soit-elle, l’intelligence artificielle présente des failles évidentes lorsqu’il s’agit d’accompagner des patients dans leur détresse psychologique.

L’une des premières limites réside dans son absence totale de vécu humain.

Si un psychologue peut comprendre la souffrance émotionnelle d’un patient parce qu’il a lui-même traversé des expériences de vie, une IA, elle, ne fait que simuler l’empathie en reproduisant des modèles linguistiques.

Cette absence d’expérience réelle entraîne inévitablement un décalage dans l’interaction thérapeutique, notamment dans la perception des nuances émotionnelles ou des silences chargés de sens.

Un autre obstacle majeur concerne l’individualisation du suivi. Un bon psychologue adapte son approche en fonction de la personnalité, de l’histoire et des besoins spécifiques de son patient.

L’IA, quant à elle, se base sur des réponses préexistantes et des algorithmes de probabilités, ce qui peut la rendre pertinente dans des cas généraux mais insuffisamment adaptée à des problématiques complexes ou à des patients ayant besoin d’un accompagnement sur mesure.

Enfin, la question de la confidentialité des échanges soulève des préoccupations éthiques importantes.

Contrairement à un psychologue soumis au secret professionnel, une IA repose sur des bases de données et des modèles d’apprentissage, ce qui implique une collecte et un stockage d’informations personnelles.

Même si des dispositifs de protection des données existent, le simple fait de confier des pensées intimes à un programme informatique pose problème, notamment en raison des risques de fuite ou d’exploitation des données sensibles.


Quand l’IA devient un outil d’accompagnement

Plutôt que de remplacer les psychologues, l’IA pourrait devenir un outil complémentaire.

Certains programmes sont déjà utilisés pour aider les patients entre deux séances ou pour fournir un premier niveau de soutien à ceux qui n’ont pas encore accès à un professionnel.

Par exemple, des applications comme Woebot ou Wysa offrent un accompagnement basé sur la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Elles aident à gérer l’anxiété et la dépression en proposant des exercices et des conseils personnalisés.

Une collaboration future entre psychologues et IA ?

Loin de remplacer les thérapeutes humains, l’intelligence artificielle pourrait enrichir la pratique psychologique.

En analysant les schémas de langage et en intégrant les principes des facteurs communs, elle pourrait aider les professionnels à affiner leurs diagnostics ou à rendre certaines thérapies plus accessibles.

Toutefois, un psychologue ne se résume pas à ses mots. Son rôle repose sur une écoute active, une interaction humaine et une présence émotionnelle que l’IA, malgré ses prouesses, ne pourra jamais réellement reproduire.

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Lundi 17 Mars 2025
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