Un soulèvement citoyen

Cette décision fait suite à des propos controversés tenus par l’artiste, jugés insultants envers le Maroc, un pays qui a joué un rôle majeur dans sa carrière. En effet, les déclarations de Bilal avaient suscité une vague de protestations sur les réseaux sociaux, entraînant le comité d’organisation à reconsidérer sa participation.

Bilal Mouffok, de son vrai nom, est devenu célèbre à la fin des années 1990, avec une carrière marquée par un immense succès dans le monde du Maghreb, et en particulier au Maroc. Cependant, ses déclarations lors d'une interview en 2016, où il avait exprimé son désintérêt pour la nationalité marocaine, ont suscité l'indignation. Bien qu'il ait continué à se produire au Maroc par la suite, cette réponse condescendante a laissé des traces. Face à la montée des critiques, le comité d’organisation a décidé d'annuler son concert et de le remplacer par l'artiste marocaine Saida Charaf.

Un contexte de fraternité ébranlé

Malgré les tensions politiques entre l’Algérie et le Maroc, le pays hôte a longtemps été un fervent promoteur des artistes algériens, témoignant d'une volonté de fraternité entre les deux nations. Cheb Bilal, qui a bâti sa notoriété en grande partie grâce au public marocain, s'est pourtant retrouvé au cœur d'une controverse qui illustre la fragilité des relations culturelles entre les deux pays. Dans un contexte marqué par des tensions politiques croissantes et des tentatives d’appropriation culturelle, les Marocains se montrent désormais plus vigilants face aux artistes dont les propos dénigrants mettent en péril cette fraternité.