PLF 2025 : la dette atteindra 71,6 % du PIB d’ici 2025


Rédigé par le Dimanche 20 Octobre 2024

Le Projet de Loi de Finances 2025 (PLF2025) fournit une analyse détaillée de la situation de la dette publique marocaine et des mesures envisagées par le gouvernement pour en améliorer la gestion. Le document met en lumière l’évolution de la dette et les défis économiques auxquels le pays est confronté. Les projections présentées montrent que le Maroc cherche à maintenir sa stabilité macroéconomique tout en soutenant ses ambitions de développement.



Situation actuelle de la dette publique marocaine

En 2023, la dette publique marocaine représentait 69,7 % du PIB, un chiffre qui reflète une hausse par rapport aux niveaux antérieurs. Cette augmentation est principalement attribuée aux chocs économiques liés à la pandémie de Covid-19 et à la crise internationale, ainsi qu’aux besoins en investissements publics dans des secteurs clés tels que l’éducation, la santé, et les infrastructures.

Le rapport de la dette indique que le ratio dette/PIB devrait atteindre 71,6 % d’ici 2025, sous l’effet des emprunts supplémentaires nécessaires pour financer les grands projets d’infrastructure et les réformes structurelles engagées par le pays. La dette publique totale est estimée à environ 1 055 milliards de dirhams, répartie entre la dette intérieure et extérieure.

Dette intérieure : Elle représente environ 64 % de la dette publique totale, soit près de 675 milliards de dirhams. Cette dette est principalement contractée à travers des émissions de bons du Trésor sur le marché national.
Dette extérieure : La dette extérieure s’élève à environ 380 milliards de dirhams, représentant 36 % de la dette totale. Elle est essentiellement détenue par des créanciers bilatéraux, des institutions multilatérales, ainsi que des organismes internationaux.

Projections économiques pour 2025

Le gouvernement marocain a fait des projections optimistes concernant la croissance économique du pays pour 2025. Il table sur une croissance de 4,6 %, un chiffre qui reflète les efforts de relance post-pandémique et les réformes structurelles en cours. Cette croissance permettrait de stabiliser les finances publiques et de réduire la pression exercée par la dette sur l’économie à long terme.

Pour face à l'augmentation de la dette publique, le gouvernement marocain a élaboré plusieurs mesures pour assurer une gestion plus durable de l’endettement et limiter les risques d’insolvabilité. Ces propositions visent à équilibrer la nécessité de financer les projets de développement tout en assurant la soutenabilité de la dette.

Le gouvernement s’est engagé à réduire le déficit public à 3,5 % du PIB d’ici 2025. Pour y parvenir, il prévoit une gestion plus stricte des dépenses publiques et une augmentation des recettes fiscales, notamment à travers une lutte accrue contre la fraude fiscale et une meilleure collecte des impôts.

Pour alléger la pression sur les finances publiques, le Maroc envisage de diversifier ses sources de financement. Cela inclut des partenariats public-privé, le recours à des financements verts, ainsi que des emprunts auprès des institutions financières multilatérales comme la Banque mondiale ou la Banque africaine de développement.

Le gouvernement propose de limiter les emprunts à des projets à forte valeur ajoutée économique ou sociale, afin de garantir un retour sur investissement qui contribue à réduire le poids de la dette à long terme.

Il est également question d’améliorer l'efficacité des dépenses publiques en mettant l'accent sur les investissements prioritaires dans des secteurs tels que l’éducation, la santé, et les infrastructures. Le but est de s’assurer que chaque dirham emprunté génère un impact tangible sur le développement économique.

Le PLF2025 met en évidence une trajectoire d’endettement qui, bien que gérable, nécessite une gestion prudente pour éviter de compromettre la stabilité économique du Maroc. Le gouvernement table sur une croissance de 4,6 % en 2025, ce qui devrait permettre de limiter l’augmentation du ratio dette/PIB à 71,6 % tout en soutenant les réformes structurelles et les projets d'infrastructure.

Les propositions en matière de réduction du déficit budgétaire, de diversification des sources de financement, et d’amélioration de l'efficacité des dépenses publiques sont autant de mesures qui, si elles sont bien appliquées, permettront au Maroc de maintenir sa dynamique de développement tout en maîtrisant sa dette publique.




Dimanche 20 Octobre 2024
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