Macron : L'ultime mépris qui ne passe pas !


Malgré la victoire relative du Nouveau Front Populaire (NFP) dans les urnes, le président Macron persiste ce lundi à écarter l'idée de nommer Lucie Castets comme Première ministre, invoquant la "stabilité institutionnelle".



Par Mamadou Bilaly

Ce choix a provoqué une levée de boucliers à gauche, où les termes de "coup de force antidémocratique" et "irresponsabilité démocratique" résonnent avec force. Manuel Bompard, une figure de La France insoumise (LFI), a dénoncé ce qu'il considère comme une tentative de Macron de contourner le suffrage universel, insistant sur le fait que le NFP a été légitimement placé en tête des votes.

Ce geste pourrait être interprété comme une manifestation du "bonapartisme" moderne, où le président, en quête de "stabilité institutionnelle", privilégie ses propres prérogatives au détriment de la représentation parlementaire issue du suffrage universel. Pour la gauche, cela symbolise un mépris non seulement pour les électeurs qui ont soutenu le NFP, mais aussi pour les idéaux mêmes de la démocratie participative, où le gouvernement devrait refléter les choix du peuple.

Ce mardi, le president Emmanuel Macron, comme dépassé par sa propre dissolution, a décidé d’entamer de nouvelles consultations des forces politiques pour Matignon, sans convier le Rassemblement national (RN), Éric Ciotti, ni LFI à cette nouvelle session. Invités, les représentants du Parti socialiste (PS), des Écologistes et du PCF ont aussitôt décliné l'invitation du chef de l'État.

La Gauche en rage : Le bras de fer avec Macron

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), a même comparé la posture de Macron à celle de l'ex-président américain Donald Trump, accusant le chef de l'État de contester le résultat des urnes. Cette analogie souligne la gravité de la situation, où la légitimité démocratique semble être mise à mal par des manœuvres présidentielles. Emmanuel Macron, en rejetant catégoriquement la possibilité d'un gouvernement issu de LFI, n'affiche-t-il pas un mépris inquiétant pour la volonté populaire exprimée lors des législatives ?

En tout cas, en réponse à cette crise, LFI a appelé à une grande manifestation le 7 septembre, en collaboration avec plusieurs organisations de jeunesse, pour dénoncer ce qu'elle perçoit comme une menace grave pour la démocratie. Ce mouvement vise à rassembler toutes les forces politiques, syndicales et associatives déterminées à défendre le respect des résultats électoraux et à empêcher Macron de saper les fondements mêmes du système démocratique français.
 
Le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Gérald Darmanin, affirme que le chef de l'État n'est pas totalement fermé à la gauche et qu'il pourrait, par exemple, discuter avec une personnalité telle que Bernard Cazeneuve, ancien ministre socialiste, qu'il juge "respectable, un grand républicain". « Le président de la République n'a pas écarté les socialistes ou les communistes », mais « Lucie Castets n'avait aucune chance », a-t-il déclaré, défendant la recherche de "stabilité institutionnelle" d'Emmanuel Macron.
 
L'issue la crise qui a debuté en juin dernier pourrait se révéler explosive. LFI a annoncé qu'elle présenterait une motion de destitution contre Macron, conformément à l'article 68 de la Constitution, si ce dernier persistait à ignorer le choix du peuple. De plus, toute autre nomination que celle de Lucie Castets fera l'objet d'une motion de censure, menaçant ainsi de plonger le pays dans une instabilité politique encore plus profonde.

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Mardi 27 Aout 2024

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