Pour marquer trente années au service des migrants, la Fondation Orient-Occident a présenté à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc l’ouvrage Migration (*), un témoignage d’engagement social et humanitaire préfacé par Yasmina Filali, fondatrice et présidente de la Fondation, qui a souligné que dans une Méditerranée qui divise plus qu’elle ne rassemble, il y a lieu de rappeler le travail solidaire accompli autour du déplacement et l’exil, l’accueil et l’accompagnement, la protection et l’intégration des migrants au Maroc.
Des mots qui portent l’action de la Fondation pour « donner vie à la voix bâillonnée des migrants », alors qu’est célébrée la Journée internationale des migrants, le 18 décembre.
Un projet solidaire inscrit dans la durée
Dès sa création en 1994, la Fondation porte l’ambitieux projet de passerelle entre les deux rives de
la Méditerranée, avec l’objectif de « venir en aide aux migrants et aux jeunes marocains issus des
quartiers défavorisés en leur apportant un soutien social et psychologique ».
L’implantation de la fondation dans le quartier Yacoub El Mansour (Rabat) traduit la volonté d’un
travail de proximité, où la localisation s’avère d’importance pour rendre efficientes les actions qui
drainent une forte demande sociale, articulée aux projets d’assistance aux migrants. Les premiers
pas d’un projet engagé qui milite pour le rapprochement entre les communautés et l’intégration du
migrant dans le tissu social local.
Un engagement qui fait de la Fondation le premier centre éducatif dans la commune de Yacoub El
Mansour et le premier centre interculturel en Afrique à travers le service aux migrants en situation
irrégulière, aux réfugiés et demandeurs d’asile. La structure est renforcée à partir de 2003 par les
centres de Casablanca, Oujda et Larache, puis Tanger, Fès, Marrakech, et une antenne en Italie.
La Fondation connaît un tournant marquant avec les évènements tragiques de Ceuta et Melilla
(2005) qui entraînent la mort de nombreux migrants, le drame de femmes migrantes abandonnées à
la frontière désertique entre le Maroc et l’Algérie, et l’occupation du centre par des migrants en
situation irrégulière (2006).
Des évènements à resituer dans le contexte régional de l’Afrique où les mouvements migratoires,
jusqu’à présent limités au continent, s’élargissent à l’Europe avec des passages obligés par les pays
du Maghreb. De pays d’émigration depuis les années 1960, le Maroc devient pays d’émigration à
partir de 2000, accueillant une migration de transit mais aussi d’installation durable.
Il s’agit d’une migration essentiellement économique, pouvant résulter des situations de conflits et
post-conflits, dans des espaces régionaux où la connectivité et la mobilité sont en forte croissance,
incluant une migration en provenance du Proche-Orient. Une attention particulière est accordée aux
femmes et aux mineurs, considérés parmi les catégories les plus vulnérables.
Suite à la nouvelle donne que connaît la migration, la Fondation est appelée à revoir son rapport au
mouvement migratoire. Une évolution qui va marquer son champ d’intervention, par un
accompagnement plus large et plus efficient.
L’Accord de siège entre le Gouvernement marocain et le Haut-Commissariat aux Réfugiés
(UNHCR) en 2007 ouvre la voie à la reconnaissance de la problématique migratoire de manière
formelle à l’échelle nationale, sur la base de textes et procédures destinés à en assurer le traitement et le suivi avec l’ensemble des parties prenantes (institutions, collectivités territoriales, société
civile).
Au rang des acteurs clefs de cette nouvelle dynamique figure la Fondation Orient-Occident. Forte
d’un engagement et d’un savoir-faire confirmés, celle-ci représente, au sein de la société civile, la
structure à même de répondre aux nouveaux défis de la migration. En partenariat avec UNHCR,
elle ouvre le premier centre d’accueil pour réfugiés et migrants au Maroc ; un travail stratégique
qui se structure autour de nouveaux axes d’intervention. La Fondation en tire une plus grande
visibilité à travers des partenariats avec les institutions nationales (Ministères de la Migration, de
l’Emploi, Agences de développement, Collectivités territoriales, DIDH, CNDH), et les
coopérations bilatérales (Espagne, France, Italie, Japon, Pays-Bas, Suède) et multilatérales (IOM,
PNUD, UNICEF). Il en résulte une rapide incidence sur les autres centres de la Fondation, lui
donnant une large couverture territoriale.
Au nombre des domaines d’intervention et des actions sur le terrain figurent la protection et
l’orientation ; l’éducation sociale et l’accompagnement socio-psychologique ; la formation et la
promotion de l’emploi ; la culture et la créativité. Autant de champs de compétences qui donnent
un sens à la question de la migration, faisant de la Fondation – selon ses initiateurs –, « un
formidable observatoire sur la migration » pouvant faire école à l’échelle de l’Afrique.
Un plaidoyer appuyé par le Royaume du Maroc
Le plaidoyer développé par la Fondation est renforcé suite au Discours royal du 6 novembre 2013
célébrant la Marche verte, qui met au-devant de la scène la question de la migration, la plaçant
comme l’un des enjeux des relations avec l’Afrique. Rappelant que « jadis point de passage vers
l'Europe, notre pays s'est transformé en destination de résidence », Sa Majesté le Roi Mohammed
VI invite le gouvernement à « élaborer une nouvelle politique globale relative aux questions
d'immigration et d'asile, suivant une approche humanitaire conforme aux engagements
internationaux de notre pays et respectueuse des droits des immigrés ».
Un engagement conforté par une politique africaine active adoptée par le Maroc depuis 2000,
traduite par les accords de partenariat avec une trentaine d’Etats ; comme par sa position
géographique au carrefour de l’Europe, du Monde arabe et de l’Afrique. Un atout qui confère au
Maroc un rang de premier plan dans le dialogue et les échanges interafricains, que rappelait le
Souverain lors de son message à la Première Conférence des Ambassadeurs, le 30 août 2013 : « Par
ailleurs, fidèle à notre appartenance africaine et ayant en vue les liens spirituels et les intérêts
stratégiques de notre pays, Nous nous sommes attaché à consolider nos liens avec les pays
subsahariens en les plaçant au cœur de l'agenda diplomatique marocain ».
Un gage au plus haut niveau, qui débouche sur l’amélioration de la législation sur l’immigration et
l’accueil des migrants au Maroc. Une première campagne de régularisation s’ensuit pour une
nouvelle politique migratoire, qui met la Fondation au défi du processus d’intégration comprenant
l’apprentissage de la langue, l’éducation, le logement, la santé et l’emploi ; l’éducation et la
formation constituant un élément clef sur la voie de l’insertion, les enfants de migrants ayant accès
à l’école.
Une première vague de 30.000 migrants est régularisée en 2014, avec la mobilisation de plusieurs
ministères et du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), et l’association des agences des
Nations Unies pour les migrations.
La deuxième phase de régularisation s’ouvre en décembre 2016 avec le dépôt de 25.000 demandes
de régularisation. Cette campagne couvre la période 2017-2018 et correspond à la réintégration du
Maroc au sein de l’Union africaine (30 janvier 2017). Elle permet de confirmer les engagements en
matière de politique migratoire fondée sur les droits de l’Homme, et d’apporter la preuve tangible
d’une solidarité africaine agissante, le Maroc étant le seul Etat d’Afrique à adopter un programme
de régularisation des migrants.
Cette nouvelle approche a permis à la Fondation de faire de la migration « un thème qui figure au
premier plan de son agenda international ». En 2021, sur les 1.869 réfugiés et demandeurs d’asile
que recevait Orient-Occident, 63% provenaient d’Afrique – notamment RCA, Côte d’Ivoire,
Guinée, Soudan, Cameroun, Sénégal – et 36% du Proche-Orient, en majorité de Syrie.
L’art et la culture : un élément fédérateur et d’intégration
La Fondation place l’art et la culture au cœur de son action, une composante transversale destinée
à favoriser l’échange et le rapprochement entre les communautés, les Marocains et les migrants. Il
s’agit de « promouvoir une société interculturelle et accueillante », en tenant compte du fait que
l’évolution d’un état de transit temporaire à une situation de séjour permanent a progressivement
modifié les comportements au sein de la société marocaine.
Le principal vecteur de ce rapprochement et du nouveau vivre ensemble a été favorisé par le
lancement du Festival Rabat-Africa en 2007, organisé le 20 juin pour célébrer la Journée mondiale
des réfugiés et qui vient de connaître sa 18ème édition. Le Festival constitue un pont entre les
communautés, un appel à l’échange et au dialogue, l’une des composantes significatives de
l’intégration des migrants à la Cité.
Considéré comme « l’une des contributions les plus réussies de la Fondation Orient-Occident », le
Festival accueille chaque année plus de 5.000 visiteurs autour d’expressions artistiques variées :
musique, chant et percussions ; expression corporelle et danse ; peinture et photographie ; défilés
de mode produits par les ateliers de la Fondation ; conférences et séminaires. Pour la Fondation,
« le festival est le symbole et la matérialisation des valeurs de convivialité, de réciprocité, de
multiculturalisme et de mutualité ».
Le Festival Rabat-Africa accueille des musiciens, danseurs et artistes d’Afrique, Maghreb, Europe
et Etats-Unis. L’occasion d’inviter des artistes aux talents confirmés et de révéler des vocations
parmi la jeunesse issue de la migration. Un plaidoyer à travers la culture, qui donne à la Fondation
Orient-Occident tout le sens de sa mission d’appui à la migration et à son intégration au Maroc.
Des mots qui portent l’action de la Fondation pour « donner vie à la voix bâillonnée des migrants », alors qu’est célébrée la Journée internationale des migrants, le 18 décembre.
Un projet solidaire inscrit dans la durée
Dès sa création en 1994, la Fondation porte l’ambitieux projet de passerelle entre les deux rives de
la Méditerranée, avec l’objectif de « venir en aide aux migrants et aux jeunes marocains issus des
quartiers défavorisés en leur apportant un soutien social et psychologique ».
L’implantation de la fondation dans le quartier Yacoub El Mansour (Rabat) traduit la volonté d’un
travail de proximité, où la localisation s’avère d’importance pour rendre efficientes les actions qui
drainent une forte demande sociale, articulée aux projets d’assistance aux migrants. Les premiers
pas d’un projet engagé qui milite pour le rapprochement entre les communautés et l’intégration du
migrant dans le tissu social local.
Un engagement qui fait de la Fondation le premier centre éducatif dans la commune de Yacoub El
Mansour et le premier centre interculturel en Afrique à travers le service aux migrants en situation
irrégulière, aux réfugiés et demandeurs d’asile. La structure est renforcée à partir de 2003 par les
centres de Casablanca, Oujda et Larache, puis Tanger, Fès, Marrakech, et une antenne en Italie.
La Fondation connaît un tournant marquant avec les évènements tragiques de Ceuta et Melilla
(2005) qui entraînent la mort de nombreux migrants, le drame de femmes migrantes abandonnées à
la frontière désertique entre le Maroc et l’Algérie, et l’occupation du centre par des migrants en
situation irrégulière (2006).
Des évènements à resituer dans le contexte régional de l’Afrique où les mouvements migratoires,
jusqu’à présent limités au continent, s’élargissent à l’Europe avec des passages obligés par les pays
du Maghreb. De pays d’émigration depuis les années 1960, le Maroc devient pays d’émigration à
partir de 2000, accueillant une migration de transit mais aussi d’installation durable.
Il s’agit d’une migration essentiellement économique, pouvant résulter des situations de conflits et
post-conflits, dans des espaces régionaux où la connectivité et la mobilité sont en forte croissance,
incluant une migration en provenance du Proche-Orient. Une attention particulière est accordée aux
femmes et aux mineurs, considérés parmi les catégories les plus vulnérables.
Suite à la nouvelle donne que connaît la migration, la Fondation est appelée à revoir son rapport au
mouvement migratoire. Une évolution qui va marquer son champ d’intervention, par un
accompagnement plus large et plus efficient.
L’Accord de siège entre le Gouvernement marocain et le Haut-Commissariat aux Réfugiés
(UNHCR) en 2007 ouvre la voie à la reconnaissance de la problématique migratoire de manière
formelle à l’échelle nationale, sur la base de textes et procédures destinés à en assurer le traitement et le suivi avec l’ensemble des parties prenantes (institutions, collectivités territoriales, société
civile).
Au rang des acteurs clefs de cette nouvelle dynamique figure la Fondation Orient-Occident. Forte
d’un engagement et d’un savoir-faire confirmés, celle-ci représente, au sein de la société civile, la
structure à même de répondre aux nouveaux défis de la migration. En partenariat avec UNHCR,
elle ouvre le premier centre d’accueil pour réfugiés et migrants au Maroc ; un travail stratégique
qui se structure autour de nouveaux axes d’intervention. La Fondation en tire une plus grande
visibilité à travers des partenariats avec les institutions nationales (Ministères de la Migration, de
l’Emploi, Agences de développement, Collectivités territoriales, DIDH, CNDH), et les
coopérations bilatérales (Espagne, France, Italie, Japon, Pays-Bas, Suède) et multilatérales (IOM,
PNUD, UNICEF). Il en résulte une rapide incidence sur les autres centres de la Fondation, lui
donnant une large couverture territoriale.
Au nombre des domaines d’intervention et des actions sur le terrain figurent la protection et
l’orientation ; l’éducation sociale et l’accompagnement socio-psychologique ; la formation et la
promotion de l’emploi ; la culture et la créativité. Autant de champs de compétences qui donnent
un sens à la question de la migration, faisant de la Fondation – selon ses initiateurs –, « un
formidable observatoire sur la migration » pouvant faire école à l’échelle de l’Afrique.
Un plaidoyer appuyé par le Royaume du Maroc
Le plaidoyer développé par la Fondation est renforcé suite au Discours royal du 6 novembre 2013
célébrant la Marche verte, qui met au-devant de la scène la question de la migration, la plaçant
comme l’un des enjeux des relations avec l’Afrique. Rappelant que « jadis point de passage vers
l'Europe, notre pays s'est transformé en destination de résidence », Sa Majesté le Roi Mohammed
VI invite le gouvernement à « élaborer une nouvelle politique globale relative aux questions
d'immigration et d'asile, suivant une approche humanitaire conforme aux engagements
internationaux de notre pays et respectueuse des droits des immigrés ».
Un engagement conforté par une politique africaine active adoptée par le Maroc depuis 2000,
traduite par les accords de partenariat avec une trentaine d’Etats ; comme par sa position
géographique au carrefour de l’Europe, du Monde arabe et de l’Afrique. Un atout qui confère au
Maroc un rang de premier plan dans le dialogue et les échanges interafricains, que rappelait le
Souverain lors de son message à la Première Conférence des Ambassadeurs, le 30 août 2013 : « Par
ailleurs, fidèle à notre appartenance africaine et ayant en vue les liens spirituels et les intérêts
stratégiques de notre pays, Nous nous sommes attaché à consolider nos liens avec les pays
subsahariens en les plaçant au cœur de l'agenda diplomatique marocain ».
Un gage au plus haut niveau, qui débouche sur l’amélioration de la législation sur l’immigration et
l’accueil des migrants au Maroc. Une première campagne de régularisation s’ensuit pour une
nouvelle politique migratoire, qui met la Fondation au défi du processus d’intégration comprenant
l’apprentissage de la langue, l’éducation, le logement, la santé et l’emploi ; l’éducation et la
formation constituant un élément clef sur la voie de l’insertion, les enfants de migrants ayant accès
à l’école.
Une première vague de 30.000 migrants est régularisée en 2014, avec la mobilisation de plusieurs
ministères et du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), et l’association des agences des
Nations Unies pour les migrations.
La deuxième phase de régularisation s’ouvre en décembre 2016 avec le dépôt de 25.000 demandes
de régularisation. Cette campagne couvre la période 2017-2018 et correspond à la réintégration du
Maroc au sein de l’Union africaine (30 janvier 2017). Elle permet de confirmer les engagements en
matière de politique migratoire fondée sur les droits de l’Homme, et d’apporter la preuve tangible
d’une solidarité africaine agissante, le Maroc étant le seul Etat d’Afrique à adopter un programme
de régularisation des migrants.
Cette nouvelle approche a permis à la Fondation de faire de la migration « un thème qui figure au
premier plan de son agenda international ». En 2021, sur les 1.869 réfugiés et demandeurs d’asile
que recevait Orient-Occident, 63% provenaient d’Afrique – notamment RCA, Côte d’Ivoire,
Guinée, Soudan, Cameroun, Sénégal – et 36% du Proche-Orient, en majorité de Syrie.
L’art et la culture : un élément fédérateur et d’intégration
La Fondation place l’art et la culture au cœur de son action, une composante transversale destinée
à favoriser l’échange et le rapprochement entre les communautés, les Marocains et les migrants. Il
s’agit de « promouvoir une société interculturelle et accueillante », en tenant compte du fait que
l’évolution d’un état de transit temporaire à une situation de séjour permanent a progressivement
modifié les comportements au sein de la société marocaine.
Le principal vecteur de ce rapprochement et du nouveau vivre ensemble a été favorisé par le
lancement du Festival Rabat-Africa en 2007, organisé le 20 juin pour célébrer la Journée mondiale
des réfugiés et qui vient de connaître sa 18ème édition. Le Festival constitue un pont entre les
communautés, un appel à l’échange et au dialogue, l’une des composantes significatives de
l’intégration des migrants à la Cité.
Considéré comme « l’une des contributions les plus réussies de la Fondation Orient-Occident », le
Festival accueille chaque année plus de 5.000 visiteurs autour d’expressions artistiques variées :
musique, chant et percussions ; expression corporelle et danse ; peinture et photographie ; défilés
de mode produits par les ateliers de la Fondation ; conférences et séminaires. Pour la Fondation,
« le festival est le symbole et la matérialisation des valeurs de convivialité, de réciprocité, de
multiculturalisme et de mutualité ».
Le Festival Rabat-Africa accueille des musiciens, danseurs et artistes d’Afrique, Maghreb, Europe
et Etats-Unis. L’occasion d’inviter des artistes aux talents confirmés et de révéler des vocations
parmi la jeunesse issue de la migration. Un plaidoyer à travers la culture, qui donne à la Fondation
Orient-Occident tout le sens de sa mission d’appui à la migration et à son intégration au Maroc.
Monceyf Fadili, Expert international en planification urbaine et développement territorial
Ancien Conseiller UN-Habitat
(*) Migration, Rachid Badouli et Elena Scovazzi – Préface : Yasmina Filali
Edition Fondation Orient-Occident, 2024, 451 pages.
Ancien Conseiller UN-Habitat
(*) Migration, Rachid Badouli et Elena Scovazzi – Préface : Yasmina Filali
Edition Fondation Orient-Occident, 2024, 451 pages.