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Maroc : Les greffiers en colère et bientôt en grève nationale


Rédigé par le Mercredi 28 Août 2024

Les tribunaux marocains se préparent à une paralysie imminente, alors qu’une grève nationale des greffiers, prévue les 3, 4 et 5 septembre 2024, risque de perturber profondément le déroulement quotidien de la vie judiciaire au Maroc.



Après une période d'accalmie relative, marquée par les vacances judiciaires et la suspension temporaire des grèves, la rentrée sociale et politique s'annonce sous haute tension. Les greffiers, exprimant leur frustration face à ce qu'ils considèrent comme un manque de volonté du gouvernement à appliquer un statut promis, ont décidé de manifester leur mécontentement. Ce mouvement ne se limite pas à une simple protestation; il reflète une accumulation de ressentiments envers l'inaction des autorités, menaçant de plonger les tribunaux du royaume dans un état de blocage.
 
La décision de cette grève, initiée par le Syndicat démocratique de la justice, affilié à la Confédération Démocratique du Travail (CDT), est alimentée par un sentiment d'ingratitude perçu par les greffiers envers les réformes du système judiciaire. Le syndicat condamne fermement les attaques répétées contre leur profession, qu'il considère comme un manque de reconnaissance pour les efforts déployés. Cette grève pourrait non seulement perturber gravement le fonctionnement des tribunaux, mais également exacerber les tensions sociales à l’approche de la rentrée scolaire et politique.
 
Saïd Baâzi, secrétaire national du Syndicat national de la justice, a exprimé sa déception quant à la lenteur de l'adoption du statut convenu, pointant du doigt l’hésitation du ministère des Finances à appliquer les accords conclus. Cette inaction est perçue comme un signe de désintérêt gouvernemental à répondre aux revendications des greffiers, ce qui pourrait entraîner une escalade des tensions.

Quelles conséquences ?

Les conséquences directes de cette grève seront immédiates : une paralysie des tribunaux, retardant le traitement des affaires judiciaires et provoquant une accumulation des dossiers en attente. Ce blocage pourrait déclencher un effet domino, touchant non seulement les justiciables, mais aussi l'ensemble du système judiciaire, déjà sous forte pression. Le refus catégorique du syndicat d’accepter un projet de loi de Code de procédure civile qu’il juge réducteur de leurs compétences témoigne de leur détermination à défendre leurs prérogatives, risquant de prolonger la crise si aucune solution n'est trouvée rapidement.
 
En outre, le syndicat souligne l'urgence de pourvoir 4 500 postes de greffiers pour combler le déficit en ressources humaines et remplacer les intérimaires. Ce manque de personnel qualifié constitue une menace pour l'efficacité du système judiciaire et pourrait aggraver les difficultés existantes dans les tribunaux.
 
Cette grève pourrait également avoir des répercussions au-delà du secteur judiciaire, en intensifiant le mécontentement social dans d'autres secteurs. Le rejet par le syndicat des réformes perçues comme rétrogrades, notamment en matière de droit de grève et de retraite, pourrait encourager d'autres mouvements sociaux, rendant la rentrée sociale encore plus tumultueuse qu'elle ne l'est déjà.

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Mamadou Bilaly Coulibaly
Journaliste et étudiant malien en stage, passionné par la géopolitique, l'histoire et le sport.... En savoir plus sur cet auteur
Mercredi 28 Août 2024

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