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Si tant est que la remise en question soit de l’ordre de la charité, et que charité bien ordonnée commence par soi-même, ne devrions-nous pas d’abord, avant d’embrayer sur la question Israélo-palestinienne, par souci d’énumération logique, aussi, pour honorer en nous, la théorie du moindre effort, économe que nous sommes, nous reposer et notre élan épris des causes justes sur Zarathustra.
Lui, qui en a vu des vertes et des pas mûres eu égard d’un troupeau-populeux qui ferme l’oreille à toute élévation.
« Avons-nous la bouche faite pour ces oreilles, ou devrions-nous leur briser les oreilles afin qu’ils apprennent à entendre avec les yeux... ».
C’est chose malaisée que de créditer les agitateurs fieffés, qui brandissent à tout-va cette incantation à vous chasser de ces contestataires, et des plus rompus à l’exercice des contraires...
Une incantation rangée dans le chaud d’un qualificatif « fichtrement » polyphonique : antisémitisme...
Et si on faisait le pari de l’intelligence ? Les nuances nous-auraient-elles si bien déserté ? Ou cet imbroglio hargneux, expéditif, idéologue, serait ce trublion de service, qui sert de confusion, et de blâme à tous les kidnappeurs de la pensée...
De ceux qui lui intimeraient : Ayez le sens que nous daignons vous accoler , sinon vous ne retournerez point à votre dictionnaire..
Si chaque mot est un préjugé comme le dirait l’auteur du sur-homme, il sied de regarder de plus près ce diable-mot à la merci des fauteurs de troubles.
Ne nous attardons pas sur les secrets de polichinelles, et les lieux communs où le monde vient ouvrir braguette, car c est un secret de tous connu que le mot sémite se décline en juif et arabe, et dire qu’un arabe soit antisemite, est un oxymore mauvais goût, et de un.
Plutôt attardons-nous sur ce procédé de « glissement » qui veut coller à la peau du sionisme, un antisémitisme échevelé, à prendre ou à laisser.
Un procédé chéri de l’ambiguïté qui met sens dessus sens dessous un mot pourtant univoque...
Un amalgame qui s’époumone à tue-tête, qui fait sitôt de plier l’échine à ceux qui osent opposer un « niet » de nuances, et qui ne voit nulle implication entre sionisme et sémitisme, deux mots en « isme »...
Un malheureux suffixe qui ne participe d’autre chose que l’excès.
Venons-en aux illustrations, car qu’est-ce qu’un philosophe, toujours selon l’auteur de la « volonté de puissance », si ce n’est quelqu’un à même de donner un exemple.
Et des exemples, il en pleut... allons droit à la catastrophe, le ministre Darmanin qui met son poing d’honneur à interdir les manifestations pro-palestiniennes, raison en serait, et faisons court, qu’être pro-Palestine aurait un avant goût antisemite, que l’on ne serait pas à l’abri d’un raccourci-double-implication entre les deux camps réduits en un.
Que nous avions raison de nous accaparer ce sujet miné de travers de par les pincettes philosophiques ! Car le jargon de la matière nous servira de placer les jugements esthétiques à priori, et de foutre un pied à l’arrière des jugements téléologiques de Kant qui se veulent toute raison toute austérité...
Rappelons que M. l’intérieur n’est pas à son premier amalgame, fait vite de s’emmêler les pinceaux, preuve en est sa déclaration face à M. Bourdin, et qui eut pour teneur, alors que la France broyait un noir indicible suite à la décapitation de M. Paty: Voir des rayons Halal dans nos supermarchés me choque...
Pour une gaffe c’en est doublement une, ce court-circuit insensé nous voudrait-il faire accroire qu’un musulman qui mange Halal, serait capable de décapiter un homme en pleine rue ?
Un peu de retenue...cela ne prête pas qu à confusion, plutôt à une haine insensible qui sème sa gangrène dans les coins et recoins de la vielle France.
Un responsable politique ne devrait-il pas d’abord être responsable?
Ce deux poids deux mesures français n’est-il pas pour déplaire ?
Les « raisons humanitaires » déployées à n’en plus tenir au Mali, en Libye, en Syrie, car comme le dirait BHL l’ingérence serait plutôt synonyme d’un progrès de société, ne cadreraient pas avec la situation palestinienne ?
Serait-ce antisemite que de faire pression sur l’Etat Israélien pour se plier aux injonctions de L’ONU, veiller à la mise sur pied de deux États, cesser ce rognage constant dans les terres palestiniennes.
La France n’a trouvé bon que de faire appel au grand oncle Sam pour...avis. Un oncle qui laisse faire, qui temporise le temps que les choses se tassent d’elles -mêmes ...
Pas avant que Netanyahu soit « venu à bout » du Hamas, ne nous offusquons point de la formule, de l’emploi du premier ministre, et qui serait l’une des alternatives pour cesser le feu...,
Sûrement y aurait-on vu « extermination » si tel propos fut usé à l’encontre d’Israël... pour que s’ensuivent de ces qualificatifs à la résonance nazie..
Netanyahu qui mise sur la carte sécuritaire, les coalisions de droite, pour se faire réélire... un oncle Sam donc qui, quoique tenaillé par sa « gauche » sensible au sort palestinien, se refuse un coup de force...
Il est temps que ce manichéisme barbare prenne fin. Qu’un tantinet de morale imbibe nos politiques. Que le cran « humanitaire » soit avancé là où le devoir appelle.
Que la grandeur n’est pas l’apanage des lèche-bottes . Que l’universalisation de la bêtise poltronne nous fait un monde bancal et miséreux.
Qu’ailleurs, on ne se gêne de se mettre autour de la table... avec les Talibans afghans, alors que le Hamas, fiché comme organisation terroriste, lui est enlevé tout canal de discussion.
Que la politique soit devenue de la communication ...Qu’être pour la Palestine ne signifie aucunement être contre Israël.
Que la paix est du ressort des puissants...
Hicham Aboumerrouane