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Par Aziza Benkirane
Je ne vous réclamerais ni excuses, ni repentances des faits d’armes envers le Maroc.
Ni les ruses utilisées pour imposer le protectorat, ni les pluies d’armes chimiques sur le Rif, ni les crimes et déportations, ni même l’annexion de nos terres, ou encore la privation de nos racines et frontières avec le Mali et le Sénégal. Ni encore d’avoir entrainé l’Espagne dans votre sillage pour mieux nous balkaniser. Non. Nous avons tourné la page pour aller de l’avant.
Je veux bien faire semblant de croire à la liberté d’expression, et l’indépendance totale des lignes éditoriales des médias financés par les fonds publics français, leurs manipulations de l’histoire passée et contemporaine, par exemple quand ils promotionnent les thèses à la 20%, et effacent les médailles d’or marocaines du tableau des trophées africaines ...
Vous n’êtes pas obligés de nous aimer. Nous même, ne vous aimons pas toujours. Je vous demande seulement de ne pas continuer à occulter vos archives, et gommer notre vérité géographique actuelle, uniquement pour racheter la problématique mémorielle algéro-française, que vous n’arriverez pas à départager, en nous « aidant à nous entretuer » comme projetait de le faire le Général De Gaulle.
Cela n’aboutirait qu’à déclasser d’avantage la France, aux yeux de toute l’Afrique, comme aux yeux de mon Pays « dont il ne faut pas prononcer le nom ».