©UNICEF
Dans quel contexte l’actuel système a-t-il vu le jour ?
Suite à l’indépendance du Mali, l’éducation était définie par Modibo Keïta, premier président de la république, comme priorité nationale avec une volonté de mettre en place un enseignement de masse et de qualité, qui permettrait à cet ancien empire Manding de disposer des cadres nécessaires pour le développement du pays. Pour lui, l'éducation doit préserver la culture et les valeurs maliennes, il n’était donc plus question de garder l’ancienne organisation mise en place par le colon français.
Ensuite, il s’agissait successivement pour chaque régime de mettre en place les actions nécessaires à la réalisation de ces objectifs. A cet effet nous passions d’un taux de scolarisation de 28% à 72%. Outre l’action gouvernementale, il faut savoir que la contribution des Organisations non gouvernementales n’a pas été des moindres à travers la mise en place de plusieurs programmes spécialisés pour l’amélioration de l’éducation au Mali. A titre d’illustrations nous avons l’UNICEF qui n’a pas cessé d'élaborer avec la coordination du ministère de l’éducation bon nombres de projets destinés à la cause éducative.
Comment l’école malienne est-elle structurée ?
Décidée par tous les moyens à ressembler le moins possible au système français, l’école malienne, contrairement à la plupart de ses voisins dont la Côte d’Ivoire, dévie du schéma traditionnel Primaire-collège-lycée et est organisée de la manière suivante : L’enseignement préscolaire dans les jardins d’enfants est peu développé au Mali. En 1997/1998, le taux de scolarisation y était de 1,74 % (1,69 % pour les filles et de 1,80 % pour les garçons).
Ensuite nous avons l’éducation fondamentale qui est constituée depuis 2010 par un cycle unique de 9 ans après adoption d’un décret modifiant celui du 20 avril 1970 organisant l'enseignement fondamental en deux cycles : un de six ans (de la 1re à la 6e année) et un de trois ans (7e à 9e année) avec le passage du certificat de fin d'études du premier cycle de l'enseignement fondamental, donnant l'accès au second cycle.
En neuvième année, les élèves passent le diplôme d’études fondamentales (DEF). Il comporte des épreuves de français, physique-chimie, d’anglais et de mathématiques et, depuis 2010, d’histoire, de géographie, de sciences naturelles, d’éducation civique et morale et d'éducation physique et sportive. En 2008, on comptait 121 820 candidats au DEF dont 85 373 admis soit un taux de réussite de 73,14 %. Après le DEF, les élèves peuvent s’orienter vers l’enseignement secondaire général ou vers l’enseignement technique et professionnel.
Pour ce qui est de l’enseignement secondaire, il se partage entre l’enseignement secondaire général dans les lycées de la 10e à la 12e année, caractérisé par le baccalauréat et l’enseignement secondaire technique, caractérisé par un baccalauréat technique. Pour l’année 2008, 38 461 candidats passaient le bac et 19 233 le réussissaient, soit 50,01 % de réussite. En janvier 2012, le Mali comptait uniquement deux lycées techniques, celui de Bamako et celui de Ségou. Toutefois deux autres ont vu le jour à Sikasso et Sévaré au cours des dernières années.
En sus, des dispositifs scolaires, nous avons, au sein du système éducatif malien, des structures alternatives et non scolaires à savoir : Les clos d’enfants, structures alternatives pour les enfants âgés de 3 à 6 ans où des animatrices bénévoles ou rémunérées gardent les enfants et leur proposent des jeux, des chants et des histoires issus du patrimoine culturel local; les centres d’éducation au développement créés au Mali au début des années 1990, et qui accueillent les enfants âgés de 9 à 15 ans non scolarisés afin de leur faire suivre un cycle d’étude de quatre années avec une formation générale (calcul et apprentissage de la lecture et de l’écriture en langue locale dans un premier temps, français à partir de la deuxième année) et formation professionnelle en liaison avec les besoins locaux; l’enseignement religieux islamique caractérisé par les médersas, écoles privées offrant un enseignement religieux à côté de l’apprentissage de la langue française, de la lecture, de l’écriture et du calcul; et les écoles coraniques, établissements privés dispensant en arabe une éducation religieuse exclusivement consacrée à l’islam.
Le système éducatif malien, dont les objectifs ont été définis depuis l’indépendance déjà, s’est vu réellement évoluer au cours de ces quinze dernières années avec l’augmentation de la scolarisation des enfants.
Toutefois, en dépit d’une politique faisant appel au secteur privé et une implication importante des ONG, le dispositif éducatif malien reste confronté à de nombreuses difficultés qui résident dans le retard dans la scolarisation des filles, le manque de moyens (infrastructures, manuels scolaires, personnel) dû notamment aux restrictions budgétaires imposées par les institutions internationales, la surcharge des classes dans les établissements publics, les abandons fréquents de l’école.
Une autre difficulté majeure apparaît lorsque des élèves ayant commencé leur scolarité au pays se retrouvent, pour des raisons quelconques, contraints à les continuer dans un autre pays, ces derniers sont confrontés à un problème d’adaptation à leur nouveau système.
En définitive ne serait-il pas nécessaire que les différents décideurs de l’école malienne réfléchissent à la mise en place d’une sorte de réforme qui permettrait de combler les différentes lacunes qui entravent la bonne marche de l’éducation nationale ?
Rédigé par Djélika Keita, La Fondation Tamkine
Suite à l’indépendance du Mali, l’éducation était définie par Modibo Keïta, premier président de la république, comme priorité nationale avec une volonté de mettre en place un enseignement de masse et de qualité, qui permettrait à cet ancien empire Manding de disposer des cadres nécessaires pour le développement du pays. Pour lui, l'éducation doit préserver la culture et les valeurs maliennes, il n’était donc plus question de garder l’ancienne organisation mise en place par le colon français.
Ensuite, il s’agissait successivement pour chaque régime de mettre en place les actions nécessaires à la réalisation de ces objectifs. A cet effet nous passions d’un taux de scolarisation de 28% à 72%. Outre l’action gouvernementale, il faut savoir que la contribution des Organisations non gouvernementales n’a pas été des moindres à travers la mise en place de plusieurs programmes spécialisés pour l’amélioration de l’éducation au Mali. A titre d’illustrations nous avons l’UNICEF qui n’a pas cessé d'élaborer avec la coordination du ministère de l’éducation bon nombres de projets destinés à la cause éducative.
Comment l’école malienne est-elle structurée ?
Décidée par tous les moyens à ressembler le moins possible au système français, l’école malienne, contrairement à la plupart de ses voisins dont la Côte d’Ivoire, dévie du schéma traditionnel Primaire-collège-lycée et est organisée de la manière suivante : L’enseignement préscolaire dans les jardins d’enfants est peu développé au Mali. En 1997/1998, le taux de scolarisation y était de 1,74 % (1,69 % pour les filles et de 1,80 % pour les garçons).
Ensuite nous avons l’éducation fondamentale qui est constituée depuis 2010 par un cycle unique de 9 ans après adoption d’un décret modifiant celui du 20 avril 1970 organisant l'enseignement fondamental en deux cycles : un de six ans (de la 1re à la 6e année) et un de trois ans (7e à 9e année) avec le passage du certificat de fin d'études du premier cycle de l'enseignement fondamental, donnant l'accès au second cycle.
En neuvième année, les élèves passent le diplôme d’études fondamentales (DEF). Il comporte des épreuves de français, physique-chimie, d’anglais et de mathématiques et, depuis 2010, d’histoire, de géographie, de sciences naturelles, d’éducation civique et morale et d'éducation physique et sportive. En 2008, on comptait 121 820 candidats au DEF dont 85 373 admis soit un taux de réussite de 73,14 %. Après le DEF, les élèves peuvent s’orienter vers l’enseignement secondaire général ou vers l’enseignement technique et professionnel.
Pour ce qui est de l’enseignement secondaire, il se partage entre l’enseignement secondaire général dans les lycées de la 10e à la 12e année, caractérisé par le baccalauréat et l’enseignement secondaire technique, caractérisé par un baccalauréat technique. Pour l’année 2008, 38 461 candidats passaient le bac et 19 233 le réussissaient, soit 50,01 % de réussite. En janvier 2012, le Mali comptait uniquement deux lycées techniques, celui de Bamako et celui de Ségou. Toutefois deux autres ont vu le jour à Sikasso et Sévaré au cours des dernières années.
En sus, des dispositifs scolaires, nous avons, au sein du système éducatif malien, des structures alternatives et non scolaires à savoir : Les clos d’enfants, structures alternatives pour les enfants âgés de 3 à 6 ans où des animatrices bénévoles ou rémunérées gardent les enfants et leur proposent des jeux, des chants et des histoires issus du patrimoine culturel local; les centres d’éducation au développement créés au Mali au début des années 1990, et qui accueillent les enfants âgés de 9 à 15 ans non scolarisés afin de leur faire suivre un cycle d’étude de quatre années avec une formation générale (calcul et apprentissage de la lecture et de l’écriture en langue locale dans un premier temps, français à partir de la deuxième année) et formation professionnelle en liaison avec les besoins locaux; l’enseignement religieux islamique caractérisé par les médersas, écoles privées offrant un enseignement religieux à côté de l’apprentissage de la langue française, de la lecture, de l’écriture et du calcul; et les écoles coraniques, établissements privés dispensant en arabe une éducation religieuse exclusivement consacrée à l’islam.
Le système éducatif malien, dont les objectifs ont été définis depuis l’indépendance déjà, s’est vu réellement évoluer au cours de ces quinze dernières années avec l’augmentation de la scolarisation des enfants.
Toutefois, en dépit d’une politique faisant appel au secteur privé et une implication importante des ONG, le dispositif éducatif malien reste confronté à de nombreuses difficultés qui résident dans le retard dans la scolarisation des filles, le manque de moyens (infrastructures, manuels scolaires, personnel) dû notamment aux restrictions budgétaires imposées par les institutions internationales, la surcharge des classes dans les établissements publics, les abandons fréquents de l’école.
Une autre difficulté majeure apparaît lorsque des élèves ayant commencé leur scolarité au pays se retrouvent, pour des raisons quelconques, contraints à les continuer dans un autre pays, ces derniers sont confrontés à un problème d’adaptation à leur nouveau système.
En définitive ne serait-il pas nécessaire que les différents décideurs de l’école malienne réfléchissent à la mise en place d’une sorte de réforme qui permettrait de combler les différentes lacunes qui entravent la bonne marche de l’éducation nationale ?
Rédigé par Djélika Keita, La Fondation Tamkine