Maroc : Le capital humain, un atout encore en chantier !


Rédigé par le Vendredi 13 Septembre 2024

Le capital humain est un élément fondamental pour le développement économique d'un pays. Toutefois, au Maroc, plusieurs lacunes en matière de ressources humaines freinent la croissance économique et limitent les perspectives de développement durable. Les rapports de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de la Banque mondiale mettent en lumière ces défis structurels et proposent des recommandations pour y remédier.



Les défis liés au capital humain au Maroc

Le rapport de l'OCDE sur le Maroc souligne que le faible niveau de compétences de la main-d'œuvre marocaine constitue un obstacle majeur au développement économique. Environ 30 % de la population adulte n'a pas terminé ses études primaires, et une proportion similaire n'a reçu qu'une éducation de premier cycle​. Les taux d'abandon scolaire restent élevés, surtout dans l'enseignement secondaire, ce qui entraîne une faible qualification de la main-d'œuvre. Cette situation est aggravée par le manque de formation continue et de perfectionnement professionnel, rendant difficile pour les travailleurs de s'adapter aux évolutions du marché du travail.

La Banque mondiale constate également que la faible qualité de l'éducation et l'inadéquation des compétences enseignées par rapport aux besoins du marché sont des problèmes majeurs. Selon leurs estimations, pour 30 % des entreprises marocaines, une main-d'œuvre insuffisamment qualifiée représente un frein important à leur développement et à leur compétitivité​. Ce manque de compétences adéquates affecte directement la capacité du pays à attirer des investissements étrangers et à stimuler l'innovation.
Conséquences sur l'économie marocaine

Les lacunes du capital humain au Maroc ont plusieurs conséquences économiques négatives. Le rapport de l'OCDE indique que l'inefficacité du système éducatif limite le potentiel de croissance de la productivité et, par extension, la croissance économique globale du pays​. En effet, un capital humain mal formé est moins apte à adopter de nouvelles technologies ou à innover, ce qui freine la capacité du secteur privé à se développer et à créer des emplois de qualité.

De plus, l'écart de compétences entre les diplômés et les besoins des employeurs crée un chômage structurel élevé, en particulier parmi les jeunes et les femmes. Par exemple, bien que le taux de scolarisation dans l'enseignement supérieur ait augmenté, de nombreux diplômés ne parviennent pas à trouver des emplois correspondant à leur niveau de qualification, ce qui contribue à un taux de chômage élevé et à un gaspillage des talents​.

Recommandations pour surmonter ces défis

Pour répondre à ces défis, l'OCDE et la Banque mondiale recommandent plusieurs mesures. Il est essentiel d'améliorer la qualité de l'éducation à tous les niveaux, avec un accent particulier sur l'enseignement secondaire et supérieur, pour garantir que les diplômés possèdent les compétences nécessaires pour répondre aux besoins du marché du travail​. Cela inclut également la promotion de la formation continue et du développement professionnel tout au long de la carrière des travailleurs, afin de renforcer leur capacité à s'adapter aux évolutions économiques et technologiques.

Les rapports suggèrent également de renforcer les liens entre les institutions éducatives et le secteur privé pour s'assurer que les programmes de formation répondent aux besoins actuels et futurs du marché du travail. Une collaboration accrue avec les entreprises peut faciliter l'élaboration de programmes d'études plus pertinents et offrir des opportunités de stages et de formation en milieu de travail pour les jeunes diplômés​.

Le développement du capital humain est essentiel pour que le Maroc réalise son potentiel de croissance économique. Malgré les progrès réalisés dans certains domaines, les lacunes persistantes en matière de compétences de la main-d'œuvre et l'inadéquation entre l'éducation et les besoins du marché du travail continuent de freiner le développement économique du pays. Une réforme éducative approfondie, soutenue par des investissements dans la formation professionnelle et une meilleure collaboration entre les secteurs public et privé, est nécessaire pour surmonter ces obstacles et favoriser un développement inclusif et durable.

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Vendredi 13 Septembre 2024
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