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Paris malmène Alger, le Sénat au Sahara


Rédigé par le Jeudi 6 Mars 2025



Les relations entre l’Algérie et la France sont, actuellement, très mauvaises. Un fait qui, normalement, importe peu au Maroc, si ce n’était le fait qu’il est la principale cause de cette crise franco-algérienne.

Dans un entretien accordé par le président algérien, Abdelmajid Tebboune, au quotidien français « L’Opinion », le 3 février, ce dernier a clairement expliqué que la cause première de la dégradation des relations entre Alger et Paris est la reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara.

Nul besoin de passer en revue les multiples points de frictions entre Paris et Alger, dont le plus médiatisé est celui des ressortissants algériens objets d’obligation de quitter le territoire français, les fameux OQTF.

Sur les 146.000 OQTF prononcés, l’année écoulée, 22.000 portaient sur des ressortissants algériens. Du fait du refus de l’ambassade d’Algérie à Paris de délivrer les laissez-passer nécessaires, seuls 10% des décisions d’expulsion ont été effectivement exécutées.

Les autorités, et même l’opinion publique, françaises sont d’autant motivés à faire pression sur l’Algérie pour qu’elle accepte le rapatriement de ses ressortissants expulsés de France que certains des crimes les plus médiatisés qui s’y sont déroulés récemment sont le fait d’Algériens sous OQTF.

Le dernier en date, le 22 février plus exactement, Brahim.A, un Algérien âgé de 37 ans, en situation irrégulière, a commis une agression à l’arme blanche sur la place d’un marché à Mulhouse, tuant une personne et en blessant six autres.

Le fait est que le mis en cause avait déjà fait l’objet d’un arrêté portant l’obligation de quitter le territoire français, mais les autorités algériennes ont refusé son rapatriement quatorze fois de suite !

Quand les autorités algériennes mettent l’un de leurs écrivains les plus célèbres en prison, en l’occurrence Boualem Sansal, et ce juste pour avoir énoncé des réalités historiques sur le tracé frontalier de l’Algérie avec ses pays voisins, on voit mal en quoi le Maroc ou la reconnaissance de la marocanité du Sahara par la France peuvent en être responsables.

Le 25 février, une délégation de sénateurs français conduite par Gérard Larcher, président du Sénat, s’est rendue à Laâyoune, et ce moins de dix jours après une autre visite dans les provinces du Sud du royaume de la ministre française de la culture, Rachida Dati.

Le commentaire de Gérard Larcher relatif à la présence de la délégation sénatoriale française au Sahara marocain est sans ambages : « refléter la nouvelle position de la France selon laquelle le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrit dans le cadre de la souveraineté marocaine ».

En clair, aucun rétropédalage de Paris à ce sujet n’est à escompter par Alger.

Le 26 février, le premier ministre français, François Bayrou, a donné un délai « de six semaines » à Alger pour répondre à la demande de la France de réexaminer les accords de 1968 conclus entre les deux pays.

Ce n’est sûrement pas en gardant leur attention focalisée sur le Maroc que les dirigeants algériens, désormais en partie placés sur liste noire par la France, qu’ils pourront y répondre.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 6 Mars 2025

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