« Aujourd’hui marque le début d’une aventure incroyablement enthousiasmante vers la réalisation de ce qui deviendra le plus beau stade de football au monde, au cœur d’un Old Trafford réinventé », a déclaré Jim Ratcliffe, copropriétaire de Manchester United, dans un communiqué.

Le club du nord de l’Angleterre, lourdement endetté, n’a cependant pas précisé les modalités de financement de ce projet ambitieux, estimé à deux milliards de livres sterling (environ 2,37 milliards d’euros). Les promoteurs espèrent en achever la construction d’ici cinq ans.

Depuis plusieurs mois, les dirigeants de Manchester United, en collaboration avec les autorités locales, étudiaient deux options : rénover Old Trafford ou bâtir un nouveau stade. Ce dernier choix semble désormais acté.

« Notre stade actuel nous a fidèlement accompagnés pendant 115 ans, mais il n’est plus à la hauteur des meilleures enceintes sportives du monde », a reconnu Ratcliffe, qui détient près de 29 % du club. Le nouveau stade, décrit comme « ultramoderne », sera érigé à proximité immédiate de l’actuel Old Trafford, afin de préserver « l’âme » de ce lieu emblématique.

Depuis l’arrivée de Ratcliffe et de son groupe Ineos, Manchester United a entamé une vaste restructuration interne, marquée notamment par des suppressions de postes et des réductions budgétaires dans plusieurs secteurs du club.

Sur le plan sportif, la situation est morose : l’équipe masculine dirigée par Ruben Amorim enchaîne les contre-performances et pointe à la 14e place du championnat, à dix journées de la fin de la saison.

L’annonce du projet de stade a été accueillie avec prudence par le groupe de supporters Manchester United Supporters Trust (MUST), qui estime qu’elle soulève davantage de questions qu’elle n’apporte de réponses concrètes.

« Va-t-elle entraîner une hausse des prix des billets, au détriment des supporters locaux ? L’ambiance en pâtira-t-elle ? Cette opération va-t-elle alourdir encore la dette, déjà pesante, qui freine le club depuis deux décennies ? Y aura-t-il une baisse des investissements dans l’effectif à un moment où il en aurait pourtant besoin ? », s’interroge le collectif.

Le nouveau stade s’inscrit dans un projet plus vaste de revitalisation du quartier d’Old Trafford, à Manchester, l’un des plus grands chantiers urbains au Royaume-Uni depuis le réaménagement de Stratford, à Londres, pour les Jeux olympiques de 2012.

Avec une capacité actuelle d’un peu plus de 74 000 places, Old Trafford reste aujourd’hui le plus grand stade de club en Angleterre, loin devant celui de Tottenham (environ 62 000 places).