Les prix du pétrole ont atteint leur plus haut niveau en 7 ans après le refus de l’OPEP d’augmenter la production du Brut. Cette décision risque d’accroître les tensions entre les États-Unis, l’Europe et la Chine d’un côté, et l’organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs 10 alliés de l’autre.
Américains, Européens et Chinois craignent que l’inflation des coûts énergétiques ne fasse dérailler leur reprise économique post-Covid, alors que l’OPEP et ses alliés contrôlent plus de la moitié de l’offre mondiale de pétrole. Si cette décision est la suite logique de la politique de l’alliance décidée en juillet, elle n’en a pas moins pris le marché par surprise tant elle va à l’encontre des attentes.
De nombreux acteurs et observateurs tablaient en effet sur une accélération de la cadence de production en réponse à la forte hausse des cours ces six dernières semaines, de plus de 20% pour le Brent, la référence du brut européen, et le WTI, son homologue américain.
Le statu quo de lundi n’aura fait qu’alimenter encore davantage cette envolée, de l’ordre de 3% en quelques minutes dès la fin de la réunion. En atteignant respectivement 78,38 dollars et 82,00 dollars, le WTI et le Brent retrouvaient des sommets plus vus depuis respectivement novembre 2014 et octobre 2018.
Incapacité de l’Opep+ à augmenter la production
Evoquant dans un communiqué les « fondamentaux actuels du marché pétrolier » et un « consensus sur ses perspectives », les principaux pays producteurs de pétrole ont donc choisi de reconduire leur stratégie d’augmentation modeste de la production mensuelle en ne réinjectant que 400.000 barils par jour de plus sur le marché pour le mois de novembre.
L’Opep+ laisse encore, quotidiennement, près de 5 millions de barils de brut sous terre. Mais le cartel avait-il le choix? Car de plus en plus de doutes se font entendre sur la réelle capacité de l’Opep+ (OPEP + 10 alliés) à pouvoir augmenter la production à un rythme plus soutenu. La plupart des membres respectent parfaitement les quotas, voire produisent moins que ce à quoi ils ont droit.
Pour un groupe plutôt abonné aux dépassements, cet indicateur suggère que l’Opep+ est déjà proche de ses limites en matière de hausse du volume, même si elle affiche encore une «réserve» de production quotidienne de près de cinq millions de barils. Les membres de l’alliance de producteurs ont par ailleurs convenu de se retrouver le 4 novembre.