Une édition unique dans les anales du mondial, tant elle a réservé de surprises, suscité des controverses et d’interminables polémiques. Mais ce fut aussi un grand moment de football, d’amitié, de fraternité entre les peuples unis autour de l’improbable et magique ballon rond. J’avais 10 ans en 1978 quand j’ai commencé à collectionner les photos des joueurs du Mondial organisé par la junte militaire en argentine.
La Hollande de Kruijfe fut finaliste malheureuse pour la seconde fois consécutive en mondial après celle de 1974 face à l’Allemagne de Beckenbauer.
En 1982 en Espagne, ce fut la fureur partout, chaque gamin voulant devenir footballeur. Maradona devint le dieu des stades après pelé vingt cinq ans plutôt. Des vocations étaient nées, consolidée par le mondial de Mexico en 1986 et la qualification du Maroc au second tour du tournoi, une première en afrique et dans le monde arabo-musulman après une première participation au mondial de 1970. Nous avions longtemps attendu un nouvel exploit de notre équipe nationale. Nous avions même postulé pour organise le tournoi mondial à plusieurs reprises, en vain…
Nous fûmes surpris en 2010 par l’attribution par la FIFA du mondial 2022 au Qatar, car nous estimions que nous étions, nous les marocains, plus aptes à l’accueillir. Mais le Qatar, état lilliputien mais excessivement riche, a eu les bons arguments, les seuls qui comptent pour la FIFA, plus à même de convaincre les membres de celle-ci de l’accueillir.
Et ce fut une très, très, très belle coupe du monde à la fin. Magnifiquement organisée par le Qatar.
Ceci fut possible, grâce à la détermination d’un homme, qu’on a tendance à oublier maintenant puisqu’il n’est plus à la tête de cet état : le Prince Hamad Al Thani. Ce prince atypique, qui a bouleversé durablement le visage du moyen-orient en maîtrisant à merveille le soft power, donnant ainsi une grande puissance à son pays, lui qui ne possédait ni armée ni milice et qui risquait de voir son émirat, englouti à tout moment par les sables mouvants des convoitises voraces et coriaces de ses puissants voisins saoudiens et émiratis. Le prince a su jongler dans les mers improbables de cette ancienne côte des pirates, pour nous offrir, l’une des plus belles coupes du monde qui ait été organisée.
Pour nous les marocains, ce fut une immense fierté de réaliser, grâce à notre équipe nationale, un parcours extraordinairement historique en arrivant en demie-finale de la coupe du monde. Un exploit jamais réalisé encore par aucune équipe africaine, arabe ou islamique…
Le Maroc a ainsi été découvert ou redécouvert par les 3/4 du globe, son équipe déjouant tous les pronostics, même les plus optimistes. Cela nous a même bluffé nous les marocains, parce qu’on ne pensait pas que notre onze national pouvait aller aussi loin dans cette compétition sportive de très haut niveau.
L’organisation de la coupe du monde par le Qatar a été magnifique et bluffante par les moyens financiers mis par cet état pour sa réussite, à tous les niveaux.
Alors aujourd’hui, quel que soit le vainqueur de cette coupe, de l’Argentine ou de la France, finalistes émérites, et téméraires, c’est d’abord le football qui sort gagnant en premier lieu, démontrant une nouvelle fois sa force d’attraction au niveau international. C’est aussi la réussite de notre équipe nationale qui a marqué les esprits et remporté haut la main la coupe du monde des cœurs. Et enfin c’est la réussite du Qatar et de ses princes les Al Thani, qui ont fait de leur pays durant un mois, le point de convergence des yeux et des cœurs du monde amoureux ou non du football.