A lire ou à écouter en podcast :
Notre pain mis à nu ? Ou « Ça ne mange pas de pain » ? (7.51 Mo)
Une guerre intestine
Les couteaux sont tirés, affûtés, prêts à charger sur le tas de confusions qui président à ce tapage qui s’éprend volontiers de notre pain quotidien. Un bras-de-fer entre la Fédération Nationale de la Boulangerie et Pâtisserie (FNBP) et la Fédération Nationale des Minotiers (FNM) qui défend, arguments à l’appui, à qui mieux mieux, et chacun son camp, la bonne ou mauvaise qualité du pain.
Mais il sied, ici, pour faire preuve de rigueur intellectuelle, et d’honnêteté dans le propos, de remettre les pendules à l’heure, de remonter la machine du temps, jusqu’à l’éclosion de cette bombe farinée, qui finit par barbouiller et l’opinion public et ces mêmes acteurs, car, en définitive, ne sont-ils pas de la même maison ? Pourquoi diable s’acharnent-ils à s’étriper au vu et au su de tous ?
Maintenant que la question est posée, restituons les faits, et barrons le chemin à tout anachronisme, d’abord, il importe de préciser que c’est l’Association Marocaine de la Défense des Droits du Consommateur qui a donné le la à cette bataille qui a fait imploser le circuit intérieur, faiseur de notre pain, et qui, par-là, a qualifié de tous les dangers la piètre qualité du pain.
Au menu, le cancer, le diabète, la dépression, bref, tout ce qui peut faire tomber de sa chaise un hypocondriaque, de même, inquiéter un quidam raisonnablement soucieux de sa santé. Toujours selon l’association, les monstres qui seraient à l’origine de ce dérèglement de la machine humaine viennent à point nommé pour délimiter le périmètre de ce remue-ménage.
Le sel, le sucre, la levure chimique sont pointés du doigt pour un usage excessif. Aussi la piètre qualité du blé qui échapperait au radar, bien chargé en pesticides et autres déclinaisons plus farouches, qui se refusent à l’effort de la mémoire, mais qui nous renseignent par l’alarme qu’elles mettent en branle que tout ça n’est pas bon !
Ce n’est pas moi ! C’est l’autre…
Alors que la bombe, que nous imaginons, prise de plein fouet par ceux en première ligne, à savoir les minotiers, puis les boulangers, fut lâchée, il n’en fallut que de peu pour que la fédération citée en préambule emboîte le pas à l’association, fasse siennes ces allégations, renchérit la donne jusqu’à prétendre que ce blé ne peut servir, serait-ce, de fourrage pour nos animaux, à tel point que le lecteur malavisé les lui appropriait sans tarder.
Pourquoi une telle surenchère dans le propos ? les boulangers, ou les pâtissiers n’agrémentent pas eux-mêmes cette farine tant décriée de ce sucre pour mieux dorer leur pain ? De cette levure chimique dans le viseur des gardiens de la santé ? Comme si les minotiers seuls, pris d’assaut, et par dedans, par le bout d’une chaine de valeur, qui se doit d’œuvrer de commun effort pour acheminer un pain de qualité.
Comme si les minotiers, seuls, avait pour responsabilité de veiller au grain. Ces derniers, soit dit en passant, et par le truchement de leur président, auraient mis leur point d’honneur à passer au crible de ce blé conduit à leurs minoteries, lesquelles minoteries disposeraient et pour nombre d’entre elles de laboratoires pour affiner la sélection de cet intrant soit-il importé ou local.
Aussi l’ONSSA ferait le nécessaire pour s’assurer que ce dernier réponde aux normes. Pour dire que la chaine est robuste, et qualifiée pour un rendu de qualité, mais…
Les couteaux sont tirés, affûtés, prêts à charger sur le tas de confusions qui président à ce tapage qui s’éprend volontiers de notre pain quotidien. Un bras-de-fer entre la Fédération Nationale de la Boulangerie et Pâtisserie (FNBP) et la Fédération Nationale des Minotiers (FNM) qui défend, arguments à l’appui, à qui mieux mieux, et chacun son camp, la bonne ou mauvaise qualité du pain.
Mais il sied, ici, pour faire preuve de rigueur intellectuelle, et d’honnêteté dans le propos, de remettre les pendules à l’heure, de remonter la machine du temps, jusqu’à l’éclosion de cette bombe farinée, qui finit par barbouiller et l’opinion public et ces mêmes acteurs, car, en définitive, ne sont-ils pas de la même maison ? Pourquoi diable s’acharnent-ils à s’étriper au vu et au su de tous ?
Maintenant que la question est posée, restituons les faits, et barrons le chemin à tout anachronisme, d’abord, il importe de préciser que c’est l’Association Marocaine de la Défense des Droits du Consommateur qui a donné le la à cette bataille qui a fait imploser le circuit intérieur, faiseur de notre pain, et qui, par-là, a qualifié de tous les dangers la piètre qualité du pain.
Au menu, le cancer, le diabète, la dépression, bref, tout ce qui peut faire tomber de sa chaise un hypocondriaque, de même, inquiéter un quidam raisonnablement soucieux de sa santé. Toujours selon l’association, les monstres qui seraient à l’origine de ce dérèglement de la machine humaine viennent à point nommé pour délimiter le périmètre de ce remue-ménage.
Le sel, le sucre, la levure chimique sont pointés du doigt pour un usage excessif. Aussi la piètre qualité du blé qui échapperait au radar, bien chargé en pesticides et autres déclinaisons plus farouches, qui se refusent à l’effort de la mémoire, mais qui nous renseignent par l’alarme qu’elles mettent en branle que tout ça n’est pas bon !
Ce n’est pas moi ! C’est l’autre…
Alors que la bombe, que nous imaginons, prise de plein fouet par ceux en première ligne, à savoir les minotiers, puis les boulangers, fut lâchée, il n’en fallut que de peu pour que la fédération citée en préambule emboîte le pas à l’association, fasse siennes ces allégations, renchérit la donne jusqu’à prétendre que ce blé ne peut servir, serait-ce, de fourrage pour nos animaux, à tel point que le lecteur malavisé les lui appropriait sans tarder.
Pourquoi une telle surenchère dans le propos ? les boulangers, ou les pâtissiers n’agrémentent pas eux-mêmes cette farine tant décriée de ce sucre pour mieux dorer leur pain ? De cette levure chimique dans le viseur des gardiens de la santé ? Comme si les minotiers seuls, pris d’assaut, et par dedans, par le bout d’une chaine de valeur, qui se doit d’œuvrer de commun effort pour acheminer un pain de qualité.
Comme si les minotiers, seuls, avait pour responsabilité de veiller au grain. Ces derniers, soit dit en passant, et par le truchement de leur président, auraient mis leur point d’honneur à passer au crible de ce blé conduit à leurs minoteries, lesquelles minoteries disposeraient et pour nombre d’entre elles de laboratoires pour affiner la sélection de cet intrant soit-il importé ou local.
Aussi l’ONSSA ferait le nécessaire pour s’assurer que ce dernier réponde aux normes. Pour dire que la chaine est robuste, et qualifiée pour un rendu de qualité, mais…
Le pain ne justifie pas les moyens !
Si vous jetez la balle aux boulangers, les accusez de forcer la main sur le sucre, ou sur la levure, ceux-ci ne manqueraient pas de vous opposer que la farine serait mauvaise, qu’il faudrait remédier à ce mauvais sort par l’un des blancs : sel , sucre ou levure.
Certains vous diront droit dans l’œil que le marocain aurait un appétit singulier pour le sel, qu’en mettre moins, risque de le détourner du boulanger du coin. D’autres avancent sous cape que si le pain est sujet de plainte, c’est que les boulangers, pour grossir leur marge, useraient plutôt de ce blé subventionné, jugé, par certains, de mauvaise qualité.
Un blé destiné pour les démunis, et qui emprunterait un circuit détourné, informel, entre autres, enjamberait tous les points de contrôle, pour atterrir ailleurs que chez qui de droit. Un blé plus sombre, prêt à duper le consommateur, qui le croirait complet.
Un blé que les boulangers assaisonneraient de plus de sucre, de sel, de levure, pour le mettre à niveau. À qui profite ce tapage ? Pourquoi les boulangers ont-ils attendu le signal d’alarme de l’Association en question pour se mettre à dos les minotiers ? Était-ce pour sortir d’affaire aux yeux du consommateur ? Leur doit-on rappeler qu’on ne badine pas avec le pain ? Ce facteur de stabilité qui, s’il ne transige en rien d’avec la quantité, ne transigerait peut-être plus avec la qualité ? Qu’une mauvaise santé pèse lourd sur notre facture sociale ? Que le marocain consomme en moyenne un pain et demi par jour ? Que le pain ne justifie pas les moyens ?
Hicham Aboumerrouane
Si vous jetez la balle aux boulangers, les accusez de forcer la main sur le sucre, ou sur la levure, ceux-ci ne manqueraient pas de vous opposer que la farine serait mauvaise, qu’il faudrait remédier à ce mauvais sort par l’un des blancs : sel , sucre ou levure.
Certains vous diront droit dans l’œil que le marocain aurait un appétit singulier pour le sel, qu’en mettre moins, risque de le détourner du boulanger du coin. D’autres avancent sous cape que si le pain est sujet de plainte, c’est que les boulangers, pour grossir leur marge, useraient plutôt de ce blé subventionné, jugé, par certains, de mauvaise qualité.
Un blé destiné pour les démunis, et qui emprunterait un circuit détourné, informel, entre autres, enjamberait tous les points de contrôle, pour atterrir ailleurs que chez qui de droit. Un blé plus sombre, prêt à duper le consommateur, qui le croirait complet.
Un blé que les boulangers assaisonneraient de plus de sucre, de sel, de levure, pour le mettre à niveau. À qui profite ce tapage ? Pourquoi les boulangers ont-ils attendu le signal d’alarme de l’Association en question pour se mettre à dos les minotiers ? Était-ce pour sortir d’affaire aux yeux du consommateur ? Leur doit-on rappeler qu’on ne badine pas avec le pain ? Ce facteur de stabilité qui, s’il ne transige en rien d’avec la quantité, ne transigerait peut-être plus avec la qualité ? Qu’une mauvaise santé pèse lourd sur notre facture sociale ? Que le marocain consomme en moyenne un pain et demi par jour ? Que le pain ne justifie pas les moyens ?
Hicham Aboumerrouane