Dr Samir Belahsen
« L’impérialisme est le stade suprême du capitalisme. »
Lénine
« La politique est un peu semblable à la météo, on progresse par temps clair ou par temps couvert, chaque fois il faut percer les nuages de l'avenir. »
Feu SM Hassan II
A moins d’un an des élections présidentielles en France, le président Macron vient d’annoncer la fin de l’opération Barkhane à la veille du G7.
5100 soldats sont encore affectés à cette opération. L’opération doit donc être transformée : un retrait progressif… : un changement de modèle à la recherche d’une meilleure coopération internationale en souhaitant plus de responsabilisation des armées locales des pays de la région.
Les deux coups d’état successifs et le début de pourparlers avec les « Djihadistes » n’ont pas été appréciés par les français. La France est obligée de reconsidérer sa politique dans la région du Sahel.
La junte militaire a pris la France de court en menant un deuxième coup d’État en neuf mois. On avait cru à une transition et on se retrouve avec un putsch dans le putsch. L’assassinat au Tchad du président Deby en Avril 2021 par son cousin avait déjà compliqué et brouillé la situation de la France dans la région.
En même temps Jean Yves Le Drian inaugurait à Abidjan une académie pour la lutte contre le terrorisme avant même la fin des travaux.
15 milliards de FCFA ont été investis sur les 40 prévus pour que l’académie soit à 100% opérationnelle. Il vient d’y annoncer que la lutte contre le terrorisme continuera malgré la « transformation » de l’opération Barkhane.
La force Barkhane intervient en partenariat avec les armées des pays de la bande sahélo-saharienne. L’objectif de départ était est les 5 États deviennent capables d’assurer leur sécurité de façon autonome.
Depuis 2017, ils essayent de le faire ensemble.
Les chefs d’États avaient officialisé à Bamako le lancement d’une force conjointe transfrontalière.
Que deviendra l’opération Française après transformation ?
On le saura vers fin juin nous promet le président Macron, c’est-à-dire après le G7.
Quels sont les intérêts stratégiques de la France dans la région du Sahel ?
Le Sahel est un vaste territoire qui compte une population de 100 millions d’habitants et couvre 5 pays qu’on regroupe sous l’appellation G5 Sahel :
La progression de la menace terroriste dans cette région est sérieuse et elle concerne les pays voisins.
Ce n’est pas la première fois que la menace Djihadiste au Sahel s’invite au G7.
Il fut l’objet du sommet du G7 à Biarritz en août 2019. Cette année connut la perte de 13 militaires français en pleine opération contre les djihadistes au Mali le 25 novembre.
Le président Macron avait appelé à une réunion exceptionnelle du G5 Sahel à Pau le 16 décembre. Cette réunion fut reportée au 13 janvier 2020 suite à la mort, le 10 décembre 2019, de 71 militaires nigériens dans la région des trois frontières. L’objectif était de clarifier les rôles et missions de chacun.
La France connait bien la région en tant qu’ancienne puissance coloniale, elle connait bien les problèmes historiques de la région : la faiblesse des Etats, l’épineuse question des Touaregs, les dégâts de la « Françafrique », la pauvreté, l’injustice…
Le djihadisme est venu donc au Mali se greffer à des problèmes anciens, les djihadistes ont pu alors gagner des allégeances d’ethnies importantes.
La France a réussi à impliquer les pays européens dans l’Alliance Sahel dès 2017. Elle a pu obtenir un soutien variable de l’Algérie qui avait refusé d’intégrer le G5.
Selon Marc-Antoine Pérouse de Montclos qui travaille au sein de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) de l’Université Paris-Descartes, l’action de la France reste contre-productive et la situation est pire qu’à son arrivée : les djihadistes sont dispersés et plus violents. La présence de la France est mal ressentie par les populations qui l’accusent volontiers de néocolonialisme.
Les attaques répétées conduisent les populations locales à se demander si la présence de forces extérieures dont notamment celle des soldats français n'a pas aggravé la situation.
Ce sentiment anti- français m’affirme-t-on s’est accentué depuis 2011, après l’intervention Française en Lybie.
Et depuis l’insécurité persiste au Sahel comme en Libye.
La Libye, rappelons –le, possède les plus importantes réserves de pétrole en Afrique et les neuvièmes dans le monde avec plus de 42 milliards de barils. L’économie, comme l’histoire, explique la présence française au Sahel. La France cherche les moyens de défendre ses intérêts, aux moindres couts, face aux nouveaux arrivants la Chine, le Canada, la Turquie ou les pays du Golfe qui investissent de plus en plus pour exploiter les ressources sahéliennes. Selon, Stéphane Lhomme, le directeur de l'Observatoire du nucléaire la présence française au Mali a pour objectif de « sécuriser l'approvisionnement des centrales françaises en uranium : ce dernier est extrait dans les mines du nord du Niger, zone désertique seulement séparée du Mali… par une ligne sur les cartes géographiques ».
Le groupe Orano est au Niger depuis plus de 50 ans.
Nathalise Yamb , la suisso-camerounaise, avait souhaité clairement : « le démantèlement des bases militaires françaises qui, sous le couvert d’accords de défense bidons, ne servent qu’à permettre le pillage de nos ressources, l’entretien de rébellions, l’entraînement de terroristes et le maintien de dictateurs à la tête de nos États ».
C’est pourquoi et malgré l’approche des élections en France, je ne crois pas au coup de bluff du président Macron, je ne crois pas que la France baissera son engagement et sa présence au Mali.
Ni cette année ni dans les cinq années à venir. Au mieux, elle pourra obtenir un engagement plus important de ses alliés occidentaux pour partager la facture. Peut être aussi de la part des Algériens.
Je pense aussi qu’un Etat Algérien stable est une nécessité stratégique pour la sécurité du Maroc. S’il arrive à comprendre que nous sommes condamnés à nous défendre et à nous développer ensemble, il aura compris que la géographie est aussi, sinon plus, têtue que les chiffres. Je crois que l’appel de la Lybie pour un sommet de l’UMA doit être lu dans ce sens : un sommet pour la sécurité.
5100 soldats sont encore affectés à cette opération. L’opération doit donc être transformée : un retrait progressif… : un changement de modèle à la recherche d’une meilleure coopération internationale en souhaitant plus de responsabilisation des armées locales des pays de la région.
Les deux coups d’état successifs et le début de pourparlers avec les « Djihadistes » n’ont pas été appréciés par les français. La France est obligée de reconsidérer sa politique dans la région du Sahel.
La junte militaire a pris la France de court en menant un deuxième coup d’État en neuf mois. On avait cru à une transition et on se retrouve avec un putsch dans le putsch. L’assassinat au Tchad du président Deby en Avril 2021 par son cousin avait déjà compliqué et brouillé la situation de la France dans la région.
En même temps Jean Yves Le Drian inaugurait à Abidjan une académie pour la lutte contre le terrorisme avant même la fin des travaux.
15 milliards de FCFA ont été investis sur les 40 prévus pour que l’académie soit à 100% opérationnelle. Il vient d’y annoncer que la lutte contre le terrorisme continuera malgré la « transformation » de l’opération Barkhane.
La force Barkhane intervient en partenariat avec les armées des pays de la bande sahélo-saharienne. L’objectif de départ était est les 5 États deviennent capables d’assurer leur sécurité de façon autonome.
Depuis 2017, ils essayent de le faire ensemble.
Les chefs d’États avaient officialisé à Bamako le lancement d’une force conjointe transfrontalière.
Que deviendra l’opération Française après transformation ?
On le saura vers fin juin nous promet le président Macron, c’est-à-dire après le G7.
Quels sont les intérêts stratégiques de la France dans la région du Sahel ?
Le Sahel est un vaste territoire qui compte une population de 100 millions d’habitants et couvre 5 pays qu’on regroupe sous l’appellation G5 Sahel :
-le Burkina Faso
- le Mali,
- la Mauritanie
- le Niger et
- le Tchad.
La progression de la menace terroriste dans cette région est sérieuse et elle concerne les pays voisins.
Ce n’est pas la première fois que la menace Djihadiste au Sahel s’invite au G7.
Il fut l’objet du sommet du G7 à Biarritz en août 2019. Cette année connut la perte de 13 militaires français en pleine opération contre les djihadistes au Mali le 25 novembre.
Le président Macron avait appelé à une réunion exceptionnelle du G5 Sahel à Pau le 16 décembre. Cette réunion fut reportée au 13 janvier 2020 suite à la mort, le 10 décembre 2019, de 71 militaires nigériens dans la région des trois frontières. L’objectif était de clarifier les rôles et missions de chacun.
La France connait bien la région en tant qu’ancienne puissance coloniale, elle connait bien les problèmes historiques de la région : la faiblesse des Etats, l’épineuse question des Touaregs, les dégâts de la « Françafrique », la pauvreté, l’injustice…
Le djihadisme est venu donc au Mali se greffer à des problèmes anciens, les djihadistes ont pu alors gagner des allégeances d’ethnies importantes.
La France a réussi à impliquer les pays européens dans l’Alliance Sahel dès 2017. Elle a pu obtenir un soutien variable de l’Algérie qui avait refusé d’intégrer le G5.
Selon Marc-Antoine Pérouse de Montclos qui travaille au sein de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) de l’Université Paris-Descartes, l’action de la France reste contre-productive et la situation est pire qu’à son arrivée : les djihadistes sont dispersés et plus violents. La présence de la France est mal ressentie par les populations qui l’accusent volontiers de néocolonialisme.
Les attaques répétées conduisent les populations locales à se demander si la présence de forces extérieures dont notamment celle des soldats français n'a pas aggravé la situation.
Ce sentiment anti- français m’affirme-t-on s’est accentué depuis 2011, après l’intervention Française en Lybie.
Et depuis l’insécurité persiste au Sahel comme en Libye.
La Libye, rappelons –le, possède les plus importantes réserves de pétrole en Afrique et les neuvièmes dans le monde avec plus de 42 milliards de barils. L’économie, comme l’histoire, explique la présence française au Sahel. La France cherche les moyens de défendre ses intérêts, aux moindres couts, face aux nouveaux arrivants la Chine, le Canada, la Turquie ou les pays du Golfe qui investissent de plus en plus pour exploiter les ressources sahéliennes. Selon, Stéphane Lhomme, le directeur de l'Observatoire du nucléaire la présence française au Mali a pour objectif de « sécuriser l'approvisionnement des centrales françaises en uranium : ce dernier est extrait dans les mines du nord du Niger, zone désertique seulement séparée du Mali… par une ligne sur les cartes géographiques ».
Le groupe Orano est au Niger depuis plus de 50 ans.
Nathalise Yamb , la suisso-camerounaise, avait souhaité clairement : « le démantèlement des bases militaires françaises qui, sous le couvert d’accords de défense bidons, ne servent qu’à permettre le pillage de nos ressources, l’entretien de rébellions, l’entraînement de terroristes et le maintien de dictateurs à la tête de nos États ».
C’est pourquoi et malgré l’approche des élections en France, je ne crois pas au coup de bluff du président Macron, je ne crois pas que la France baissera son engagement et sa présence au Mali.
Ni cette année ni dans les cinq années à venir. Au mieux, elle pourra obtenir un engagement plus important de ses alliés occidentaux pour partager la facture. Peut être aussi de la part des Algériens.
Je pense aussi qu’un Etat Algérien stable est une nécessité stratégique pour la sécurité du Maroc. S’il arrive à comprendre que nous sommes condamnés à nous défendre et à nous développer ensemble, il aura compris que la géographie est aussi, sinon plus, têtue que les chiffres. Je crois que l’appel de la Lybie pour un sommet de l’UMA doit être lu dans ce sens : un sommet pour la sécurité.