A lire ou à écouter en podcast :
Tout le monde n’a que ce mot à la bouche : Digitalisation
Les contributions se suivent et se ressemblent sans jamais oublier ce mot devenu sacré.
Je digitalise, tu digitalise, on digitalise, nous digitalisons et vous devez digitaliser !
Le Maroc, comme beaucoup de pays, était gentiment installé dans un mouvement de digitalisation (Réseau télécom, concurrence, agence de réglementation, Agence de développement du digital, …) comme si cette révolution se devait d’être un long fleuve tranquille.
Certes, certains décideurs commençaient à peine à comprendre que cette révolution digitale n'était pas une simple informatisation, une banale numérisation de documents ou une originale gestion flux de données
Ce n’est pas aussi simple que l’on croyait au départ.
Premièrement : Cette révolution “Transformation digitale” s’impose concomitamment à quatre autres révolutions :
Changement climatique
Migration de masse
NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives)
Intelligence artificielle (IdO , Big data , ….)
Où donner de la tête : Priorisation, hiérarchisation, …
Nos élites préfèrent les changements séquentiels et détestent les révolutions parallèles
Deuxièmement : Du Verticale à l’Horizontal :
Toutes nos organisations (institutionnelles, administratives, privées, académiques, ...) ont été structurées dans leurs gouvernances et leurs managements selon un schéma vertical de décision.
Alors comment passer d’une génération de décideurs bien installée Verticalement à une génération collaborativement Horizontale.
Le V devait s’opposait au H le long d’une transition démographique des élites.
Aujourd’hui, cette révolution digitale appelle au grand remplacement.
La génération au pouvoir est naturellement en posture “ j’y suis j’y reste” et freinera des quatre fers ...
Une belle résistance en vue et des contre-révolutions à l’horizon.
Cela a déjà commencé (Presse) : Les notaires contre, les huissiers contre, les Adouls contre, …
Nos chères élites adopteront la posture du roseau, plier sans se casser.
La transversalité des métiers sera refusée et la date de péremption des diplômes sera rejetée.
Troisièmement : Raréfaction de l’emploi :
Sur le sujet, il y a à boire et à manger.
Si tout le monde semble d’accord sur un point : 50% des métiers-emplois de demain (2030) n'existent pas encore aujourd'hui
Par contre, le niveau destructif net en emplois de cette révolution ne fait pas l’unanimité.
Les uns se rassurent : Destruction créatrice.
Comment le disent-ils ? : Les changements technologiques ont toujours été vus comme des dangers. Ainsi “l’invention de la machine à vapeur et plus tard de l’électricité ont été vues à l’époque comme un danger pour l’emploi. Et pourtant nous constatons que le progrès technique a créé de l’emploi. Il faut juste que le système économique et éducatif s’adaptent à cette révolution”
Les autres s’alarment : Destruction massive
Cette 4ème révolution entraînera une perte monumentale d’emplois qui ne sera que partiellement compensée par la création d’autres d’emplois.
Un solde net très largement déficitaire et qui pourrait annoncer une tendance de fond sur beaucoup d’emplois de milieu de gamme et chez les cols blancs.
Il y aura de moins en moins d’intermédiation, et de plus en plus d'hyper automatisation assistée par l’intelligence artificielle, donc beaucoup moins d’emploi.
Quels emplois se développeront ? Les emplois très qualifiés de management et de top management et le travail peu qualifié, comme dans le service à la personne.
J’ai beaucoup hésité avant de choisir entre : Destruction créatrice ou Destruction massive
Après cette crise, je suis convaincu que la Destruction massive d’emplois s’impose comme l'hypothèse la plus crédible.
Alors c’est pas gagné d’avance.
Et pour finir cette réflexion, ma conviction est que cette transformation ou révolution digitale se fera en W ou plutôt en WWW (Montagnes russes).
Rédigé par Adnane Benchekroun