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On interdit bien les manifestations contre la vie chère


Rédigé par le Lundi 20 Février 2023

Interdites ou pas , les manifestations contre la vie chère ont bien eu lieu dimanche 19 février dans plusieurs villes du Royaume.



Écouter le podcast en entier :


L'Etat social en question 

A Tanger , Oujda , Meknes , Settat et Casablanca , entre autres , les militants de la CDT ont ainsi bravé l'interdiction du ministère de l'intérieur.

Faut-il se résigner à crier son amertume, sa colère et son désespoir sur les réseaux sociaux ou choisir de sortir à la rue pour faire entendre sa voix ?

Oui, mais ce gouvernement qui interdit de manifester contre la vie chère entend -il seulement ses voix qui crient par milliers voire par millions qu'elle n'en peuvent plus. !?

Ce gouvernement espère-t-il que les marocains s'adaptent à l'inflation  grâce à leur capacité de résilience comme ils l'ont fait avec la hausse des prix du carburant sans que les particuliers ne reçoivent d'aides comme celles reçues par certains professionnels du transport routier.?

Le gouvernement a certainement spéculé sur cette capacité de résilience des marocains sauf que pour les plus défavorisés et les plus démunis la flambée des prix est devenue insupportable.

Ras-le- bol.

Il faut dire que ces protestations se sont tenues au  strict minimum puisque les manifestants n'ont pas pu défiler dans les grandes artères .

Les manifestations  se sont effectivement rassemblés en attroupements bien encadrés de part et d'autre par des cordons sécuritaires, les forces de sécurité voulant les empêcher de circuler librement.

Concrètement, dans les marchés la flambée des prix a connu une légère accalmie avec de légères baisses mais cela reste nettement et carrément insuffisant.

A un certain moment, il faudra déterminer exactement quel est le revenu minimum avec lequel une famille peut vivre dignement et décemment.

Même s'il s'agit d'une question qui risque d'en fâcher beaucoup, et que certains vont chercher à occulter , on ne peut plus parler aujourd'hui au Maroc parler de développement humain sans agir sur la qualité de vie des populations et le rapport entre le revenu des ménages et le coût sans cesse galopant de la vie .

Le peuple attend des solutions adaptées et urgentes à la crise actuelle et une volonté énergique 

Les tergiversations et les atermoiements ne sont plus permis et le gouvernement ne peut plus continuer à se voiler la face en se servant de l'excuse ou de l'alibi du Registre Social Unifié et des aides qui seront versées directement.

Non seulement, il n'y a eu aucune étude concernant la pertinence de cette nouvelle démarche, mais les marocains veulent que les gouvernants se mettent aujourd'hui et maintenant à leur écoute et au chevet de leurs préoccupations et soucis !

Le peuple étouffe et n'en finit plus de lancer des Sos désespérés car la crise est devenue trop lourde à porter , a pris une tournure vertigineuse et des accents de précarisation durable pour tous ceux dont la vulnérabilité sociale et économique a été exaspérée ces derniers mois .

Il y a une paix sociale à sauvegarder ou du moins à restaurer, et une bombe sociale à désamorcer avant que le ras- le -bol ne devienne général et trop compliqué à gérer.

On peut très bien interdite des manifestations, mais nul ne pourra empêcher le ras-le-bol de fleurir et les ingrédients du mécontentement de s'épanouir si des mesures adéquates ne sont pas prises d'urgence pour préserver le pouvoir d'achat des ménages et les revenus des foyers .

Et puis surtout , l'Etat social devrait s'exprimer plus souvent avec audace , détermination et solidarité avec des mécanismes de régulation et de redistribution qui fonctionneront en permanence ! 

Par Hafid Fassi Fihri 





Hafid Fassi fihri
Hafid Fassi Fihri est un journaliste atypique , un personnage hors-normes . Ce qu'il affectionne,... En savoir plus sur cet auteur
Lundi 20 Février 2023

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