Neuf-cent-soixante-sept passes réussies, et un seul tir cadré en cent-vingt minutes pour zéro but : voilà le terrible constat d'échec d'un schéma vu et encore revu mardi pour l'Espagne, qui a fini par causer sa perte douze ans après l'avoir hissé au sommet du monde.
"Parfois frustrant"
Ce style de jeu à l'espagnole, loué par les plus grands entraîneurs du monde et porté par Xavi, Iniesta et les anciennes stars de la Roja il y a douze ans en Afrique du Sud, était encore vanté par le sélectionneur marocain Walid Regragui la veille de la rencontre.
Mais ce schéma de jeu, qui a permis aux Espagnols de marquer sept buts face à une modeste sélection costaricienne en ouverture, a par la suite privé la Roja de verticalité contre l'Allemagne (1-1) pour finir par s'essouffler nettement contre le Japon (défaite 2-1) puis le Maroc.
Luis Enrique, sur le départ?
En moyenne durant le Mondial-2022, l'Espagne a totalisé 955 passes par match... mais depuis leur sacre en 2010, les Espagnols n'ont gagné que trois matches en trois éditions de Coupe du monde, contre l'Australie (3-0 en 2014), l'Iran (1-0 en 2018) et le Costa Rica (7-0 en 2022).
Est-ce le moment pour le sélectionneur Luis Enrique, revenu aux commandes en 2019, de laisser les rênes de la Roja ?
Selon la presse, le nom de son successeur commence déjà à circuler dans les couloirs de la fédération espagnole : Marcelino, ex-entraîneur de Séville, Villarreal, Valence et de l'Athletic Bilbao au profil moins radical, n'a plus de poste et attend sagement son tour.
LODJ avec AFP
"Mes joueurs ont parfaitement représenté mon idée de football", a martelé Luis Enrique au coup de sifflet final, s'accrochant à un plan de jeu que tout un pays déplore désormais.
"L'Espagne succombe, avec beaucoup de possession pour rien", a titré à sa une le quotidien généraliste espagnol El Pais, mercredi. "L'Espagne du ni-ni : ni étincelle, ni idées, ni but", a abondé à sa une son concurrent ABC.
"Parfois frustrant"
Ce style de jeu à l'espagnole, loué par les plus grands entraîneurs du monde et porté par Xavi, Iniesta et les anciennes stars de la Roja il y a douze ans en Afrique du Sud, était encore vanté par le sélectionneur marocain Walid Regragui la veille de la rencontre.
"Ca fait 15-20 ans que cette équipe joue de la même manière, avec une possession haute, +tiki-taka+, avec toujours des joueurs de talent au milieu de terrain. Ils veulent le ballon, ils ne le laissent pas à l'adversaire, et leur comportement ne change jamais sur un terrain. Si tu leur changes le maillot, tu sauras quand même que c'est l'Espagne qui joue. J'aime beaucoup cette culture", complimentait Regragui avant le match, évoquant toutefois "une possession qui fait mal à l'adversaire, mais qui fait mal aussi au public", qui se lasse vite de cette possession stérile.
Mais ce schéma de jeu, qui a permis aux Espagnols de marquer sept buts face à une modeste sélection costaricienne en ouverture, a par la suite privé la Roja de verticalité contre l'Allemagne (1-1) pour finir par s'essouffler nettement contre le Japon (défaite 2-1) puis le Maroc.
"On a essayé de les fatiguer, de les faire bouger pour essayer de trouver un espace. On a réussi quelques fois, mais on a manqué de cette pincée de chance dans la dernière passe ou le dernier tir", s'est lamenté le capitaine Sergio Busquets, seul survivant de l'équipe championne du monde 2010 sur la pelouse mardi.
"On s'attendait à trouver onze mecs retranchés derrière, comme presque à chaque match. C'est compliqué, parfois frustrant", a même tancé le défenseur central de la Roja, Rodri, sur la chaîne espagnole TVE après le match.
"Quand tu travailles chaque jour avec une idée précise, que tu la mènes bien et que ça ne marche pas... On ne peut pas parler de déception", a tempéré Marcos Llorente.
Luis Enrique, sur le départ?
En moyenne durant le Mondial-2022, l'Espagne a totalisé 955 passes par match... mais depuis leur sacre en 2010, les Espagnols n'ont gagné que trois matches en trois éditions de Coupe du monde, contre l'Australie (3-0 en 2014), l'Iran (1-0 en 2018) et le Costa Rica (7-0 en 2022).
Est-ce le moment pour le sélectionneur Luis Enrique, revenu aux commandes en 2019, de laisser les rênes de la Roja ?
"S'il y a un responsable, c'est moi", a assumé le technicien mardi dans les coursives du Stade Education City, assurant qu'"à partir de la semaine prochaine, tranquillement, quand le président (Luis Rubiales, NDLR) l'estimera opportun, on discutera de l'avenir".
Selon la presse, le nom de son successeur commence déjà à circuler dans les couloirs de la fédération espagnole : Marcelino, ex-entraîneur de Séville, Villarreal, Valence et de l'Athletic Bilbao au profil moins radical, n'a plus de poste et attend sagement son tour.
LODJ avec AFP