Occasion ratée de présenter la Nouvelle Stratégie Digitale du Maroc au Gitex Africa 2024


Rédigé par La Rédaction le Mercredi 29 Mai 2024

L'ouverture des travaux de la 2e édition du Gitex Africa, ce mercredi à Marrakech, marque un moment important pour l'écosystème technologique africain. Avec plus de 1.500 exposants représentant plus de 130 pays, l'événement se positionne comme une vitrine incontournable pour les innovations technologiques et les stratégies digitales. Cependant, cette année, le Maroc semble avoir raté une occasion en or de présenter sa nouvelle stratégie digitale, laissant ainsi une opportunité de leadership inexploitée.



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Le Gitex Africa 2024 aurait pu être le tremplin pour le Maroc afin de consolider sa position de leader technologique en Afrique.

Gitex Africa est un événement majeur qui réunit des acteurs clés de la technologie et de l'innovation à travers le continent. C'est une plateforme idéale pour les gouvernements, les entreprises et les start-ups pour montrer leurs avancées, discuter des tendances émergentes et établir des partenariats stratégiques. L'édition de cette année est particulièrement significative car elle s'inscrit dans un contexte mondial où la transformation digitale est devenue un impératif pour la compétitivité et la résilience économique.

Pour un pays comme le Maroc, qui aspire à devenir un hub technologique en Afrique, avoir une stratégie digitale claire et ambitieuse est crucial. Une telle stratégie devrait couvrir divers aspects tels que l'infrastructure numérique, l'inclusion numérique, la cybersécurité, et le développement des compétences. Elle devrait également s'aligner avec les objectifs de développement durable et les priorités économiques nationales.

L'ouverture du Gitex Africa 2024 était l'opportunité parfaite pour le Maroc de dévoiler sa nouvelle stratégie digitale, d'attirer l'attention des investisseurs, et de démontrer son engagement à être un leader technologique sur le continent.

Malheureusement, cette opportunité a été manquée. Plusieurs participants et observateurs ont noté l'absence de nouvelles annonces significatives de la part des autorités marocaines, ce qui a suscité des interrogations sur la vision et la direction du pays en matière de transformation digitale.

Ne pas présenter une stratégie digitale à une plateforme aussi influente que Gitex Africa peut avoir plusieurs conséquences négatives. D'abord, cela peut être perçu comme un manque d'engagement ou de préparation de la part des autorités marocaines, ce qui pourrait affecter la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux. Ensuite, cela laisse la porte ouverte à d'autres pays africains pour prendre le leadership dans le domaine de la technologie et de l'innovation, mettant ainsi le Maroc en position de rattrapage plutôt que de pionnier.

Comparons cette situation à d'autres pays africains qui ont su tirer parti de plateformes similaires pour avancer leur agenda numérique. Par exemple, le Rwanda a utilisé des événements technologiques internationaux pour présenter son ambition de devenir un hub pour les technologies émergentes en Afrique. Le Kenya a également mis en avant son écosystème de start-ups et ses initiatives en matière de fintech lors de conférences mondiales, renforçant ainsi sa position sur la scène technologique mondiale.

Il est impératif pour le Maroc de tirer des leçons de cette occasion manquée et de prendre des mesures rapides pour rattraper ce retard. Cela implique de finaliser et de communiquer une stratégie digitale cohérente et ambitieuse, d'investir dans les infrastructures nécessaires, et de promouvoir une culture de l'innovation et de l'entrepreneuriat. Les autorités marocaines doivent également s'assurer que leurs initiatives digitales sont inclusives, en mettant l'accent sur l'accès à la technologie pour tous les citoyens, en particulier ceux des régions rurales et marginalisées.

Le Gitex Africa 2024 aurait pu être le tremplin pour le Maroc afin de consolider sa position de leader technologique en Afrique.

Bien que cette occasion ait été manquée, il n'est pas trop tard pour agir. En adoptant une approche proactive et en s'engageant fermement dans la voie de la transformation digitale, le Maroc peut encore se positionner comme un acteur clé dans l'écosystème technologique africain. Les prochains mois seront déterminants pour voir si le pays saura saisir les opportunités futures et réaliser son potentiel en matière de digitalisation.

La Stratégie Maroc digitale 2030, élaborée par le gouvernement, sera lancée dans les prochaines semaines, a annoncé, mercredi à Marrakech, le Chef du gouvernement, Mr Aziz Akhannouch.

Il est à préciser que la stratégie Maroc digital 2030 repose sur deux axes majeurs, le premier est lié à la digitalisation des services publics, et le second est destiné à donner une nouvelle dynamique à l’économie numérique, selon Mr Akhannouch.

Le Royaume du Maroc a signé en 2023 un accord pour tripler le nombre des lauréats dans le domaine de la digitalisation à l’horizon 2027.

Le Maroc a également signé plusieurs accords avec de nombreuses sociétés multinationales leaders, spécialisées dans les domaines des technologies de l’information, de la recherche et du développement.

Les plateformes e-commerce et de paiement en ligne sont aussi concernées par la Stratégie Maroc digitale 2030, puisqu’elles contribuent à simplifier les opérations commerciales, à réduire leurs coûts et à renforcer leur efficience.

A rappeler que la digitalisation constitue un moteur de l’innovation, favorisant ainsi le développement de concepts et de solutions nouvelles, notamment les hackathons et les start-ups numériques, ce qui stimule l’entrepreneuriat et la création d’emplois.

La fintech a été aussi évoquée à Gitex Africa par Mr Akhannouch, puisqu’elle joue un rôle crucial en favorisant l’intégration des marchés financiers africains et que les services de paiement en ligne et e-bancaires vont indubitablement contribuer à la réalisation de plus d’intégration financière arrivant jusqu’aux zones rurales.




Mercredi 29 Mai 2024
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