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Par Tarik Moudden
La mise en convergence des actions publiques génère en effet des synergies positives qui, elles, produisent des impacts durables et des résultats amplifiés tout en misant sur une utilisation raisonnée des ressources naturelles, humaines et économiques à disposition. D’ailleurs, en revenant à la définition même d’un développement pérenne et durable, qui soutient un alignement équilibré des aspects économiques, sociaux et environnementaux, la logique invoque la mise en œuvre d’actions intégrées dans le cadre d’une vision stratégique favorisant une croissance inclusive et une répartition équilibrée des richesses.
Un enjeu crucial ancré au cœur des réalités de nos territoires
Pour cela, la mise en convergence de l’action publique devra trouver naissance au cœur même de nos territoires en tant qu’organisations spatiales et espaces de vie. En effet, les territoires du Maroc sont confrontés à des transformations sociétales, économiques, technologiques et environnementales profondes et qui nécessitent un changement de paradigme vers un modèle plus performant.
A un moment où les ressources deviennent tangiblement limitées et les demandes socio-économiques fortes, il est vital dès la phase de conception d’imaginer des politiques et programmes publics intégrés pour gagner en efficacité, miser sur l’efficience et maximiser durablement les impacts et effets au profits des citoyens. Mais pour cela, rappelons qu’il sera important de procéder au renforcement de la décentralisation au niveau des services extérieurs pour améliorer leur participation efficiente dans la gestion de la chose publique.
Dans le développement des territoires, il y a certainement des outils et des méthodes à considérer depuis la planification jusqu’à suivi & évaluation, mais il faut aussi et surtout identifier et connaître les acteurs. L’équation territoriale est redoutable et à multiples inconnues dans la mesure où une multitude d’acteurs y interviennent avec à la fois des logiques différentes et des synergies souvent inexistantes.
Ainsi, une certaine convergence devra exister entre les orientations sectorielles, les politiques nationales et les choix et priorités de développement de chaque territoire ; de ce fait, les réponses apportées aux besoins des populations deviennent le résultat d’une culture de la coopération qui renforce la cohésion des acteurs, produisant la confiance interpersonnelle et institutionnelle au sein de notre société. Cette coordination est également nécessaire pour l’efficacité des institutions et la convergence des politiques et des réformes vers l’intérêt général de la Nation.
Il est également conseillé d’intervenir de manière intégrée entre les différents intervenants territoriaux pour privilégier une planification dite inclusive, elle-même basée sur les spécificités, capacités et réalités locales. Ceci est de nature à aligner les cibles des différents acteurs impliqués dans l’effort stratégique de développement (autorités locales, autorités élues, société civile, secteur privé, organismes d’aide au développement, financeurs…) et d'éviter les doublons et les contradictions entre les différentes politiques pour une efficacité optimisée.
Ainsi et à travers la compréhension globale des interrelations entre les différents aspects du développement, il pourrait être envisageable d’équilibrer localement entre la santé, l'éducation, l'emploi, l'environnement et les infrastructures. Il pourrait être envisageable de renforcer au passage la gouvernance de par la nécessité d’installer des mécanismes de coordination. Il pourrait être également envisageable d’éviter ainsi des désillusions dans l’action publique en luttant contre le sectorialisme et en empêchant les actions isolées.
Rédigé par Tarik Moudden