A écouter en podcast :
Les reproches à l’encontre du Projet de Loi de Finances en cours d’adoption continuent à pleuvoir. Ci-dessous les remarques de Mohamed Kettani, membre du Bureau Exécutif de l’Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI).
La Loi de Finances est un outil clé à la disposition du gouvernement pour instaurer une politique de relance rigoureuse et redonner de l’espoir aux citoyens et de la confiance aux entreprises. Si certaines mesures sont à saluer comme, par exemple, la CPU ou encore l’exonération de l’IR pour les nouveaux CDI, force est de constater que ce Projet de Loi de Finances 2021 manque de tranchant et donne un sentiment d’inachevé par rapport aux enjeux actuels de notre pays. Nous avons atteint les 300 milliards de dirhams à fin août. C’est autant de liquidités en moins pour les banques et donc des possibilités de financement de l’économie amputées d’autant de ressources.
Le crédit commercial interentreprises dépasse les 40% du PIB, et les délais de paiement se rallongent avec la crise du Covid. Le crédit interentreprises moyen dépasse les 85 jours au Maroc. Dans de nombreux secteurs, il dépasse la moyenne de 180 jours effectifs. La moyenne mondiale étant de 65 jours.
Le crédit commercial interentreprises dépasse les 40% du PIB, et les délais de paiement se rallongent avec la crise du Covid. Le crédit interentreprises moyen dépasse les 85 jours au Maroc. Dans de nombreux secteurs, il dépasse la moyenne de 180 jours effectifs. La moyenne mondiale étant de 65 jours.
Nous donner pour objectif de réduire par exemple de 25% l’encours des créances interentreprises. C’est plus de 100 milliards de dirhams qui seraient venus soulager la trésorerie des entreprises. Rappelons que le Maroc reste loin derrière plusieurs pays africains qui ont réalisé des bonds spectaculaires en la matière. Aujourd’hui, tout passe par les banques.
Cela démontre à minima que le pays dispose d’une charpente bancaire structurée, solide et résiliente. Quid des autres canaux de financements, qu’ils soient sous forme de dettes, de fonds propres, de mezzanines, de capital risque, de crowdfunding, etc. Si les banques ont encore de la capacité à prêter, il n’y a aucun encouragement pour d’autres canaux. Nous l’avons dit à plusieurs reprises, et par les temps qui courent, tous les moyens de financement de l’entreprise sont à encourager en exonérant les opérations comme les apports des associés en fonds propres. Le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement est une excellente et heureuse initiative puisqu’il s’intègre dans un plan de relance de 120 milliards de dirhams.
Cela démontre à minima que le pays dispose d’une charpente bancaire structurée, solide et résiliente. Quid des autres canaux de financements, qu’ils soient sous forme de dettes, de fonds propres, de mezzanines, de capital risque, de crowdfunding, etc. Si les banques ont encore de la capacité à prêter, il n’y a aucun encouragement pour d’autres canaux. Nous l’avons dit à plusieurs reprises, et par les temps qui courent, tous les moyens de financement de l’entreprise sont à encourager en exonérant les opérations comme les apports des associés en fonds propres. Le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement est une excellente et heureuse initiative puisqu’il s’intègre dans un plan de relance de 120 milliards de dirhams.
Compte tenu de son importance, les effets de levier attendus prendront du temps. S’il y avait une Loi de Finances qui devait être ambitieuse et volontaire, c’était bien celle-là.
Rédigé par Mohamed KETTANI le Jeudi 12 Novembre 2020 sur www.lopinion.ma