Mukbang : cette tendance populaire mais risquée pour la santé


Rédigé par le Mardi 27 Aout 2024

Ce type de contenu, souvent axé sur la consommation excessive d'aliments peu sains, présente des risques pour la santé tant pour les créateurs que pour les spectateurs.



"Manger en se diffusant"

Le "mukbang", une tendance originaire d'Asie, est aujourd'hui un phénomène mondial, particulièrement populaire sur YouTube.
 
Le terme, qui signifie littéralement "manger en se diffusant" en coréen, désigne un type de vidéo où les créateurs de contenu se filment en train de manger de grandes quantités de nourriture, souvent tout en interagissant avec leur audience en temps réel.
 
Si cette pratique séduit de plus en plus d'internautes, elle soulève également de nombreuses préoccupations parmi les spécialistes de la santé.

L'attrait du Mukbang : entre spectacle et surconsommation

Ce qui fait l'attrait du mukbang, c'est l'aspect visuel et spectaculaire de la consommation alimentaire.
 
Les créateurs mangent devant la caméra des quantités massives de nourriture, allant de plats épicés à des repas riches en graisses.
 
Ces vidéos cumulent des millions de vues, et les créateurs les plus populaires, comme Niko Avocado, en ont fait leur spécialité, attirant des audiences massives et fidèles.
 
Pour beaucoup de spectateurs, le mukbang offre un mélange de divertissement et de fascination.
 
L'idée de regarder quelqu'un consommer d'énormes quantités de nourriture peut sembler absurde, mais elle suscite une forme de voyeurisme et, pour certains, une certaine forme de confort, en vivant par procuration une expérience gastronomique qu'ils n'oseraient peut-être pas eux-mêmes entreprendre.
 
Cependant, cette tendance a un revers inquiétant. Selon plusieurs études basées sur des milliers d'heures de vidéo, les types d'aliments consommés dans les mukbangs sont souvent loin d'être sains.

Des plats trop gras, trop épicés ou trop sucrés sont particulièrement populaires, et la consommation excessive de ces types d'aliments peut avoir des conséquences graves sur la santé.

Un avertissement des experts

Les spécialistes de la santé, notamment des diététiciens, tirent la sonnette d'alarme. Le mukbang encourage une surconsommation de nourriture, à la fois chez les créateurs de contenu et leurs spectateurs.
 
La consommation excessive de plats riches en calories et pauvres en nutriments peut entraîner une prise de poids rapide et des problèmes de santé graves, tels que l'obésité, le diabète, et des maladies cardiovasculaires.
 
Plusieurs créateurs de contenu ont déjà souffert des conséquences de cette pratique. Un exemple frappant est celui de Niko Avocado, une figure bien connue de la communauté mukbang sur YouTube.
 
Ce créateur a documenté sa propre prise de poids au fil du temps, au point où il est maintenant contraint de se déplacer en fauteuil roulant en raison d'une obésité morbide.
 
L'une des principales préoccupations des experts est l'influence potentielle du mukbang sur les comportements alimentaires des spectateurs.
 
Le visionnage régulier de ce type de contenu peut normaliser la surconsommation de nourriture, particulièrement chez les jeunes, augmentant ainsi les risques d'obésité et d'autres problèmes de santé liés à l'alimentation.

Un phénomène à réguler ?

Face à ces dangers, plusieurs experts appellent à une régulation plus stricte des vidéos de mukbang, en particulier en ce qui concerne les plateformes de diffusion comme YouTube.
 
Certains suggèrent que ces vidéos devraient comporter des avertissements sur les risques pour la santé, ou que les créateurs de contenu devraient être encouragés à adopter des pratiques alimentaires plus saines dans leurs vidéos.
 
En attendant, le phénomène continue de croître, alimenté par l'attrait de l'excès et le pouvoir des réseaux sociaux.

Il reste à voir si les plateformes et les créateurs prendront conscience des risques et agiront en conséquence, ou si le mukbang continuera à prospérer malgré les avertissements de la communauté scientifique.

mukbang, YouTube, diététiciens, santé, surconsommation, obésité, régulation, réseaux sociaux





Mardi 27 Aout 2024
Dans la même rubrique :